Obi-Wan marchait pieds nus sur les carreaux froids, entendant le bruissement de l'ourlet de sa longue robe de soie transparente contre le sol.
C'était une journée ensoleillée sur Coruscant. Chaleureux. Non pas qu'il puisse sortir pour le confirmer.
Des yeux minuscules, froids et sombres suivaient chacun de ses mouvements.
Il les ignora, de la même manière qu'il ignorait la façon dont son côté inférieur lui faisait encore mal à cause des activités du matin. De la même manière, il ignorait la lourdeur de sa poitrine.
Il était près de l'heure du déjeuner, alors il se dirigea calmement vers la cuisine et posa deux assiettes avec des couverts sur une table en durasteel.
Il avait appris depuis longtemps à ne pas avoir de meubles fragiles.
Non pas qu'il ait faim en soi, mais il savait qu'il ne pouvait pas sauter de nombreux repas sans attirer l'attention.
Un droïde marcha à côté de lui et commença à cuisiner.
Obi-Wan l'observa puis remarqua que deux autres s'étaient approchés.
En soupirant, il les suivit jusqu'au rafraîchissement.
C'était sa routine quotidienne. À des moments aléatoires de la journée, des droïdes venaient vers lui et le frottaient.
Il serait parfumé, brossé et choyé. Toujours prêt et préparé pour chaque fois que Dark Vador a décidé de se présenter.
Obi-Wan n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi les droïdes étaient programmés comme ça. Obi-Wan n'était personne après tout, simplement l'animal de compagnie de Vader. Ce n'est plus un Jedi, plus une menace.
C'était peut-être une façon de lui rappeler davantage qu'il n'avait plus aucun contrôle sur sa vie. Que non seulement ses actions étaient surveillées, mais que son corps ne lui appartenait pas non plus.
Obi-Wan a été poussé vers la baignoire ronde avec de l'eau chaude et il y est entré, jetant sa robe.
Il lui était interdit d'utiliser des sous-vêtements et en quelques secondes, une main robotique a commencé à frotter son corps.
Il savait ce que les droïdes rapporteraient à l'empereur. Il comptait dessus.
Contusions en forme de main sur son corps, marques de morsure. Le col toujours en place. Des cris venant de la chambre principale.
Obi-Wan Kenobi ne fait rien, attend simplement d'être utilisé par Dark Vador toute la journée.
Essayant de ne pas sourire, Obi-Wan ferma les yeux et ignora les pinceaux frottant contre ses bleus.
Ils ne se sont jamais tout à fait fanés, toujours plus ajoutés.
L'envie de sourire s'est évanouie lorsqu'une éponge s'est approchée de sa poitrine.
«Non», dit-il à voix haute, le petit mot résonnant dans la chambre.
Il était endolori et lourd et il n'y avait qu'une seule personne autorisée à le toucher en dehors de lui-même.
Il nagea loin des droïdes, les fixant du regard.
«Vous vous conformerez», a émis un bip.
Obi-Wan prit une profonde inspiration.
«Non, je peux le faire moi-même», dit-il en attrapant l'éponge, lavant soigneusement sa poitrine et évitant ses mamelons.
Il était sûr que si les droïdes avaient des traits de visage, ils auraient été foudroyés en retour.
