Chapitre 5 : Témoin gênant

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Toujours endormie , je luttais contre le sommeil ... Je tentais de me réveiller mais je n'y arrivais qu'a moitié . Le repos était comme un drap épais qui m'enveloppait et me protégeait . Je me sentais comme sur une clarté dégagée de tout encombrement . Comme quand on se laisse couler dans l'eau ... Ce sentiment d'être sur un nuage léger et confortable ...
Je sursautais à cette pensée ;

Confortable ?! Comment étais-je à l'aise sur un toit de pierre ?!

J'ouvrais les yeux d'un coup et en une seconde j'avais comprit que je dormais dans les bras d'une personne ! Je me dégageais brutalement en poussant avec force sur mes pieds pour aller le plus loin possible . Je me retournais avec horreur et constatais que cette personne était Kevin ... Les mots me manquaient tellement j'étais choquée , comment il avais osé venir dans mon refuge ! Je me sentais sale , humilier, par moi même , je voulais sortir de mon corps et arracher toute la peau qui m'enveloppait . Il me regardais en souriant cet insolent et je n'arrivais pas à réagir . Alors il prit la parole en premier :

- Avant que tu te mette à gueuler , je tiens à te dire que je suis rester avec toi pour t'aider . Tu ne veux rien savoir et tu me repousse ! J'aurais pu te laisser te faire rattraper et continuer ma route après le manque de respect que tu as eu envers moi .

J'allais me mettre à crier quand je réalisais se qu'il venais de dire ...

- Quoi ?! Je comprend rien ! Tu m'a aider à me sauver hier soir ?

- Un petit croche pied à cet abruti qui ne sais pas se défendre et voilà comment tu as pu lui échapper . Me répondit-il .

- Pourquoi tu m'aides ?

- Je te l'ai déjà dit , j'aide car j'aurais aimer qu'on en fasse de même pour moi . Tu t'appelle comment déjà ? J'ai pas retenu ton prénom . Dit-il ironiquement .

- C'est parce que je ne te l'ai pas dit !

- Aller ! Que risque tu ?

- Laura ...

- Très beau prénom . Me dit-il en souriant .

Je m'asseyais donc en face de lui mais en gardant toujours mes distances . Puis je lui dis :

- D'accord mais tu n'a rien à faire de mieux ? Je sais pas moi , rentrer chez toi pour pas inquiéter tes parents ...

- Haha ! C'est toi qui dit ça ? De toutes façons ma mère est morte dans un accident de voiture et mon père boit donc je sors quand je veux et fait tout ce que je veux . Et toi tes parents ?

- C'est pas tes affaires !

- Bon d'accord ! Je vais y aller moi mais avant je te laisse quelques trucs . Dit-il en attrapent un sac .

Il me le tandis en énumérant les objets qui se trouvaient à l'intérieur .

- Un pull , 50 euros que j'ai volé à ma voisine insupportable , une montre car il ne faut jamais perdre la notion du temp , trois sandwichs , un appareil photo tout pêter mais il marche encore au cas ou , une tablette de chocolat et un couteau , ça peut toujours servir .

- Tu es vraiment un malade mental mais merci . Lui répondit-je .

Il me souriait avant de descendre par l'échelle et de crier :

- A bientôt Laura !

Je me tournais vers le soleil puis sortais la montre du sac . Il était 10 heures du matin .
Je pensais immédiatement à mes parents ... Était-ils inquiets ? Je m'asseyais contre un mur puis réfléchissais . Ils ne m'écoutaient jamais ! Ma mère était froide et préférait son travail à moi , elle était avocate . Et mon père , avocat lui aussi , je ne le voyais jamais ! Il me donnait des ordres alors que se n'étais même pas un membre actif de la famille ! Il rentrait à 23 heures pour partir à 6 heures !
Donc je n'aurais pas pitié de ceux qui m'ont délaisser ...
Je me relevais machinalement , descendais l'échelle puis sortais dans la rue , je ne pensais à rien et je ne savais pas où je voulais aller mais je laissais mon corps avancer ... J'étais curieuse de savoir où il allait m'emmener . En passant devant l'église je voyais des policiers postés devant l'entrée , ils interrogeaient des personnes . Je pouvais entendre quelques mots mais je n'y prêtais pas attention et continuais mon chemin ... Je me rendais compte que j'allais en direction de ma rue . C'était ma curiosité qui me faisait avancer . Je tournais à droite puis sursautais en voyant un vieil homme discuter avec un agent de police ... Je me rapprochais discrètement pour écouter .

- Une jeune fille ? Demandait l'agent .

- Oui ! Elle a détaler comme un lapin dès qu'elle m'a vue ! Elle avait l'air effrayé ! Lui répondit le vieil homme .

- J'ai entendu parler de la disparition d'une adolescente dans cette rue . Pourriez identifier la personne que vous avez vu si vous la revoyiez ?

- Oh, je crois que oui !

- Bien . Ne quitter pas la ville sans nous en informer ! Dit le policier en lui tendant une carte .

Le vieux prenait la carte , se retournait et avançait lentement vers la porte de son immeuble .
Je courrais me cacher derrière une voiture . Je devais réfléchir vite ! Cet personne représentait un immense danger pour moi , il était capable de m'anéantir en une seule phrase . Il devait disparaître avant de me pousser dans un engrenage infini . Il composait un code puis poussait la porte avec difficultés .
J'attendais que la porte soit presque refermer puis je courrais pour la rattraper à temps . Je pénétrais dans le hall et voyais cet homme prendre l'ascenseur . Il s'arrêtait au premier étage . On entendait des pas , des clef et une porte claquer . A coté de moi se trouvait de belles fleurs rouges, c'était bizarre de se dire que mon couteau serait bientôt de la même couleur ... Je montais rapidement les marches de l'escalier et me postais devant sa porte . Je sortis le couteau du sac . Une boule commençait à ce creuser dans mon ventre . Elle remonta jusqu'au coeur et une vague de stresse me submergea . Courageuse , je sonnais à la porte ...
Quand elle s'ouvrit , je le vis pendant une seconde mais mon couteau arrivait plus vite à son ventre que l'image de son visage a mon cerveau . Je lui donnais un petit coup de couteau pour le faire reculer ... Il poussait un cri de douleur , il était horrifier . J'avançais et une fois à l'intérieur je fermais la porte avec mon pied . Alors mon coté sauvage prit le dessus ... Je ne pensait qu'à ma "survie" dans cette ville . Il n'avait même pas le temps de ce défendre , je posais ma main droite sur son épaule gauche et en tenant fermement le couteau dans ma main gauche , je fit un mouvement fluide et rapide vers son ventre . Le couteau lui transperçait sa chair et sa graisse . Il poussait un cri d'agonie ... Je ressortais la lame de son corps et répétais le geste plusieurs fois . Le vieil homme s'écroulait sur le sol et une larme coulait de son oeil alors qu'il poussait son dernier souffle . Je réalisais que c'était la troisième personne que j'avais tuer .
Mais je ne ressentais rien , un léger soulagement puis un blocage dans mon corps qui bloquait toutes émotions . Je souris , attrapais le mouchoir propre et en tissu qui était dans la poche avant de sa chemise et entourais mes deux doigts de ce tissu . Je les trempaient dans le sang qui coulait le long de son corps , me rapprochais de son mur et pour la deuxième fois et certainement pas la dernière j'écrivais "FREEDOM" en grosses lettres rouges et dégoulinante des sensations que je laissais et que je ne récupèrerais jamais .

FreedomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant