Troisième incident... et étrange rencontre

97 9 3
                                    

Le troisième incident amena finalement des réponses à ses questions. Les choses avaient pourtant assez mal commencé. Jihoon sortait d'une semaine très fatigante, de tests psychiatrique et médicaux intensifs. Après avoir failli finir piétiné par la foule puis un tête-à-tête étonnant avec un tigre, il lui avait bien fallu expliquer les évènements. Mais il n'avait aucune réponse à donner, tout aussi étonné que les autres. Et le fait que tout le monde le pense plus choqué par le tigre que la foule l'avait profondément énervé. Ce n'était pas le félin qui avait failli le tuer, au contraire !

Il s'était renfermé sur lui-même, malgré les essais incessants de ses amis pour le faire se confier. Jihoon avait beau adorer son groupe d'amis qu'il connaissait depuis de bien longues années, ces derniers ne comprendraient pas cette histoire de tigre et de pendentif. Car Jihoon était certains que les évènements de la soirée et ceux du zoo étaient liés.

Mais comme ses amis restaient de vrais amis, ils avaient forcé la porte de son studio dans lequel il se terrait pour le sommer de sortir. Qu'il ne veille pas leur parler soit, avait dit Seungcheol, mais il n'était pas question qu'ils le laisse se morfondre seul. Ils l'avaient donc trainé au spectacle de danse de Jun et Minghao, d'autant qu'il avait composé certaines musiques de la représentation. Jihoon ne l'avouerait jamais bien sûr, mais il était heureux de voir que ses amis se souciaient de lui à ce point. Les deux chinois avaient, de plus, fait des progrès fulgurants.

Ils virevoltaient sur la scène, avec une élégance qui forçait le respect. Ensemble depuis maintenant deux ans, le duo chinois se complétait à merveille, autant dans leur personnalité que dans leur danse.

Junhui, l'ainé, était calme, posé, montrant rarement ses émotions. Mais il cachait un côté folklorique et détonnant, qui ne pouvait s'empêcher de ressortir par moment, lui donnant un côté surréaliste. Son charisme sur scène impressionnait toute la salle, par sa prestance et la confiance que dégageait chacun de ses mouvements. Il se savait là pour performer, et rien ni personne n'aurait pu le détourner de sa danse, ni l'ébranler dans sa maitrise.

Minghao était plus émotionnel que son copain. En permanence agité par une tempête d'émotion qu'il peinait à exprimer avec son coréen fragile, son expressivité le rendait pourtant simple à approcher et à comprendre. Il vibrait constamment, comme prêt à s'envoler de son corps souple et puissant. Mais c'était aidé par la force sereine de Jun qu'il décollait réellement, se transformant en un oiseau majestueux se jouant du zéphyr. Ensemble, ils subjuguaient la foule, les pieds de Jun encré dans le sol, les mains de Minghao tendus vers les nuages mais tous deux dans un autre monde qui leur appartenait.

Jamais personne ne pourrais dépasser l'émouvante complicité qu'il montrait sur scène, songea Jihoon. Et la foule pensait comme lui lorsqu'elle applaudit bruyamment à la fin de la performance. Les deux artistes ramassèrent quelques bouquets tombés à leurs pieds et se dirigèrent vers les coulisses après le salut. Les dix amis décidèrent d'aller les attendre dans le couloir pour les féliciter de leur performance.

Alors qu'ils bloquaient toute la circulation du couloir en attendant leurs amis, un membre du staff averti Jihoon que le gérant des musiques souhaitait lui parler. Le jeune compositeur acquiesça et parti en direction de son patron.

Ce dernier le félicita pour ses créations liées à ce spectacle et tenta plus ou moins subtilement (plutôt moins que plus) de prendre de ses nouvelles après l'incident du zoo. Jihoon le remercia, légèrement agacé, et pris congé en demandant à aller saluer ses mais danseurs. Le producteur lui demanda de passer par la scène maintenant que le spectacle était terminé, afin de ne pas boucher plus les couloirs qu'ils ne l'étaient déjà.

Jihoon hocha la tête et partis après avoir salué son patron. Qu'on lui rappelle cette histoire de tigre avait assombris son humeur, si bien qu'il n'entendit pas la membre du staff qui l'averti de ne pas rester sur la scène. Il ne vit pas non plus les projecteurs trembler au-dessus de lui, pas plus qu'il ne sentit les vibrations de la structure métallique. Ce furent les hurlements paniqués qui le tirèrent de ses pensées, mais il n'eut pas le temps de réagir.

Les faveurs du Tigre [Seventeen]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant