Assasinat 1

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  Je chantonne sur le rebord de ma fenêtre admirant la vue sur les grands arbres de la campagne. Le vent faisant voler mes cheveux bruns et la pluie glissant sur ma peau de petite fille. Le ciel est gris et le jour va bientôt laisser place à l'obscurité.

3 heures avant

  J'étais partie chercher du pain à pied à la boulangerie car Harry me l'avait demandé. J'avais du mal à marcher à cause des coups que je m'étais pris avant de partir. J'avais plusieurs bleus sur tout mon corps. En rentrant j'ai posé le pain sur la table devant Harry qui lisait le journal, deux bouteilles de bière devant lui. Il ne leva même pas les yeux sur moi. Je restais immobile regardant le pain avec envie. On entendait les mouches voler jusqu'à ce que mon ventre gargouille, si fort que Harry posa son journal brutalement sur la table, il se leva et me mis une gifle qui me fit tourner la tête.

- T'en as pas marre de m'interrompre sans arrêt ! Criait-il

  Je ne disais rien, la baffe qu'il venait de me mettre me faisais trop mal à la mâchoire pour que je puisse parler. Alors je baissais la tête.

- Tu dis rien. Idiote ! Et dire que je t'offre un toit et que je te paye à manger en plus de ça ! Et comment tu me remercies ! En fermant ta gueule ! 

  J'allais en prendre une, c'est sûr.

  - J'ai faim... C'était la seule phrase que j'ai pu prononcer. Je m'en fichais complètement de recevoir des coups, à vrai dire j'avais l'habitude.
La seule chose dont je me préoccupais, était ce pain, posé sur la table que j'ai transporté de la boulangerie à deux kilomètres d'ici et que j'ai failli manger tout rond sur la route.
Ça allait faire presque cinq jours que je n'ai pas mangé de vrai repas. Hier j'ai volé deux pommes à l'épicerie. 

  Je salivais déjà rien qu'en pensant à la saveur de ce pain chaud.

- Tu n'auras rien sale gamine pourrie gâtée! Je réalise que je te donne déjà beaucoup plus que ce que tu mérites! Puis il me donna une autre gifle.

  Aucune larme ne sortait, pourtant, j'avais l'impression de contenir une rivière de sanglots en moi. Je suis restée neutre, je n'ai laissé échapper aucune émotion.
Toujours la tête baissée j'ai pris mon courage à deux mains et dit :

- La seul ch... la seul chose.... que tu m'offre c'est des bleus espèce... d'idiot.
Ma mâchoire était trop douloureuse pour que je puisse crier, mais j'avais surtout trop peur pour élever la voix.

- Qu'est-ce que tu viens de dire petite emmerdeuse !!

  Mon insolence l'a rendu furieux. On aurait dit un chien près à attaquer.
Il s'avança vers moi puis m'attrapa violemment le cou. J'ai tout de suite fermé les yeux, sachant la suite des événements. Il me gifla une fois, puis deux, puis trois, ensuite, il me mis quelques coups de poing dans le ventre et dans mes côtes. Je lâchais des petits cris de douleur, mais j'essayais de me contrôler le plus possible. Tout mon corps me brûlait. Puis, brusquement, Harry lâcha  mon cou me laissant tomber lourdement sur le sol, je gémissais et avait du mal à respirer. Il s'accroupit arrivant presque à ma hauteur puis empoigna mes cheveux d'une seule main et releva brutalement ma tête vers lui.

- La prochaine fois que tu me reparles comme ça se sera pire. A-t-il dit.

  Mon corps entier me brûlait, je n'arrivais presque pas à bouger. Les yeux fermés, j'essayais de me forcer à penser aux quelques bons souvenirs que j'avais, pour oublier la douleur. Malgré une grande partie de négatif, il y a toujours du positif.

  J'ai alors réalisé que je ne devais pas mourir sans rien faire et qu'il fallait que je me batte.

  Ma rage, ma faim et ma douleur ont prit le dessus sur moi, j'ai rassemblé toutes les forces qu'il me restais pour me remettre sur mes deux petites jambes, j'ai levé la tête pour  regarder Harry droit dans les yeux. Je ne le regardais non pas avec des yeux colériques et pleins de larmes, mais avec un petit sourire narcissique les yeux brillants d'espoir. J'étais en colère et il le savait. Mon visage était meurtrier. 

   A ce moment là il fit deux pas en arrière complètement chamboulé par mon expression faciale. J'étais totalement impuissante face à lui, pourtant il avait l'air méfiant. Du haut de ses un mètre quatre-vingt dix il avait des énormes biceps et pas mal de gras au ventre, une vraie bête. A part l'étrange tatouage sur son cou, son prénom, son nom, et son caractère, je ne sais absolument rien de lui. Je vis ici depuis sept ans maintenant, chaque jour, touts les matins, il part dans sa voiture pendant quelques heures me laissant seule à la maison. Je n'ai jamais su se qu'il faisait en partant.

  Mais bon on s'en fiche, maintenant je sais, une chose est sûre c'est que je le hais et je veux qu'il disparaisse à tout jamais de ma vie .

Lost ballOù les histoires vivent. Découvrez maintenant