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Ça faisait maintenant deux mois que je travaillais au restaurant. J'avais passé beaucoup de temps avec Joy et on s'était beaucoup rapproché. À tel point que j'en étais venu à lui présenter Harper et elle ses amis.

Sans surprise, ils étaient tous comme elle. J'entends par là totalement cinglés, bon délire et bonne ambiance. Ils m'avaient plusieurs fois traîné à des fêtes ne trouvant pas très dérangeante mon interdiction de sortir après le couvre feux de l'orphelinat.

Le travail au restaurant était génial. L'atmosphère était vraiment géniale et il arrivait que des petits groupes se produisent sur la scène créant une ambiance agréable. 

Le travail au bar n'était pas du tout le même. L'énergie de l'endroit était aussi bonne mais bien différente. La tension sexuelle et l'odeur perpétuelle de l'alcool que je servais me dérangeaient. Mon seul réconfort était dans la présence constante de Joy qui avait fait en sorte d'avoir les même horaires que moi. Malgré son air désinvolte, je pense qu'elle avait remarqué ma gêne et essayait de me donner un peu de réconfort. 

Les deux derniers mois, j'avais fait des heures supplémentaires dès que je pouvais car le salaire n'était pas suffisant pour que je puisse me débrouiller seul en subvenant à tous mes besoins. Malheureusement, je n'allais pas pouvoir continuer comme ça. Le patron m'avait déjà averti que je n'avais pas le droit de faire plus d'un certain nombres d'heures en tant que mineur.

Je voulais trouver un deuxième boulot mais celui-ci me prenait déjà une bonne partie de mon temps avec les cours. 

Il était maintenant dix-huit heures et bien que la soirée ne vienne que de commencer, j'étais épuisé. À ce rythme-là, je ne tiendrais pas la nuit.

Puisqu'il avait un peu moins de monde maintenant et que Joy avait l'air de gérer niveau client, je lui fit signe et allai à l'arrière retrouver le patron dans son bureau.

J'ouvrai la porte me rendant compte au même moment que j'avais oublié de toquer. À mon apparition, il releva immédiatement la tête des innombrables papiers jonchant son espace de travail. 

Il parut au début un peu surprit de me voir rentrer à l'improviste, moi qui d'habitude faisait très attention à ce genre de choses. Il me scruta pendant que, gêné, je cherchai mes mots. Il le remarqua probablement car c'est lui qui engagea la conversation.

— Je peux faire quelque chose pour toi William ?

— Hum, je veux- , enfin je veux dire vous- bafouillais-je

— Doucement petit, qu'est-ce que tu voudrais ?

— Hum, j'aimerai savoir si je pouvais faire une pause de quinze minutes ? Je suis fatigué et j'aimerais me reposer un peu pour pouvoir tenir la fin de la soirée.

— Bien sûr que tu peux, avec tout le travail que tu accumules depuis que tu es ici, c'est normal que tu sois fatigué. Fait attention à ce que ça ne se répercute pas sur ton travail au lycée. 

Il fit une légère pause le temps de se relever et de s'avancer vers moi comme il le ferait pour un animal sauvage avant de reprendre. 

—  Bien sûr que tu le peux, dit-il pour la seconde fois, quand on n'a pas ou très peu de clients, tu le peux aussi sans me le demander si tu restes à proximité. Là, tu as bien fais de venir me voir puisque l'heure de rush arrive à grands pas. Tu n'as cas aller te reposer une petite heure, je vais prendre ta place. Travailler dans ce bureau m'ennuie et j'ai envie de reprendre du service.

— Merci beaucoup monsieur !

— Allez file petit !

Sans plus me faire prier, je pris la sortie des employés à l'arrière et déambulais dans la ville dans le but de trouver un banc où m'allonger.

L'héritage du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant