9- Flou

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NOAH

TW: DROGUE

La tristesse, la colère, l'effroi et la peur... Tellement de sentiments traversent mon corps. Des sentiments encore inconnus me traversent. Je me sens vide, je me trouve méconnaissable. J'ai mal. Très mal.

Les larmes demandent la permission de sortir mais je ne peux pas les laisser couler. C'est plus fort que moi, je ne veux pas paraître faible.

Mais la force n'est pas non plus définie, sans me surestimer, la force d'exprimer ses sentiments et de les assumer et de supporter le mal est encore plus forte.

Mon cœur hurle de détresse. Mon coeur demande pourtant de l'aide. Il hurle à la mort, il se déchire, il se brise. Mes lèvres tremblent, j'ai les larmes aux yeux.

Avoir vu maman ainsi a brisé une nouvelle partie de mon coeur. Une partie que je pensais impossible à casser. Je viens à peine de réussir à me reconstruire. Je commence tout juste à reprendre goût à la vie, à me dire que maman va retrouver la mémoire et que les médicaments lui sont bons. Mais je sais que j'ai tords, plus les jours passent et je ne constate toujours aucunes amélioration.

« Tu es fort mon chéri » m'a-t-elle dit d'une petite voix avant que je claque la porte de sa chambre.

Mais tu as tords maman, je ne suis pas fort. Ton fils n'est pas fort. Ton fils est faible. Ton fils est effondré.

Ton fils n'en peux plus, il n'en peux plus d'être là à supporter de savoir qu'à un moment il ne sera plus qu'une faible poussière dans ton cerveaux.

Que la seule chose qu'il pourra faire rester sera sa voix.

Je ne voudrais jamais oublier sa voix non plus, cette voix qui plaisantait autrefois, qui me faisait rire lors de mes premiers éclats, de mes premières découvertes, cette voix douce et portante aux conseils diverses.

Je suis à terre depuis que tu es dans ce fichu hôpital.

J'ai réussir à me relever mais cela n'a pas duré longtemps. Quand je me sentais de nouveau fort et prêt à affronter la vie, Ashley a décidée de m'abandonner. Les deux seules femmes de ma vie m'ont abandonnées en même temps. L'une n'y était pour rien, l'autre l'a décidé ainsi.

Puis j'ai replongé. Je suis retombé dans cette foutue drogue alors que je m'étais fais la promesse de ne plus y toucher. Je lui avais aussi fait la promesse.

Maman détestait que je me drogue. Elle avait raison, c'est nocif. Mais quand tu as l'impression que c'est la seule chose qui te rend vivant, tu ne réfléchis pas et tu fonces tête baissée. La drogue nous fait nous sentir bien. Tu en consommes de plus en plus jusqu'à la fois de trop. La fois qui te fais convulser au point ou ton meilleur ami est dans l'obligation de te faire vomir si il ne veut pas te voir t'étouffer. Puis tout le monde panique, ils pensent que tu deviens fou et que le meilleur serait que tu restes en hôpital. Que tu fasses une désintoxication. 

Mais c'est loin d'être la meilleure raison. Je me suis senti abandonné durant les mois où je suis resté dans cet hôpital psychiatrique. Les médecins passent tout les jours à la même heure. Ils disent que c'est pour vérifier ta santé mais nous savons tous que c'est un mensonge. Ils veulent seulement voir si tu n'as pas réussis à ouvrir la fenêtre qui te permettrait de t'enlever la vie. On y pense tous quand on est enfermé ici, la mort serait une meilleure punition que rester un jour de plus allongé sur ce lit.

Bruised HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant