Bruised Heart

14- Le monstre

Ella

Il est nu, mon corps contre le sien. Son corps réconfortant me réchauffe.

Nos respirations se mélangent. Il me fixe de ses yeux profonds et il me fait chavirer. Je ne sais comment, il se retrouve sur moi, son corps emprisonnant le mien.

Je sens son coeur tambouriner contre sa poitrine, de plus en plus fort, quand la prunelle de ses yeux rencontre les miennes.

Je n'avais jamais fait attention qu'il était si beau. Son visage n'a aucune imperfection, ses yeux sont si profonds que je m'y noie, son torse est musclé et son entre-jambe est très, très imposante.

C'est le fantasme de toutes les filles.

Des baisers se font sentir dans ma nuque, de légers frissons parcourent mon corps puis le vent.

Plus rien.

Plus aucune chaleur corporelle, de baisers dans le cou, ni ailleurs. Juste le néant, le vide.

Je sens du vent me parcourir le corps, des frissons s'agitent dans l'entièreté de mon corps.

Puis un bras m'attrape, me fais tomber de mon lit et me relève en me tirant les cheveux. Je cri, je hurle, ma gorge me fait mal, mes jambes me font mal et mon ventre aussi.

Des coups et des bleus envahissent mon corps. Je n'ai plus de force, plus aucune.

Je n'ai plus aucun espoir.

Je le vois, le regard vitreux rempli de haine me regarder comme si j'étais là dernière personne qu'il voulait voir. J'ai si mal. Je sens plus aucune force dans mon corps. Je n'ai plus la force de bouger.

Je vois sa silhouette et je comprends. Papa me puni une nouvelle fois.

Je suis une mauvaise fille. Je mérite tout ce qui me tombe dessus.

Voulait-il réellement que je naisse ?

Comment peut-il être si méchant avec sa propre fille ?

Ses poings s'abattent une nouvelle fois dans mon ventre. J'ai si mal. Tellement mal.

Que tout cela s'arrête, s'il vous plaît.

Et si tout était déjà fini ?

•••

La respiration rapide, je sursaute en me réveillant. J'ai encore fais l'un de ces cauchemars ou il hante mon esprit alors que ça fait maintenant un mois, que je l'ai fuis. Un mois que je fuis la terreur. Un mois qu'il ne cesse de me hanter.

Comment ai-je pu passer d'un rêve doux et si joyeux au cauchemar de ma vie ?

Ce cauchemar que je vis depuis des années, ce cauchemar que personne ne dénonce, un cauchemar qui pourrait bien me coûter la vie.

Je regarde autour de moi, sans manquer un coin de la pièce pour m'assurer de ma solitude. Habituellement je préfère la fuir mais à cet instant précis, c'est la seule et unique chose dont j'ai besoin. Me dire que je suis seule, qu'il n'est pas là, qu'il ne me punira pas encore une fois.