DNA [Taekook]

Chapitre 16

J'avais déjà ressenti le sentiment de peur, dans ma vie. Lorsque je me suis fait acheter, lorsque Monsieur Kim s'était montré violent lors d'une soirée, lorsque je me suis fait poignardé lors de la fête publique ou lorsque l'homme à la cagoule avait pénétré la maison. Mais celle que je ressentais présentement était d'un niveau supérieur, le niveau maximal, je crois. Cette peur qui te fige sur place, qui paralyse tes os, tes mouvements, ton cerveau.

Et c'est pour cette raison que je ne bougeai pas lorsque deux hommes vinrent me retirer mes vêtements un par un, commençant par mon haut, mes chaussures, puis mon pantalon. Ils se reculèrent ensuite lentement, m'observant, comme si je n'étais qu'un animal. Ma pudeur se faisait étouffer par l'angoisse, j'étais bien trop perdu pour me soucier de ça. Je me sentais également étourdi, ma tête me faisait mal et ma vision se troublait par moments.

La seule femme qui était présente avança vers moi lentement et je ne bougeai toujours pas, malgré mon malaise. Pourquoi était-elle en sous-vêtements? Elle afficha un sourire et ça ne fit que m'effrayer davantage, j'étais emparé de sueurs froides. J'étais assis par terre, les genoux repliés contre mon torse, pour le cacher, entourés de mes bras. Mais plus elle approchait, plus mes bras se relâchaient, devenant engourdis.

Alors qu'un frisson s'imposa le long de ma colonne vertébrale, je pensai à Taehyung, là tout de suite. Je pensais à ses craintes, la vigilance dont il avait fait preuve. Il avait culpabilisé de s'être autant inquiété pour aucune raison mais en réalité, il y en avait bel et bien une. Et elle se présentait à moi, maintenant.

La jeune femme s'arrêta, debout devant moi, et se pencha lentement. Elle posa ses mains sur mes rotules et appuya légèrement, m'intimant de déplier mes jambes. J'étais tétanisé, ces hommes autour de moi m'intimidaient et que voulait cette femme? Je tentai d'établir un contact visuel avec Monsieur Kim, en vain. La femme plaça ses pieds de part et d'autre de mes jambes tendues et jointes. Et elle s'assit, se mettant à califourchon sur moi. Et cette position fit tomber une première larme sur ma joue, puisque je compris à cet instant-là ce qui allait se passer.

"N-Non, s'il v-vous pl-

- Shhht...Calme toi." M'interrompit-elle.

Deux hommes, qui étaient d'abord placés devant la porte, se décalèrent derrière moi et me tinrent les bras. Mes yeux se dirigèrent à nouveau vers Monsieur Kim, qui ne disait rien. Il observait simplement, alors même que la détresse devait être visible sur mon visage. Mais Monsieur Kim était comme ça, sans empathie, et je l'avais déjà remarqué.

Sentir mes bras bloqués me rendit davantage angoissé, alors même que je ne pensais pas ça possible. Plusieurs hommes sortirent de la pièce, il ne resta plus que Monsieur Kim, les deux hommes me tenant les bras, et cette femme, assise sur moi et dirigeant sa tête en direction de mon cou, commençant à y déposer ses lèvres.

"Arrêtez!" Arrivai-je à crier, d'une voix étranglée.

Mais ce fut comme si je n'avais pas parlé puisqu'elle continua. Je paniquais de plus en plus, à mesure que ses lèvres défilaient dans mon cou. Et c'est avec le geste qu'elle entreprit ensuite, que mon arrêt de mort fut signé.

Ses mains glissèrent vers mon sous-vêtement et quelque chose de vif s'empara de moi, comme une pulsion, un instinct. Elle n'eut pas le temps de tirer sur le bord pour le baisser puisque mes deux canines se plantèrent violemment dans sa jugulaire, projetant des gouttes de sang alors qu'elle poussa bruyant un cri horrifique. Je ne bu pas une seule goutte, cette morsure n'était qu'une morsure de défense. Je venais cependant d'enfreindre la loi : ne pas mordre un humain.

Les deux hommes relâchèrent mes bras, probablement choqués par ce que je venais de commettre, et je saisis l'occasion pour m'emparer de mon bas de pyjama, qui se trouvait non loin, et courir à l'extérieur, m'enfuyant le plus vite possible.