Le détective et le fugitif courant sous le vent // Heikazu Week 2022

Day 5 : Criminal / Royalty AU

La nuit était calme sur les terres inazumiennes. La lune brillait de son éclat le plus envoûtant, baignant la campagne comme la ville d'une lueur argentée enchanteresse, rendant l'usage d'un éclairage inutile si l'on désirait sortir. En revanche, cette luminosité était des plus agaçantes lorsqu'on s'efforçait d'échapper à une bande de gardes bien trop zélés.

C'est contre elle que Heizou pesta alors que ses pas résonnaient contre des pavés bien trop éclairés à son goût. Semer ses poursuivants s'avérait bien plus ardu que prévu, et il commençait à regretter d'avoir essayé de s'introduire dans la palais royal cette nuit-là. D'un autre côté, la récompense l'avait alléché, et le fait qu'il manquait de contrats à remplir ces jours-ci avait également pesé dans la balance. Il lui fallait vraiment cet argent.

Il étouffa un juron en trébuchant sur un rebord qui marquait la transition entre la cour et le jardin du palais, mais se rattrapa et poursuivit sa course maintenant un peu plus discrète. Décidant que c'était là sa chance, le voleur slaloma entre les arbres jusqu'à apercevoir un buisson taillé à la perfection, qui devrait en théorie amplement le dissimuler. La lumière était forte, d'accord, mais il y avait des limites à ce que la vision humaine pouvait capter.

Après s'être assuré qu'un tronc entre lui et ses poursuivants les empêchait de le voir, il plongea dans le bosquet sans délicatesse, et retint une exclamation de douleur en sentant la morsure de dizaines d'épines qui s'attaquaient à chaque parcelle de peau exposée et s'accrochaient à ses vêtement sombres. Retenant son souffle, il observa entre deux branches les gardes se rapprocher, leurs armures rutilantes renvoyant la lumière argentée de la lune. Heureusement pour lui, sa combine fonctionna, et le détachement de soldats passa devant lui sans même s'arrêter. Il attendit qu'ils se soient éloignés avant de prudemment se relever et sortir de son buisson. Il frotta ses mains endolories par les épines en grimaçant. Quelle idée de placer un buisson de roses là ! Le jardinier n'avait définitivement aucune considération pour les potentiels criminels qui souhaiteraient s'y cacher.

Heizou soupira, puis décida de revenir sur ses pas, de sorte à quitter de l'enceinte du palais pour se réfugier dans les bas-fonds, où il serait déjà plus en sécurité.

Il mit donc son idée à exécution, mais fut vite contrarié dans ses plans par de nouveaux soldats, qui arrivaient en vagues pour se répartir dans les jardins royaux, torches flambantes à la main. Heizou se mordit la lèvre. Bien sûr qu'ils n'allaient pas laisser filer le criminel le plus recherché du pays ! Tout ça pour une couronne... Il n'aurait définitivement jamais dû revenir, même si les circonstances ne lui avaient laissé que peu de marge de manœuvre.

Repoussant son auto-flagellation mentale à plus tard, il décida, puisqu'il ne réussirait pas à quitter les extérieurs, d'entrer à nouveau dans le palais. Il se rappelait parfaitement du chemin, ce qui l'arrangeait grandement. Devoir trouver une nouvelle voie d'accès dans sa position actuelle aurait été particulièrement risqué.

Se glissant d'ombre en ombre - cette satanée lune avait enfin accepté de disparaître derrière les nuages, le voleur arriva au pied d'un mur qui, s'il était lisse, présentait de nombreuses ornementations permettant de se hisser sans problème au premier étage, où une fenêtre entrouverte l'attendait.

Plaqué contre une colonne qui dépassait du mur, il attendit que la zone soit à peu près libre, puis il bondit et grimpa la façade en deux temps, trois mouvement, ne s'arrêt ant que lorsqu'il fut arrivé juste en-dessous de son objectif. En périlleux équilibre sur un fin rebord qui entourait le bâtiment, il ouvrit la fenêtre dont l'un des battants était déjà légèrement écarté, mais pas assez pour lui laisser le passage.

Une fois qu'il eut terminé, il s'accrocha à l'encadrement et tira sur ses bras de manière à venir se percher sur le bord. Il vérifia d'un regard que personne ne l'avait repéré depuis les jardins, puis se glissa aussi silencieusement qu'un chat dans la pièce plongée dans la pénombre. Il remit la fenêtre dans son ouverture originelle et se tourna enfin vers l'intérieur.