Lucie ☑

Chapitre 10

- Je t'adore toi, chuchote-t-il à mon oreille.

J'enfouis ma tête dans son cou.

- Moi aussi, finis-je par dire.

On reste comme ça pendant plusieurs minutes, puis, Charles décide de partir. Je rentre à mon tour dans la maison, je me dirige vers le salon où je trouve ma mère en pleurs et mon petit frère, blottit dans les bras de mon père.

- Qu'est-ce qui a ? demandé-je, inquiète, en m'asseyant sur le canapé.
- J'ai appris que ma sœur a eu un accident, elle est à l'hôpital et elle va peut être pas s'en sortir.

Je m'assois à côté de ma mère et lui fait un câlin. Pendant qu'elle se repose sur le canapé en regardant un film, mon père va faire à manger, et moi, je vais jouer avec mon frère.

- On joue aux Lego ?
- Si tu veux.

Il sort une boîte de Lego de sous son lit et l'ouvre. On commence à construire des choses, puis, on s'en sert pour jouer.

- Bonjour monsieur, que voulez-vous ? demandé-je.

- Bonjour, je voudrais des frites s'il vous plaît.

Je mets mon personnage aux fourneaux et Alex sort un couteau miniature. Il saute sur mon personnage et le tue.

- Non ! Pourquoi moi ?! crié-je.

* * *

J'éteins la lumière et ferme la porte de la chambre de Felix. Il n'a pas beaucoup dormi ces derniers jours et doit se reposer. Alors que je m'assois sur mon lit et sors les écouteurs de mon sac de cours, ma mère apparaît au seuil de la porte.

- Ma chérie, je vais à l'hôpital tenir compagnie à ta tante cette nuit. Papa m'amène et il revient. Donc ne t'inquiète pas si tu entends du bruit dans la nuit.
- Bonne nuit. Tu m'appelles si besoin.
- Merci, bonne nuit ma chérie.

Elle part avec mon père, pendant ce temps, je lance une chanson.

De : Charles
Tu écoutes quoi ?

De : Moi
Comment tu sais que j'écoute de la musique ?

De : Charles
T'en écoutes tout le temps

De : Moi
"Begin" de YooJung

De : Moi
Tu fais quoi toi ?

De : Charles
Je lis le tome 30 de My Hero Academia

* * *

- Alex t'as bientôt fini ?! crié-je depuis l'entrée.
- Oui je m'habille là !

Il arrive quelques minutes après. On part vers le collège, mais on attend Raphaël et Charles au coin de la rue. On laisse nos frères devant l'établissement et on va à la fac. On retrouve Noé, Victor, Liam et Jessica dans le patio. Je fais la bise aux garçons mais j'ignore Jessica qui fait de même. Liam prend Jessica par l'épaule, mais celle-ci le repousse en râlant.

- Qu'est-ce qu'elle a ? demande-t-il.
- Je sais pas, répond Victor.
- Bon, je vais dire bonjour à mes amis, je vous laisse, dis-je en allant au co-working.

Je monte les escaliers et rejoins Mathieu, Juliette, et Max. On discute un peu de notre week-end, et je vois bien que ça ne plaît pas trop à Mathieu que je l'ai passé chez Charles.

- Il t'a vraiment rien fait ?
- Mais je te jure que non. Il est vraiment cool quand tu apprends à le connaître !

* * *

À la fin de la journée, je rentre avec Charles. Nos petits frères décident de rester à l'atelier dessin qui se finit à dix-huit heures. Sur la route, on parle de tout et n'importe quoi, mais surtout de musique.

- Ça, c'est "Monster" de Euphonik, me dit-il. Les extraits que t'entends au début et à la fin viennent de l'anime qui a le même nom. Il est super d'ailleurs.

Alors que j'allais ajouter une musique à la file d'attente, une main m'attrape le poignet, je sens que quelqu'un me met un cou de genou dans la cuisse et je tombe au sol de douleur. Un pied vient ensuite s'écraser dans mon ventre, puis plus rien. J'entends à peine une discussion entre deux personnes.

- Mais ça va pas la tête ?! crie une voix grave, certainement celle de Charles.
- Je l'avais prévenue ! crie une voix féminine.
- Mais t'es malade ! Calme-toi elle t'a rien fait !

Et puis, plus rien. Le vide, le néant.

* * *

J'ouvre péniblement les yeux et reconnais la chambre de Charles. Je tourne la tête et le voit me fixer. Je m'assois et il me prend dans ses bras.

- Lucie ! Ça va ? Tu m'as fait peur. J'ai cru que tu étais grièvement blessée.

Je le serre à mon tour dans mes bras. Soudain, on entend un bruit arrivant dans la chambre. On se lâche et on découvre Raphaël ses mains devant la bouche.

- T'as quoi toi ? demande Charles, sèchement.
- Rien. Je voulais juste te dire que je viens de rentrer et que papa rentre pas avant dimanche. Il vient de m'appeler.

Charles se lève et dévale les escaliers en courant.

- Il a quoi ? demandé-je.
- Je sais pas, il doit certainement appeler papa.

Je décide de partir chez moi, car je me sens mieux. Il se fait tard et je suis de moins en moins à la maison.

- J'y vais, dis-je à Charles depuis le couloir.
- Non attends ! ... Quoi papa ?! ... Non c'est une amie ... Non t'inquiète ...

J'ouvre la porte mais une main me retient.

- Attends ! ... Non je l'ai rencontré à l'université ... Oui papa ... Ah non ! ... Papa ?

Il repose le téléphone sur son support fixe.

- Il a raccroché.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demandé-je.
- Rentre chez toi ! dit-il d'un ton assez autoritaire.
- Charles...
- Rentre vite ! Maintenant !

Je n'ai pas le temps de rajouter un mot que je me retrouve dehors. Je décide donc de rentrer chez moi. Mais qu'est-ce qu'il lui a pris ?