Chapitre 2

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La nacelle monte jusqu'à son point culminant arrivée au sommet de l'attraction, celle-ci s'arrête brusquement. Pensant que de nouvelles personnes prennent place dans une nacelle, je n'y prête plus attention. Pourtant après deux bonnes minutes d'arrêt, celle-ci n'a toujours pas repris son cours.

Je porte mon attention en contrebas pour essayer de découvrir la cause du problème, néanmoins je ne distingue que deux individus faisant des allers-retours frénétiques.

Voilà presque 10 minutes que je suis bloquée en haut de la grande roue. Ma patience commence sérieusement à s'effriter, lorsque j'entends enfin les hauts-parleurs grésiller, une voix grave prenant finalement la parole résonnant dans chaque nacelle.

« Mesdames et messieurs, veuillez nous excuser pour cette attente, malheureusement nous rencontrons quelques problèmes techniques. Nous vous prions de garder votre calme, nous faisons au plus vite pour régler le problème. Merci de votre compréhension. »

— Non, mais ce n'est pas vrai ! m'écrié-je de colère à devoir encore poiroter ici pendant je ne sais combien de temps.

— J'ai bien peur que si, soupira une voix d'homme, me faisant sursauter de surprise.

Reprenant ma respiration, je reporte mon attention sur l'homme dont j'avais complètement oublié la présence. Lorsque mon regard rencontra son visage, j'eus une micro-absence neuronale. Cet homme est tout simplement magnifique, cheveux blonds foncés, yeux verts ainsi qu'une barbe naissante parfaitement bien taillée. Je pouvais le comparer à l'image que je me fais des anges ou des dieux grecs.

— Oh ! veuillez m'excuser d'avoir crié, la patience n'est pas mon fort...

— Ce n'est pas grave, je comprends. Être bloqué avec une jolie jeune femme en haut de la grande roue est vraiment horrible, me répond-il en m'adressant un clin d'œil taquin.

Je ne m'attendais tellement pas à une telle réplique, que j'éclate d'un rire franc, ce qui me secoue légèrement le corps.

— Êtes-vous en train de vous moquer de moi ?

— Jamais je n'oserais, j'essaye plutôt de vous détendre, afin que vous restiez sagement assise sur votre siège. Ou cas où, vous auriez eu l'idée de risquer votre vie en escaladant la nacelle, par perte de patience, me répond-il d'un sourire espiègle et rieur.

— Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas d'envies suicidaires, j'aime bien trop la vie, même si ma patience est mise à mal en ce moment.

— Me voilà rassuré, il aurait été dommage qu'une si jolie jeune femme prenne autant de risque.

Une lueur malicieuse illumine son regard, faisant ressortir le vert de ses yeux, devenant aussi brillant que des émeraudes. Ses yeux ont ce petit quelque chose qui vous envoûte d'un simple regard, hypnotisant, on pourrait s'y plonger durant des heures.

Gênée de l'avoir fixé ainsi, je détourne rapidement le regard, rougissant d'embarra. Perdue dans mes pensées à essayer de reprendre le contrôle de mon corps et de ses réactions involontaires, je réalise seulement maintenant qu'il m'a dit qu'il me trouve jolie, et cela pour la deuxième fois en moins de cinq minutes. À part mon père et mon meilleur ami, personne ne m'a affirmé qu'on me trouvait jolie. Mignonne ou adorable, ça oui, mais jolie, c'est bien la première fois. Étrangement cet adjectif résonne en moi, j'ai l'impression de me sentir plus belle que ce matin devant mon miroir, ainsi que les jours précédents. Peut-être, est-ce parce que cela vient d'une personne qui ne me connaît pas, qui n'a aucun préjugé sur ma vie, s'exprimant en toute simplicité, sincèrement, et sans arrière-pensée. Je finis par sortir de mes songes, lorsque j'entends la voix grave légèrement chantante, caractéristique des personnes du sud de la France.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 03, 2022 ⏰

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