Chapitre 3

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Continuité d'Amanda

J'arrive dans la salle d'attente et aperçois trois officiers de police qui interrogent un docteur. Celui-ci leur indique la direction de ma chambre précédente. Je ne perds pas de temps et sors de l'hôpital par la porte arrière. Je n'arrive pas à courir à cause de la douleur dans l'abdomen. J'atteins l'autoroute pour faire de l'auto-stop. Par pitié, une femme âgée s'arrête et me prend.

— Merci, madame, dis-je avec difficulté.

— Pas de problème, ma fille. Dis-moi, tu vas où ? s'inquiète-t-elle.

— Sous le pont, merci, dis-je simplement.

— Qu'est-ce qu'une fille aussi douce que toi va faire sous le pont, là où règnent le désordre et le péché ? dit-elle. Qu'est-ce qu'elle veut encore, celle-là ? Elle ne peut pas se contenter de m'aider, il faut en plus qu'elle ouvre la bouche.

— J'ai besoin de retrouver quelque chose, dis-je en la regardant droit dans les yeux pour lui signifier silencieusement que cela ne la regarde pas. Elle ne dit plus rien. Une fois arrivée sur les lieux, je descends de la voiture avec difficulté.

— Putain de Reiley, murmure -je pour moi-même.

Au fur et à mesure que j'avance, l'angoisse m'envahit en voyant quelques gouttes de sang séché, mais pas de trace de mon sac.

— Non... non... non... tout sauf ça, murmure- je, tremblante, cherchant encore et encore sans rien trouver.

— Putain, si les hommes de Reiley n'ont pas réussi à me tuer, ceux de Paco le feront, me dis-je, paniquée.

Au loin, j'aperçois une voiture noire s'arrêter et, à ma plus grande surprise, je vois Joshua arriver, accompagné de Marino, les deux hommes de main fidèles à Paco. Joshua est un Colombien, lui aussi venu clandestinement ; grand, brun et musclé. Marino, quant à lui, est plutôt de petite taille, mexicain, mais tout aussi musclé.

Il s'approche de moi, puis Joshua dit :

— Cocaïna, cela fait trois jours que tu n'es plus de service. On ne te voit nulle part, dit-il avec colère.

— Et on a appris que les hommes de Reiley t'ont récemment tabassée ici même, tonne Marino.

Putain, je suis finie, je crois que je vais mourir ici. Alors, pour une fois, je revêts mon regard impassible et leur réponds :

— Oui, c'est vrai. Ils sont venus me dire que le pont leur appartenait désormais, et en guise d'avertissement, ils m'ont fait ce joli cadeau, dis-je en soulevant mon haut pour leur montrer mon ventre meurtri de bleus.

Ils me regardent, impassibles. Puis Marino sort son arme et la pointe sur ma tempe.

— On se fiche royalement que tu meures ou non. Tout ce que nous savons, c'est que tu dois cinq mille dollars à Paco et dix kilos de cocaïne, dans le sac que je vois que tu cherches, dit-il en enfonçant encore plus l'arme. Il rigole.

— Écoutez, les gars, je vais retrouver le sac. Donnez -moi juste un peu de temps et vous l'aurez, je vous assure, dis-je.

— Tu as deux jours, Tonta (idiote). Si dans deux jours tu n'as pas notre argent et la coke, tu es morte, pétasse, dit-il en me donnant un autre coup dans l'abdomen.

— Pitié, non, crie-je en pleurant.

J'attends les grincements de pneus.

Ce n'est que dix minutes plus tard que je réussis à me lever, non sans difficulté. Quand je commence à marcher, je me mets à tousser du sang. Je ne regarde pas, je marche tout droit. Puis, tout à coup, comme un flash, je me dis :

— La personne qui m'a sauvée la première fois peut savoir où est mon sac, murmure -je à moi-même. Une fois arrivée au rez-de-chaussée de mon immeuble, je monte tout en évitant de croiser des gens. Arrivée devant mon appartement, j'entre et me dirige vers la salle de bain. J'enlève mon haut, mais ce que je vois est encore pire que la dernière fois.

Alors, avec difficulté, j'entre sous la douche. J'ouvre le robinet et pousse un cri à cause de l'eau froide. Oui, je n'ai pas droit à l'eau chaude, car je ne paie pas.

— Putain, dis-je, ne supportant plus la douleur.

Une fois sortie, je prends un antidouleur, enfiles un pyjama, puis je m'allonge pour dormir, lassée de cette vie.

— Demain, je retourne à l'hôpital chercher des informations sur cet individu qui est mon sauveur, me murmure -je avant de sombrer dans le sommeil.

Sous l'emprise de mon sauveur   ( LEONID voskovish)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant