Marche à travers la brume

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Le goute à goute de l'eau sur le sol réveilla Eri. Elle ne se souvenait plus pourquoi ni comment elle s'était retrouvée ici. Elle avait mal partout. Elle ne se souvenait plus de rien, elle essaya de se souvenir. 

Puis tout à coup tout lui revint comme un coup de tonnerre dans sa mémoire.

Elle regarda autour d'elle. Personne.

Un bout de papier froissé attira l'attention de la jeune fille qui le déplia et se mit à lire les caractères à moitié effacés par l'humidité :

Ma pauvre petite Eri. Tu dois être complètement perdue. C'est ta faute si on a été découvert ! Shigaraki a décidé de partir sans toi. Je risque gros si il découvre que je t'ai écrit. Désolé je peux pas t'en dire plus. Bon courage. Et puis en même temps qu'est ce que j'm'en fout !

Twice

Les larmes finirent d'effacer le message. Au moins, il n'en resterai aucune trace.

L'adolescente se leva et sortit sous la plus torrentielle. Elle marcha jusqu'a la rue principale.

Le peu de gens qui avait le courage de sortir était muni de parapluies larges et d'imperméables. Eri déambulait dans les grandes avenues autant que dans les ruelles les plus étroites. Combien de temps ? Elle ne savait pas. Elle ne comptait plus les heures, ni les minutes et chaque secondes était un pas de plus vers elle ne savait où.

Les rares passants la fixaient. Âme en peine errante entre les tours de béton sous la pluie diluvienne. Ses vêtements, sales et trempés lui collaient à la peau, l'eau ruisselait sur ses cheveux argentés.

Elle ne pensait plus à rien, elle voulait oublier. Quelle belle capacité avait certaines personnes : le pouvoir d'oublier.

Eri marcha jusqu'a la lisière d'une forêt. Ses pas la portèrent sur le fin sentier qui serpentait entre les arbres. Ici, elle était réellement seule.

Sa mère, Deku, l'alliance, les uns après les autres...Avait-elle sa place dans le monde ? Avait-elle encore une raison de vivre ? 

Le sentier devenait de plus en plus abrupt et glissant. Peu importe, Eri marchait, ne regardant que ses pieds, nus, sales de boue et de débris végétaux. Soudain, elle glissa sur une roche lisse qui émergeait de la terre, l'adolescente baroula la tête la première jusqu'en bas de la pente. Elle se releva et essuya son visage taché de boue.

La pluie, la terre, les plantes, la forêt, la brume...la solitude, encore et toujours, une vie à se perdre et à se faire abandonner.

Le vide de ses pensées noirs concentrées dans un hurlement de rage et de douleur. Vengeance.

Elle tuerai Deku avant de réintégrer l'alliance et si Tomura refuse, elle le tuerai également ainsi que tous ceux qui s'opposerai à elle.


Eri avait marché toute la journée. Elle ne sentait plus ses jambes et trainait des pieds sur le goudron de la ville où elle s'était réfugiée. Elle fini par s'écrouler de fatigue dans bâtiment désaffecté.

La jeune fille fut réveillée par la faim et la soif qui la torturait plus que jamais, au point que sa tête tournait et que sa vision brouillée lui faisait défaut.

Une forme floue attira son attention. La malheureuse se releva avec peine et se dirigea d'un pas chancelant vers l'inconnu qu'elle agrippa à la jambe.

-Est-ce que je pourrai avoir un p-peu d'eau...s-s'il te p-plait...souffla-t-elle la gorge sèche et brûlante. 

-Oh...euh, oui, j'arrive tout de suite ! s'exclama le jeune homme qu'Eri avait interpellé. Il se dégagea et parti en courant.

Cette voix ! Elle l'avait déjà entendue quelque part, elle lui disait quelque chose. Mais quoi et où l'avait-elle entendue ?

-Tiens, bois ! ordonna l'homme en lui tendant une bouteille d'eau fraiche. Eri bu tout son saoul et ses esprits retrouvés, dévisagea la personne qui se tenait devant elle : un jeune homme en costume de héros, elle lui donnerait a peu près 25 ans, il avait les yeux verts, des taches de rousseur et des cheveux verts foncés mal coiffés.

-DEKU !!! Je vais te tuer !! hurla l'adolescente envahie d'une énergie nouvelle. Elle se jeta sur le héros qui esquivait ses coups en essayant de la raisonner. Le son d'une série d'explosion successive s'approcha du lieu du duel, jusqu'a ce que l'une d'entre elle heurte le dos d'Eri. Son corps, encore épuisé ne supporta pas le choc et s'écroula, interne.

-Alors, comment tu te serais démerder sans moi Deku de mes deux !?

-Je me serais très bien démerdé. Et puis je t'ai déjà...



Tends moi la mainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant