XII - Sommeil.

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On est arrivés. Adam coupe le moteur pendant que j'essaye de comprendre où on est. J'aperçois les arbres. Des arbres à perte de vue. Et une grande maison en bois à gauche. Sûrement la résidence secondaire de ses parents.
Je sens les mains d'Adam défaire ma ceinture et me porter hors de la voiture. Je sens son regard sur moi. Il cherche mes yeux, mais je refuse de le regarder moi même. Il me montre la maison et m'invite à entrer. Il tient une valise, et je comprends que c'est la mienne. Avec mes affaires dedans. Je m'assois sur le canapé, et j'attends. Il allume l'écran plat en face de moi et je fixe sans bouger la télé. Il y a un stupide TV show qui passe. Je suis vaguement. Je n'ai pas sommeil, je n'ai pas faim, je n'ai pas soif. J'ai juste froid. Mon corps est glacé. Je tremble de froid. Adam a du le sentir car il me met un plaid couleur brun sur moi et se glisse en dessous. Le maigre contacte physique établie entre mon genoux et le sien me réchauffe. Il me tend son téléphone et je vois le numéro de Josh inscrit. Je n'avais même pas vue qu'il utilisait son téléphone. Je le prends et le rapproche de mon oreille.

"- Oui?
- C'est Josh. Tout va bien?
- Ouais. Ouais...
- Tu as appelé Tom?
- Non. Mais je vais le faire. Je vais vraiment le faire. Je te repasse Adam."

Je ne veux pas que la conversation s'éternise, ça ne sert a rien. J'entends Adam promettre quelque chose et raccrocher. Je tourne instinctivement la tête et le vois écarter les bras. Je me mets entre ses bras. On nous restons là, devant un TV show stupide, à se câliner. Je fini par m'endormir d'épuisement vers deux heures du matin.
Le lendemain je me réveil dans une des chambres de la maison. Il est midi, et je suis vêtue d'un t-shirt et de ma culotte. Il y a de la musique au premier. C'est du piano. Le Boléro de Ravel. Doucement je sors du lit et pars à la recherche d'Adam. J'arrive dans la cuisine et vois sur le comptoir mon téléphone avec le numéro de Tom déjà prêt. Il faut que je l'appel. Il a perdu Kate comme moi. J'attrape mon téléphone, et à la place de le mettre a mon oreille, le balance à travers la pièce. Il explose contre le mur. Le piano s'est arrêté et une voix a crié mon nom.
Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, je suis allongée sur le canapé, avec le plaid d'hier soir sur moi. Adam est assis par terre dos au canapé et regarde la télé. Ses cheveux ont l'air si doux. Comme le plaid. Je n'ai jamais touché ses cheveux. Je tends ma main et la passe dedans en le faisant sursauter.
"Hey. me dit-il en se tournant vers moi.
-Hey... J'ai dormi longtemps?
-Assez, oui. Il est dix huit heures. il se lève et me tends sa main. On va se balader?"
Je prends sa main tendue et me lève. Il est six heures du soir, et il fait encore jour. Il y a un grand soleil dehors et une chaleur étouffante dans la maison. Lorsqu'il ouvre la baie vitrée, j'observe le jardin immense baigné de lumière. Je m'avance dans l'herbe et m'y assois. Adam s'assoit derrière moi et appuie mon dos sur son torse. Nous sommes resté là, assis dans l'herbe pendant deux heures. Sans bouger, sans parler. Juste au calme, loin du drame qui nous avait dévasté.
On est resté dans cette maison pendant deux semaines. Les jours et les nuits étaient tous semblables au premier. De temps en temps je me rappelais de la réalité et replongeais dans un sommeil régénérateur. Parfois, la nuit, je faisais des cauchemars et allait dans le lit d'Adam avant de me rendormir. Deux semaines loin de la civilisation, de la tristesse et de l'horreur qui c'était abattue.

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Between you and me.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant