XVII - Emménagement.

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Nous sommes enfin à Amsterdam. Il fait déjà nuit et sur ma montre je vois qu'il est trois heures passé. On devait y être à vingt-trois heure trente sauf qu'Adam voulait qu'on passe dans une vielle ville à l'écart d'abord. Je sens ses bras m'envelopper et me soulever doucement. On s'est arrêté pour deux jours à l'Hotel de L'Europe au bord de l'Amstel.

"Tessa, choupine... ? Tu es réveillée?" la voix d'Adam me parvient comme si elle était loin. Je suis morte de fatigue et tout mes membres sont endoloris.

"Porte moi. Pitié. Me laisse pas dans la voiture. En plus elle sent le MacDo. J'aime pas le MacDo. Pitié, Adam d'amour!" je l'entends rire, dire quelque chose à un membre du personnel de l'hôtel et je le sens avancer, avec moi dans ses bras. Je fais la morte et je m'alourdie, pour l'embêter. On entre dans la chambre et il me lâche sur le lit. Je rebondis et me mets à rire.

"Hé, Adam? Je t'aime. Mais genre, vraiment." à cet instant précis, je ne sais pas ce que je dis. Je suis juste heureuse. Je suis avec Adam dans la ville de la liberté. Bizarrement, je me sens libre, vivante, alors que nous n'avons rien fais. Adam m'a juste lâchée violemment sur un lit hyper moelleux. Mais bizarrement, nous sommes en harmonie.

"Hé, Tessa? Je t'aime aussi. Mais genre, vraiment. Maintenant que t'es réveillée, limace, tu veux faire quoi?" Adam me sourit, un sourire vrai, un sourire rayonnant. Un sourire que je n'avais plus vue depuis le décès de Kate. Instinctivement je prends mon téléphone et y jette un coup d'oeil.


De : Tom

Le : 23/07/2012

A : 12h00

"Ton frère m'a dit que tu étais en Europe avec Adam. J'espère que tout va bien, que vous vous amusez bien. Tessa, faut qu'on recommence à vivre comme avant. Appel moi dès que tu rentres, j'ai besoin de vous. J'ai rencontré quelqu'un, aussi. J'oublie pas Kate, mais j'ai besoin d'un retour à la réalité. Et vous deux aussi. Ton frère m'a aussi dit pour toi et Adam. Cool. J'suis content pour vous. Mais ça ne lui aurait pas plu. Elle t'a dit, c'est pas un gars bien. Fais gaffe."


Je ne veux pas répondre à Tom. Je n'ai pas besoin de recommencer à vivre "comme avant". Je n'ai pas besoin de lui, moi. Il n'oublie pas Kate? Alors que fait-il avec sa "rencontre"? J'ai du mal à y croire. Je pense simplement que Tom a eu besoin de renouveau, qu'il en pouvait plus de pleurer. Qu'il s'est dit qu'il voulait pas finir comme moi et mes antidépresseurs. Alors il a cherché quelqu'un, puis il utilise cette personne temporairement, comme "souffre-douleur". Mais après tout, c'est son problème? Et d'un coup, j'ai l'impression que les paroles d'Adam me reviennent. L'Adam du début. Celui que je n'aimais pas, celui qui a joué avec Kate. Ce n'est plus le même. J'ai envie d'hurler à Tom que c'est son problème si il est malheureux, que quand moi je crevais, il n'est pas venu me voir. Mais je ne ferais rien de ça. A la place, j'allume la radio et tombe sur une chanson française de Carla Bruni, "Quelqu'un m'a dit". Je reconnais deux-trois mots que j'ai appris. Adam me rejoint sur le lit et me traduit les paroles. Il m'explique de quoi parle la chanson, me dit qu'elle parle d'un amour disparu. Mais la fille qui parle a toujours espoir qu'il réapparaisse. Ou quelque chose du genre. J'ai pas tout suivi. Dès qu'il finit de raconter je me jette sur lui et l'embrasse. Le couvre de baisers. Le couvre d'amour. On finit par faire l'amour. Pour la première fois. Pour la première fois, je me sens complète, et la dépression est partie. J'ai laissé Kate partir aussi, pour la première fois.

On se réveille à midi, il fait déjà jour, il fait déjà chaud. Adam me regarde, attendri.

"Tessa... J'ai un truc à te proposer, si tu veux bien?

- Mhm? Dis moi.

- J'ai pensé que... On pourrait aller à Paris demain, comme on avait prévu, puis... Genre... Revenir ici, et pourquoi pas s'installer ici, non? Je veux dire... On passe notre diplôme de fin d'études et on revient vivre et bosser ici."

Sur le coup, j'ai pas réagis. J'ai appelée ma mère, pour savoir ce qu'elle en pensait. Elle était heureuse. Elle m'a dit de foncer. De faire ma vie, que ça y est. J'étais une femme, une vraie. J'ai acceptée.

On est allé à Paris, pour deux jours. Puis on est rentré passer notre diplôme de fin d'études, qu'on a eu tout les deux haut-la-main. Et on a déménagé à Amsterdam. On vit ensemble. Et on est bien.

Between you and me.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant