XVI - Roadtrip.

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Ca fait un mois. Un mois qu'Adam et moi avons entrepris un roadtrip à travers l'Europe. Ma mère ne s'y est pas opposée. Elle a comprit qu'on avait besoin de voir autre chose que notre lycée, la maison et la famille. Elle a comprit, c'était l'essentiel. Mon frère avait par contre émit quelques règles "non-négligeables", comme les coups de fil une fois par semaine, les sms tout - absolument tout - les soirs et il avait tenu à inspecter le moindre vêtements que j'emportais, en se permettant de juger si c'était assez long ou "assez difficile à retirer". Il avait fini par vider la moitié de ma valise et j'avais fini par télécharger une application qui permettait d'envoyer automatiquement des sms à une heure précise. Le lundi, le sms était "On est bien arrivés, pas de bêtises, à demain!" et il partait à 16h. Le mardi, c'était "Tout va bien, à demain!" à 19h. Le mercredi, je lui envoyais un message écrit par mes soins et donc l'heure variait toujours. Le jeudi c'était un simple "Ok, sys." vers 15h. Et pour le vendredi ainsi que le week-end, il ne recevait que des "ok" et des appels d'une minute. J'avais jugée ça assez long.

Il n'avait pas accepté ma relation avec Adam, qu'il jugeait trop précoce et sans intérêt. Josh a estimé qu'il avait faillit à sa tâche. Il avait voulu me protéger de l'amour.

Adam quand à lui, était fou de joie quand je lui ai proposé de faire un roadtrip. Pour le lui annoncer, j'avais acheté une carte de l'Europe à gratter. Chaque fois qu'on aurait fait la capitale d'un pays, on gratterait le pays. On avait déjà fait Londres, Berlin, Luxembourg-ville, Rome, Dublin, Madrid, Lisbonne, Helsinki et nous roulons vers Amsterdam. Adam avait loué un mini van comme dans les années 60 et nous étions partit comme ça. Ma valise ne compte que trois jeans, six t-shirts et dix culottes. Je n'ai pas jugé utile de prendre de soutiens-gorges, ni de chaussettes. Lorsqu'Adam roule, j'aime le fixer, inspecter chaque minuscule partie de son visage. Ses yeux, son nez, sa bouche, ses joues. Et parfois il se met à rire et à chanter à tue-tête. Je l'aime inconditionnellement. Le problème, dans tout ça, ça sera la chute, qui risque d'être brutale, de faire mal et de me dévaster. Et je ne veux plus retrouver les antidépresseurs. Je ne veux plus retrouver ce sommeil partiel qui m'a détruite. Je ne dois plus y penser. Je dois effacer ça de ma mémoire. Je tourne la tête vers Adam et le voit entrain de faire du playback sur la chanson "Another Love" de Tom Odell. Il est beau, il sourit et éclate de rire lorsqu'il me voit entrain de le fixer.


"Tessa, t'es belle. T'es juste putain de belle. Tessa, je t'aime, en faite! Si jamais tu l'as oublié, j'te le rappel juste! me dit-il avec son sourire si parfait.

- Je t'aime aussi Adam. Même quand tu fais du playback sur une chanson d'amour. Même si tu as l'air d'un enfant. Je t'aime aussi."

Il se met à rire et lance une autre chanson d'amour niaiseuse, il refait du playback et se remet à rire. On a décidé de faire une escale à Hamburg en Allemagne pour que je puisse m'acheté des habits plus "cool". Enfin, Adam a décidé, moi j'ai juste dis un simple "ouais, ok." parce que je m'en fiche pas mal de comment je suis sapée en faite. On est le vingt-trois juin au matin, il fait déjà une chaleur à crever et je n'ai pas pris de lunettes de soleil. Adam a prévu notre arrivée pour se soir. "Avec Google Maps, on peut pas se perdre tu vois?" c'était ce qu'il avait dit après notre arrivée à Londres. Sauf qu'on s'était perdus dans Londres. Avec Google Maps. Du coup, j'avais acheté une carte papier, parce que sinon, on serait encore à Londres.

On est à Hamburg. C'est bizarre comme ville. Les vieux bâtiments côtoient les nouvelles architectures. On trouve un magasin de fringues pour jeunes. Adam me force a essayer un milliard de shorts et de t-shirts. Il s'extasie à chaque fois que je sors de la cabine "Ouais! Prends ça!", c'est ce que j'entends à chaque fois. Il est beau, et je l'aime. Mais bizarrement, j'ai peur. Je le regarde, et je me rends compte que de temps en temps, il mate les autres filles. La fille dans la cabine d'à côté -une belle brésilienne d'un mètre soixante quinze avec une poitrine et un fessier bien généreux- lui a même demandé si son bikini mettait bien ses fesses en valeur. J'ai la haine. Adam est à moi. Elle n'a pas à lui demander ce genre de chose! J'ai peur d'être jalouse. C'est ça en faite.

Between you and me.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant