Il savait que son mystérieux ami était excentrique, il savait qu'il se vexait facilement. 

Hob n'était pas parfait et son ami non plus. 

Mais pouvait-il le voir comme son ami ? Avait-il le droit ? Il ne pensait pas qu'une simple phrase aurait pû briser cette relation particulière qui durait depuis des siècles. 

Des centaines d'années de bon moment foutus en l'air, et tout ça à cause de sa bêtise. 

Il aurait dû s'en douter, après tout, il ne savait rien de son compagnon, il ne savait même pas son nom. Peut-être avait-il déclenché des mauvais souvenirs à son ami en le déclarant seul. 

Il avait quelques suspicions certes, son ami ne pouvait pas être humain, en plusieurs siècles il n'avait pas changé. Il gardait ce teint si pâle, cette fine taille, ses traits anguleux de la mâchoire. 

Mais Hob ne pensait pas qu'il était immortel juste comme lui, il avait quelque chose de plus, une aura qui dégageait quelque chose de puissant. 

Une seule fois il l'avait vu faire usage de ses pouvoirs, il avait ensorcelé Johanna Constantine, la jeune femme avait semblé traumatisé, bloqué dans un souvenir...ou un rêve. 

Hob avait eu de la chance, son ami, au lieu de lui faire subir la même chose, était juste parti. Mais n'était ce pas pire ? 

Et s'il ne le reverrait pas dans cent ans ? Et s'il avait perdu son amitié à jamais ? Il préférait ne pas y penser.

Il le retrouverait ici même dans un siècle.

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Il n'était pas venu, Hob avait attendu, attendu et attendu, et il ne s'était pas montré. 

Il avait un goût amer dans la bouche, son estomac se serrait dès qu'il pensait à son ami.

 Alors il l'avait vraiment perdu ? Il avait tout fait foirer n'est ce pas ? Il maudissait son impulsivité, sa manie de parler avant de réfléchir. Il venait de perdre son seul véritable ami, le seul qui restait pendant que les autres disparaissaient. 

Son cœur se serra, il sentit sa bile lui piquer sa gorge, et il avait comme une envie de...pleurer ? Cette sensation, il avait déjà ressentit...c'était la même que lorsqu'il avait perdu sa femme et son fils. 

Il était en deuil de son amitié ? Était-ce une chose possible ? 

Qu'importe, cela ne ferait pas revenir son ami. Il était parti, et Hob était seul, il n'avait plus personne à qui se confier sans avoir peur d'en révéler trop. Il n'avait plus une âme à qui raconter ses histoires d'antan autour d'une bonne bière. 

Mais surtout, il n'avait plus ce magnifique sourire à observer, celui dont il était si fier quand il arrivait à le faire apparaître. 

C'est à ce moment qu'il se rendit compte à quel point l'homme s'était ancré dans son cœur. Il s'y était fait une place toute particulière, et maintenant elle était vide. Et Hob sentait un froid en lui l'envahir. 

Plusieurs émotions se mélangeaient dans sa tête, mais celle qu'il retint était la tristesse. Une larme coula le long de sa joue, il n'avait plus personne...

Il eut soudainement une bouffée de haine envers lui-même, ce n'était pas dans sa nature d'abandonner si vite ! Il attendrait son ami, il finirait par revenir, c'est sûr ! 

Et s'il ne revenait pas d'ici un siècle alors il irait le chercher. Il fouillerait le monde entier s'il fallait. A la fin, ils seraient de nouveau à l'auberge, à leur table originelle, et ils parleraient pendant des heures, esquissant des sourires ici et là. Et ils parleraient de cette dispute avec humour, rigolant de leur bêtise.

Two immortal soulsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant