Chapitre 1: Un bon début

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Dernier examen de la période, les mathématiques. Je vais passer par le chapitre des logiques et tourner en rond lors des fonctions mais je ne compte pas me laisser faire. Je me rue vers ma classe, il est 7h45, cela devrait être le moment pour moi d'y être et de tasser les affaires sur le banc pour être sure d'obtenir la meilleure place. La meilleure place n'existe évidemment pas, mais mon dada serait d'obtenir la copie d'examen dès le début, même si distribuer 350 feuilles en plein auditoire prend tout de même du temps.

Que devrais-je rajouter mis à part que j'ai oublié ma calculatrice, je réfléchis de 2 à 3 secondes avant de faire part au professeur surveillant s'il était possible pour moi d'aller récupérer ma calculatrice dans ma voiture sur le parking scolaire. Heureusement pour moi, j'étais de retour sur ma chaise en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

8 heure, l'examen débute, même discours pour tous: durant les trente premières minutes personne n'a le droit de sortir le temps d'accepter les retardataires.
9 heure pétanque, mon cerveau continue à tituber, il a descellé des informations assez intéressantes mais ne faisant malheureusement pas parties de la matière de l'examen actuel. C'est très bien de le savoir, mais inutile pour les mathématiques de noter que les intérêts composés sont plus avantageux en cas de dépôts bancaires que les intérêts simples.
9 heure 45, je délaisse fébrilement la feuille d'examen au professeur principal, je le regarde à peine dans les yeux avant de lui dire au revoir. J'étais sûre d'une chose: il nous a bien démonté.

C'est un peu déçue que je quitte la grande salle d'examen laissant derrière moi une dizaine d'étudiants ayant encore la possibilité de réussir ce que j'ai certainement failli. Cependant je ne perds pas pour autant espoir, la deuxième session d'examen est là pour rattraper le tout! Pas besoin de s'appitoyer sur un sort que je définis anxieusement.

Soulagée que l'examen soit enfin terminé, je me dirige à grands pas vers ma belle voiture noire sur le parking étudiants, où un soleil monstre venait taper directement sur le tas de ferraille, j'y rentre manquant de feindre suite au manque d'oxygène et à la chaleur étouffante qui s'y trouvait actuellement.

« - C'est toujours pareil en été... » soupirais-je le peu d'air qui me restait dans les poumons.

Sans perdre de temps j'attrapais mon sac pour y mettre les affaires que j'avais toujours en poche, dont bics, stylos, gomme, calculatrice et le tas de matériel qui ne m'a pas servi à grand chose. En parallèle, je viens prendre mes clefs de voiture avant de venir les introduire pour démarrer ma trajectoire vers mon chez moi.

« - Euh... excuse-moi ? » Dit une voix qui n'avait pas lieu d'être dans les alentours.

Je retourne frénétiquement ma tête vers la droite pour apercevoir l'origine de la voix roque qui venait de m'adresser la parole. Mon cœur avait raté un bond. Un jeune homme assez grand s'accoudait sur la portière, j'avais encore le temps de cliquer sur le bouton pour remonter la fenêtre qui était complètement descendue, mais je n'y ai pas pensé directement. Sa touffe de cheveux noir venait cacher une partie de ses sourcils épais, en plus du regard noir protégé par deux verres ronds qui étaient posés sur son nez. Sur le moment, je venais de lâcher l'embrayage qui vint faire caler la voiture d'une manière assez brutale. La personne se trouvant à me fenêtre se vu contraint de cogner sa tête contre le toit de l'engin dû au mouvement du véhicule et lâcha un grognement de douleur.

« - Oh oups désolée! » Rétorquais-je sur le moment, n'ayant pas encore compris la situation actuelle.

« - Ça va, ça va... » Répondit-il, se frottant le coin de la tête de la paume de sa main.

Sans laisser une seconde de réaction il vint me faire part de son problème: «  Tu saurais où se trouve le local Z144 s'il te plaît ? J'ai oral et je peine à trouver ce foutu lieu ».

Il était d'un air très nonchalant, je lui répondis que ce dit lieu n'était pas aussi loin que ça, qu'il devait retourner à l'accueil de l'établissement et monter 4 étages. La classe se trouvait dans le premier couloir à droite, quatrième porte.

Il s'en alla alors sous un « Merci » ainsi qu'un geste de la main, me laissant sur place encore un peu confuse, moi, mes clefs et mon voyeur rouge de batterie.

« - Euh... ok » C'est sur ces paroles que je démarre la bonne route qui m'attendait avant d'arriver à domicile.

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Alors que la radio annonçait une journée ensoleillée pour le lendemain, j'étais en train de polluer le seul mètre carré d'air que j'utilisais, bloquée dans les embouteillages. Des embouteillages anormaux. Pourquoi étaient-ils anormaux ? Car il était 10 heure et demie et normalement il n'y a pas d'embouteillages à 10 heure et demie. Peut-être pour l'aller, mais le retour sûrement pas!

Je commence à perdre patience à attendre avec le moteur allumé, en plus de ne pas pouvoir atteindre mon chez moi, je dois gaspiller de l'essence qui coûte beaucoup trop cher pour ce qu'il en vaut. Je pose mon coude sur la portière ou je pouvais percevoir l'extérieur de manière plus nette grâce à la vitre descendue. Au moins la vue était agréable et le quartier pas aussi délabré que cela.

« - [...] et nous passons aux nouvelles sur la route! Si vous êtes actuellement en plein centre ville devant votre volant, vous êtes certainement en train de souffrir sous cette chaleur de fin de printemps! En effet, un incident s'est produit sur le cours de route, ajoutant à votre trajet actuel un temps de patience de plus ou moins 30 minutes. [...] l'incident en question est assez confus pour le moment, mais d'après nos pro-journalistes routiers, ce n'est pas un accident de voiture! Des policiers viennent faire barrage à cause d'une histoire d'arme à feu! Faites attention à vous et s'il est possible de dévier ce parcours, faites le. Restez tout de même prudent sur la route ! »

C'est dans une soupire que je laissais échapper mon mécontentement. On dirait bien que même les criminels se lèvent de très bon matin. Ne savaient-ils donc pas attendre pour plus tard, sérieusement ? En pleine période de déplacements fréquents ? Ah c'est vrai qu'ils ne suivent pas réellement le calendrier scolaire... Bon, tant pis, je vais devoir passer par l'autoroute.

Je viens attraper d'un coup sec le volant pour venir faire un demi-tour rapide, il n'y avait pas de temps à perdre et c'était à ce moment-là qu'une personne avait décidé de m'appeler, je décroche, même si je risquais une grosse amande.

« - Viens immédiatement chez moi, il s'est passé quelque chose de grave. » Dis la personne au bout du fil, au son de voix qui n'était pas très confiant, encore pire, apeurée.

Je jette un coup d'œil sur l'écran d'appel pour voir un nom plus que familier, celui de ma meilleure amie.

C'est reparti.

Je dois me dépêcher.

UsotsukiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant