Chapitre 4

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- Chut ! fait Amélia en rentrant dans le hall.


Elle me tient car j'avoue que je suis toujours légèrement saoule, et que je fais beaucoup de bruit.

On prend l'ascenseur qui nous amène à l'étage de mon appartement. Il n'y a que le nôtre à mon père et moi à cet étage, mais il faut traverser un long couloir pour le rejoindre.

Amélia essaie de chercher les clés dans mon sac, mais au moment où elle s'apprête à les entrer dans la serrure, on s'aperçoit que la porte est déjà ouverte. Etrange. Mon père ne doit plus être habitué à devoir fermer une porte lui-même.

On entre et je suis aussitôt parcourue d'un frisson étrange. On se dirige vers ma chambre histoire que j'aille me changer avant d'aller dire bonjour à mon père, mais un bruit nous fait sursauter. On aurait dit une casserole qui tomberait au sol. On se lance un regard. L'appartement est grand, et la cuisine ne se situe pas du tout à côté de ma chambre. J'enfile un pantalon de jogging et un sweat-shirt bien large après avoir fermé la porte, et propose à Amélia de se changer, ce qu'elle refuse en me disant qu'elle sera bientôt chez elle. 


- Tu ne veux pas rester dormir ? je lui propose.


- Pourquoi pas, en fait. Je suis crevée.


J'esquisse un sourire. Je me sens beaucoup moins seule quand elle est chez moi. On décide de sortir pour aller saluer mon père, mais un nouveau bruit nous coupe dans notre élan.


- Mais bordel qu'est-ce qu'il se passe ? me demande Amélia en chuchotant.


- J'en sais rien.


Peut-être que mon père pète un câble avec les élections qui approchent bientôt.

On se rapproche finalement du salon et je me bloque soudain. La vision d'horreur qui s'offre à mes yeux me glace le sang. 

Mon père, ligoté sur une chaise, le visage en sang et la bouche bâillonnée. Son regard croise le miens et alors que je m'apprête à courir vers lui, Amélia, plus réactive que moi, me tire en arrière afin que nous soyons cachées par la grande armoire. En effet, un homme se dirigeait droit vers mon père, et je me serai jetée sous ses yeux si mon amie ne m'avait pas retenue.

Les larmes coulent sur nos deux visages, nous sommes terrorisées. Putain, quelle merde est en train d'arriver ? Amélia me fait un discret coup de tête vers ma chambre. On y va, le plus silencieusement que l'on en soit capable. Une fois dedans, je referme la porte le plus doucement possible et je prends la parole, le moins fort que je le puisse. 


- Bordel, il faut, il faut...


Ma respiration se bloque et mes pensées ne sont plus cohérentes. 


- Calme toi. Respire. Voilà, comme ça. Je vais appeler la police, Hailey. On est en sécurité dans cette chambre.


Elle s'éloigne de moi pour passer l'appel. Si j'étais seule, je n'aurais jamais pu maitriser la situation.

Je me dis que tout ce foutoir sera bientôt fini, mais je perds soudain espoir en voyant mon amie revenir avec une mine déconfite vers moi. 


SephtisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant