III. Autodestruction

1 0 0
                                    

A 20 ans, j'avais enchaîné les aventures, et les déceptions amoureuses. Des pansements, des histoires sans but, des histoires qui se sont vite terminées, d'autres qui n'ont jamais vraiment commencé. Avec des hommes, avec des femmes. J'ai fait du mal à mon tour, à des gens qui ne le méritaient pas. J'espère que j'en ai fait grandir certains. Je n'arrivais plus à retomber amoureuse comme je l'avais été à 17 ans, mais j'en avais tellement envie. Je commençais à me demander si je le serais de nouveau un jour, j'avais l'impression d'être cassée. Ou peut-être que j'idolâtrais trop cette histoire de mon passé, qu'en fait l'amour c'était pas si fort que lorsqu'on le ressent quand on réalise qu'on l'a perdu. A 20 ans je me suis remise en couple avec un mec. J'étais bien, ça collait vraiment bien malgré quelques petits défauts, mais c'est normal. Pourtant ce sentiment de ne pas ressentir ce vrai Amour comme j'y ai déjà goûté ne m'a jamais quitté. Ça m'a bouffé de l'intérieur et les petits défauts devenaient énormes. Puis j'ai encore fait du mal. Très mal. Là, quand j'ai perdu ce que j'avais, j'ai ressenti plein de choses, tout ce que j'attendais. Je voulais revenir en arrière. J'avais l'impression d'être amoureuse. Je ne pense pas être une mauvaise personne dans le fond. Je pense juste que j'ai choisi la destruction à l'acceptation de la réalité, au moins j'étais obligé d'accepter mon sort. J'étais toujours pas amoureuse. J'ai beaucoup souffert de cette rupture que j'ai provoquée. On me l'a beaucoup fait payer, et au-delà de tout ça je me donnait envie de gerber.

Avec ma meilleure amie de l'époque, on a vécu nos déceptions amoureuses à 1 mois d'intervalle. On s'est pas mal tirées vers le bas. Après s'être entourées de personnes toxiques, avoir eu des comportements nous-même toxiques, et par conséquent n'avoir pas réussi à nous relever pendant plusieurs mois, on est parties vivre à 350km de chez nous. Là on s'est relevées ensemble, en collocation. J'ai décidé de me consacrer à moi et de m'interdire toute relation sentimentale tant que je ne m'aimais pas un peu plus. Je m'étais seulement promis que si l'amour frappait à ma porte sans crier garde, je refuserai toute relation exclusive avant un moment. Je voulais trouver un sens et un but à ma vie, et avec le temps ça a commencé à arriver.

J'étais bien, j'avais encore du mal à m'aimer et je comparais physiquement sans cesse à ma coloc, mais en dehors de ça j'étais presque heureuse. Personne ne s'est occupé de me pourrir la vie. Puis je m'en suis chargée. J'ai fait beaucoup de mal à ma meilleure amie peu de temps après. J'ai trahi sa confiance. Là j'ai touché le fond. Je me suis énormément remise en question et me suis demandée à quoi je pouvais bien servir si tout ce que j'arrivais à faire, c'était reproduire le mal qu'on m'avait fait, sur les gens que j'aime. Je n'ai jamais voulu me venger envers la vie pour ce qu'elle m'avait fait subir. Je pense que j'étais seulement un peu perdue, mal dans ma peau, en recherche d'attention, mais surtout j'avais une incapacité totale à m'imposer. Et lorsque que je ne me sentais plus bien dans une relation avec quelqu'un, plutôt que de l'assumer et de réagir, j'attendais. Sans pour autant en être pleinement consciente, j'attendais de craquer d'une manière ou d'une autre, de tout détruire pour mettre fin à tout ça.

C'est quelques mois après qu'il a pris place dans ma vie.

Titre de l'histoire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant