chapitre 11 : l'elfe

17 3 1
                                    


 Hermione était assise à la table de salle à manger de la Chaumière aux Coquillages. La nuit même avait eu lieu le rêve de Harry concernant Malefoy, et elle avait du mal à croire que seulement quelques heures s'étaient écoulées.

Elle repassait en boucle dans sa tête la dispute qui avait éclaté entre elle et Drago juste avant son départ. Elle refaisait le monde avec des « si » : et si elle n'était pas partie, et si elle n'avait pas lancé la discussion qui avait mené à ce désastre, et si Blaise et elle l'avait retrouvé au campement, et si il ne l'avait pas sauvée au Manoir.

Zabini était assis juste en face d'elle, dans la même position, la tête sur les poings, les coudes posés. Ils ne parvenaient pas à se sortir le rêve de Harry de la tête.

Quand, soudain, comme une signe du destin, un magnifique Patronus en forme d'aigle vola vers eux.
– Oh, par Merlin, fit Blaise en se levant, faisant tomber sa chaise. C'est le Patronus de Drago.

Hermione se leva tout aussi précipitamment, et ils tendirent tous les deux l'oreille devant le gardien de Drago. Ils se demandèrent tous les deux si ils avaient rêvé quand une voix tremblotante et faible s'éleva doucement :

– Hermione...

La jeune fille regarda Blaise, les larmes aux yeux, alors que le gardien s'évaporait.
– Je ne peux pas le laisser comme ça, dit-elle. On ne peut pas, Blaise, s'il-te-plaît.

– J'y vais. Ce doit être au Ministère.

Zabini prit sa baguette, et commença à partir vers la porte.

– Attends. Je viens aussi.

Blaise s'arrêta et posa sa main sur le bras d'Hermione.

– Granger, je ne sais pas si c'est une bonne idée. Ce que tu vas voir n'est pas très... joyeux, et on risque de mourir.

– Il m'a sauvée. Il m'a appelée et...

– C'est bon, j'ai compris. Mais comment est-ce qu'on va faire, je...

– Je ne sais pas, mais on ne doit pas entraîner Harry là-dedans. Il se ferait tuer, et je suis sûre que Tu-Sais-Qui voulait le faire venir.

– Mais à deux contre une troupe de Mangemorts, comment veux-tu qu'on fasse ?

– On avisera. Mais tout d'abord, j'ai quelque chose à prendre en haut.

Elle monta l'escalier sans se faire remarquer. Elle savait que Harry, Ron et Ginny étaient dans la même chambre à ruminer eux aussi, et elle se précipita dans l'antre de son meilleur ami, lui prenant la cape qu'il gardait précieusement. Hermione qui d'habitude ne faisait rien sans avoir un plan, suivit Blaise, en route pour le ministère. Elle savait que ce à quoi elle allait assister ne serait pas beau, mais elle était redevable à Malefoy.

En partant dans la précipitation, ils ne virent pas le regard vert du jeune garçon à lunettes qui les sonda longtemps.

...
– Bien, maintenant Drago, je crains que tu ne serves plus à rien. Alors... Avada...
– Maître.

Une voix rauque et doucereuse venait de s'élever de l'assemblée de Mangemorts, interrompant son Maître. Rogue avança doucement, s'inclinant un peu devant le regard devenu noir de Voldemort.

– Comment oses-tu m'interrompre ?

– Il me semble, mon Maître, que le jeune Malefoy mériterait autre chose que la mort.

Voldemort se tourna, faisant voleter sa robe noire. Il fit face à Rogue.
– Explique.

– Mon Seigneur, je pense que le jeune Malefoy pourrait faire office d'exemple. On sait évidemment qu'il ne réchappera pas à la guerre indemne. L'emprisonnement au pire, la mort au mieux.

redevable ( Tome 1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant