Chapitre 5

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J'ai failli révéler un de mes secrets que je veux garder pour moi pour toujours. Surtout que c'est encore douloureux d'en parler. 

Même si cette histoire remonte à quelques années déjà, la perte de quelqu'un, même d'un embryon, peut être fatale. Et je n'ai pas envie de me rappeler de cette période. Surtout pas. 

On me regarde en attendant la suite des événements mais je ne dis plus rien. Je suis certainement aussi blanche que le cheval du Major Erwin.

- Jade ? M'appelle Isabel. Tu vas bien ?

Je recule vivement pour me servir un autre verre d'eau, ce que je fais rapidement avant de le boire. Je me rends compte que je tremble légèrement. 

Je me ressaisis rapidement et je passe une main dans mes cheveux en reprenant mon souffle qui s'était accéléré subitement.

- Oui, désolé. J'étais dans mes pensées.

- Tu allais dire quoi ? Me demande Farlan.

- Rien d'important.

On toque à la porte et je sursaute en voyant la personne qui vient d'entrer. Clarisse. Ça fait bien longtemps que je l'ai vu également. 

Quand elle me voit, elle me sourit et me prend dans ses bras pendant que je me crispe. Tout mais pas elle. Elle se décale de moi en souriant faussement. Sale garce.

- Ça fait combien de temps qu'on ne s'est pas vu ? Près de neuf ans non ? Comment vas-tu depuis ? Ton enfant va bien ?

Je ferme les poings de rage et je suis à deux doigts de la frapper quand je me rappelle d'où on est. Je fixe le sol, les larmes aux yeux. 

Je crois que tout le monde a compris ce que j'allais dire il y a deux minutes. J'ai envie de la tuer.

- Tu n'es pas contente de me voir ? Pourtant j'étais la seule qui était là quand tu étais en cloque. Ah mince ! Dit-elle en se frappant sa main gauche contre sa paume droite. C'est vrai que tu as perdu le bébé ! J'suis vraiment désolée. Je te jure.

Cette femme est une putain d'hypocrite. Je me reprends vite et je m'avance vers elle en disant d'une voix glaciale mais impassible :

- Et toi ? Tu vas bien ou tu es toujours en train d'écarter les jambes pour te payer des vêtements, que dis-je ? Des sous-vêtements plutôt. Ou des sacs à main, je ne sais plus trop.

Elle ouvre la bouche sous le choc pendant que je reste parfaitement calme. Même si à l'intérieur de moi, j'ai envie de lui foutre mon poing dans sa tronche.

- Au moins, je ne suis pas tombée en cloque.

J'avance à côté d'elle et je la pousse violemment au niveau de l'épaule en passant. J'arrive près de la porte et je dis d'une voix qui pourrait faire peur à un titan :

- Ouais mais je me rappelle précisément avec qui je couche au moins. Toi, si t'attends un gamin, on ne sera même pas qui est le père. Salope.

Je sors de la pièce en étant prise d'une colère noire. Je me dirige vers le terrain d'entraînement et j'enlève ma veste pour m'acharner contre un pauvre rondin de bois. 

Je frappe violemment le bout de bois et au bout d'une bonne heure, je m'écroule, essoufflée sur le sol, en larmes. Ce sont des larmes de douleur et de rage. 

Mon bras se pose sur mes yeux et j'hurle un bon coup pour me calmer. Je me calme au bout d'une demi-heure et je me décide à rentrer puisqu'il doit être environ trois heures du matin. 

QUAND LE PASSÉ VOUS RETROUVE ( LIVAÏ X OC )[ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant