Fanfiction Moonlight Lovers : La route de Léandra

Chapitre 10, chapitre final

Je l'avais attendue plusieurs jours. Elle revenait parfois, de temps en temps. Toujours plus distante et presque inconnue. Sans qu'il ne se soit passé plus de choses que ça, ses absences étaient de plus en plus longues, cela devait faire 2 semaines aujourd'hui. Et pourtant, pas l'ombre d'un succube en vue. Je ne pouvais m'empêcher de ruminer sur les évènements de cette nuit-là, de ce qui aurait pu être et ne pas être. Je fis coupée de mes pensées quand on frappa à ma porte et s'introduit dans ma chambre.

« A table. »

J'interceptais la poche de sang qu'Ethan m'avait lancée à travers la pièce, comme tous les soirs depuis les nombreuses absences de Léandra.

« Seigneur, c'est quand la dernière fois que tu as ouvert cette fenêtre ? »

Sans même me demander, il s'exécuta, et inspecta ma chambre de tout son long tel un mirador.

« Vêtements par terre, lit en vrac, et des petits moutons de poussière pour te tenir compagnie. C'est vraiment la vie que tu veux ? »

J'écoutais d'une oreille semi-attentive ses nombreux reproches en buvant la poche qu'il m'avait jetée. Il s'asseyait à côté de moi.

« Tu m'écoutes quand je parle oui ?

- Non, pas vraiment.

- Epargne-moi ton cynisme. Reprends toi un petit peu en main. Tu comptes vivre décemment uniquement lorsqu'elle est là ?

- Je suis lassée. C'est tout.

- Rien de nouveau, donc. »

Ne sachant quoi dire, je me contentais de le regarder. Les rayons de la lune bleutés se reflétaient sur ses longs cheveux blancs. Ses yeux cernés témoignaient des nombreuses nuits blanches qu'il avait passé en mon intérêt.

« Ah non, ne me donne pas ce regard de merlan frit. Qu'est-ce que tu as ?

- Désolée. Je ne sais comment occuper mon esprit.

- Ce qui est fait est fait. Tu l'as bouffée de partout et tu regrettes, mais ça ne sert à rien de te repasser ça en boucle dans ta petite caboche.

- Tu penses sincèrement que c'est quelque chose de volontaire ? J'aimerais juste arrêter de penser pendant quelques instants. J'appréhende son retour constamment. Je ne peux plus faire comme s'il ne s'était rien passé. Je n'arrive plus à garder la face et l'accueillir à bras ouverts non plus. Nous nous perdons de vue. »

Il me regarda d'un air interloqué.

« Oh, tu es vexée ?

- De ?

- Qu'elle te lâche pendant autant de temps. Et tu es persuadée d'être la cause de son interminable voyage ?

- Ne le suis-je pas ? Et arrête de faire le psy, tu veux ?

- C'est mon travail.

- Sauf que j'aimerais parler à quelqu'un d'autre qu'à un médecin.

- A qui, alors ?

- Au vrai Ethan. »

Il soupira à demi-sourire, et me donna deux tapes dans le dos. Il était plus qu'évident que réconforter quelqu'un sous un autre masque que celui du docteur ne lui était toujours pas familier. A sa surprise, je me blottie contre son épaule.

« Ça va, tu sais te mettre à l'aise malgré tout, me lança-t-il.

- La ferme. Contente-toi d'être confortable. »

Un soupir agacé s'échappa de ses lèvres. Elles étaient fines, nettes, et légèrement rosées. J'apercevais finement le bout de ses crocs. Je le questionnais :