Lorsque nous parlons de pirates, nous pensons toujours à un équipage d'hommes barbus et féroces. Nous les décririons corpulents, un sabre à la main et hurlant : "Oyé ! Une terre en vue !!! Cap à l'ouest !!!" À tout bout de champs.
Contre vents et marées, ils se tiendraient debout sur le ponton principal du navire.
Du moins, uniquement ceux qui n'auraient pas vider une cuve de vin la veille. Certains dormants comme des marmottes à l'ombre, et certains scrutant l'horizon, ils seraient en train de songer à leur prochain "bateau cible".Si c'est votre description des 'pirates', laissez-moi vous dire que vous avez tort sur toute la ligne. ...enfin... Presque sur toute la ligne.
Cela faisait plusieurs mois que j'avais été accueillie à bras ouverts par la capitaine du rafiot. Je l'avais toujours admirée. Que ce fut pour sa façon de régler toutes sortes de problèmes avec une aisance remarquable, ou bien pour sa franchise hors-norme, il n'y avait pas à dire, je l'adorais.
Elle se démarquait facilement de la foule par ses habits flamboyants et par son fort caractère. Elle appréciait aussi énormément les boissons alcoolisées. Ayant eut vent de mon penchant pour ces dernières aussi, elle m'invitait si ce n'est pour ainsi dire, chaque soir dans sa cabine afin de partager quelques verres après une bonne journée de travail.
Même si... Travail était un bien grand mot.
Elle ne m'autorisait pas à venir en aide aux autres. Elle ne me laissait jamais faire de taches tels que 'porter des cartons', 'lever les voiles', 'jeter l'ancre', et autres.
Ainsi, je passais mes matinées et mes soirées à observer le ciel en compagnie des personnes sobres.T/p : *soupir* "Capitaine Beidou... Je ne suis pas aussi fragile que vous le pensez..."
Beidou : "Allez voyons, contentes-toi de prendre l'air et de te reposer. Nous aurons besoin de toi quand nous accosterons au port dans quelques jours."
T/p : "avec l'inventaire des marchandises je suppose..."
La brune au cache-oeil hocha la tête, un sourire ravi sur le visage.
Beidou : "Tout à fait."
Je lâchai alors un second soupir en me rendant à l'évidence que je ne pourrais pas la faire changer d'avis.
T/p : "D'accord, d'accord... Je vais aller voir Kazuha dans ce cas. Je compte bien me plaindre à lui de la façon dont vous me traitez." Fis-je d'un air faussement offusqué.
Cette dernière lâcha alors un léger rire en me faisant signe de partir de la main.
Beidou : "très bien. À ce soir comme d'habitude dans ma cabine."
Je lui fis un doux sourire en réponse, puis je me retirai vers l'arrière du bateau.
Kazuha, Kazuha... Où es-tu donc...
Je cherchais rapidement du regard les moindres recoins cachés un instant, avant de ne voir une chevelure à la couleur argentée près de quelques caisses en bois empilées.
Assis, il faisait face à l'océan agité.Rien qu'en l'observant de dos, il était pour moi plus qu'évident qu'il était occupé à rédiger un nouveau poème, carnet et plume entre ses mains.
Prise de curiosité, je me rapprochai de lui à pas de loup.
Hmmm.... Qu'est-ce qu'il écrit...?
Étant assez proche pour lire, je décidai de me délecter des mots si finement utilisés par le poète durant de longues minutes.
"Un éclat de lumière parvenant à ses fins,
Comme le goût doux-amer de ce vin,
Des sentiments complexes naissent
De ce cœur de jeunesse.