chapitre quatorze

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LE RÉVEIL EST DOUX en Sicile. Les rayons du soleil frappent les rideaux qui n'occultent pas énormément la boule de feu déjà bien ancrée dans le ciel. Hella s'étire de tout son long, le corps collé à celui de son amant depuis dix jours. Les draps légers et soyeux entourent ses courbes dénudées alors que le bras du pilote s'accroche à sa hanche. Ce dernier est plongé dans un sommeil encore profond et Hella pourrait l'observer dormir pendant de nombreuses minutes encore. Néanmoins, l'observer lui rappelle que dans moins de quatre jours, tout serait terminé.

Les balades à vélo afin d'admirer le soleil rasant l'infiniment bleu en ces heures tardives.

Les après-midi à la plage à se chamailler, lézarder et profiter.

Les soirées et nuits au bar, ou en discothèque, à danser, se dépenser comme si le lendemain n'existait pas.

Les moments uniques que partagent les deux adultes.

Tout ne sera bientôt qu'un souvenir, et cela donne presque la nausée à la finlandaise. Que penser ? Que dire ? Les doutes la prennent, la tiraillent, lui broient les entrailles, lui nouent l'estomac et lui déchirent le cœur rien qu'en un simple songe. Hella chasse les nuages noirs prêts à exploser de son cerveau afin de se reconcentrer sur le visage apaisé d'un rouennais endormi.

La jeune femme le trouve divin.

Comme si le pilote avait un sixième sens, ses paupières papillonnent et ses prunelles azur s'incrustent dans celles de son amante. Le coeur de Hella loupe un énième battement. Il sourit en la ramenant contre lui, pour la sentir à ses côtés de peur qu'il ne la quitte brutalement. Lorsque Pierre n'a aucune crainte, on pourrait presque penser qu'il éprouve de réels sentiments pour la blonde. Le normand dépose un baiser sur sa tempe avant de lui dire bonjour. Pour ses deux journées de congé, il a bien l'intention de ne pas la quitter d'une semelle.

Hella est une addiction dont le sevrage est impensable, tout comme Pierre l'est pour elle.

- Et si on allait au musée aujourd'hui ? questionne soudainement la jeune femme alors que Pierre fronce les sourcils. J'ai envie de faire quelque chose de calme.

- Avec plaisir. Par contre je ne visite jamais de musée, à part les musées automobiles, donc ma culture est très limitée.

- C'est tellement paisible comme endroit je trouve. Tu verras ! dit-elle, enthousiaste.

Motivée par cette nouvelle activité, la blonde quitte les draps, et Pierre a immédiatement froid, malgré le fait que son cœur se réchauffe en observant la jeune femme se déplacer jusque la salle de bain. L'eau se met à couler et le jeune homme patiente : il n'a pas la motivation de bouger de ce lit pour le moment. Le normand traîne sur son téléphone en patientant pour son tour dans la salle de bain, et au même moment, il reçoit un message du monégasque.

- merci pour cette soirée pierrot, ça m'a fait du bien de te voir. tu diras à hella d'arrêter de hanter les pensées de mon copain parce qu'il ne me parle que d'elle je suis entrain de remettre en question son orientation sexuelle

Le pilote rit bêtement. Il est vrai que pendant la soirée, quand les deux meilleurs amis parlaient, comme d'habitude, de voitures, de monoplaces, de stratégies, et bien d'autres sujets tournant autour du sport, Matteo et Hella, eux, avaient appris à se connaître pendant de longues minutes. Et Pierre se rend compte que cela a largement suffit pour qu'une possible amitié se crée entre eux.

Après une petite heure de battement durant laquelle ils se préparent, les deux jeunes adultes se dirigent vers le centre-ville de Palerme, endroit où se trouve le musée qu'ils vont visiter : plus précisément la galerie d'art moderne.

𝐀𝐔𝐆𝐔𝐒𝐓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant