Chapitre 1

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LE SANCTUAIRE


     31 Août 1936, 23 heures.

La fête battait son plein. Les jeux de lumière mettaient en valeur la scène et éblouissaient les tables et les alentours. Les applaudissements, les cries, les coups sur les tables... Les clients étaient fou de cette soirée particulière pour le cabaret.

Les instruments étaient extraordinaires, ils excitaient les spectateurs. L'objet de leur folie : les danseuses. L'énergie qu'elles dégageaient. Leurs battements¹, leurs courbes généreuses ondulants sous les notes enflammées.

Tout se bousculait, personne ne savait où donner de la tête.

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𝐿𝑒 𝑆𝑎𝑛𝑐𝑡𝑢𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑝𝑜𝑠𝑠𝑒̀𝑑𝑒 𝑢𝑛𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑖𝑣𝑒𝑟𝑠𝑖𝑡𝑒́ 𝑞𝑢𝑖 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒. 𝐷𝑒𝑠 𝑔𝑒𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝐿𝑜𝑛𝑑𝑟𝑒𝑠, 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑙'𝐴𝑛𝑔𝑙𝑒𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒, 𝑓𝑜𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑗𝑒𝑡 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑎𝑑𝑚𝑖𝑟𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑝𝑒𝑐𝑡𝑎𝑐𝑙𝑒𝑠. 𝑃𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑒𝑚𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑜𝑢 𝑙𝑎 𝑑𝑒𝑟𝑛𝑖𝑒̀𝑟𝑒 𝑓𝑜𝑖𝑠, 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑡𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑎𝑠𝑐𝑖𝑛𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑦𝑒𝑢𝑥 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑝𝑒𝑐𝑡𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠. 𝑀𝑒̂𝑚𝑒 𝑑𝑢 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙.

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Les talons frappaient le plancher de la scène avec force et entrain. Hommes et femmes se partageaient les rôles. Il était difficile de les différencier, même de près.

Les tenues assorties étaient rouges perçantes. Des ensembles mettant en valeurs leurs formes gracieuses et authentiques. Il y avait que des femmes dans ces combinaisons ? Que des hommes dans ces costumes ? C'était là toute la beauté du spectacle. Comme ce jeune homme, aux longs cheveux bleus, qui faisait tourner la tête des clients. Ses traits si fins, ses longs cils noirs et ses yeux si bien maquillés... Sans oublier ses lèvres roses pales.

Les serveurs jonglaient entre les tables, dans leurs uniformes ramenant à l'Antiquité. Une longue robe blanche ornait d'une broderie or au bas de la jupe. Un camée argenté sur la taille tenait la robe fermée. Pour les hommes, la tenue était plus courte. Une ceinture en cuir marron entourait leurs tailles, finit d'un pantalon noir.

Un grand tapis rouge dans le hall menait aux tables. Le bar était décoré de lierre et fait de bois massif. Le mobilier entier était ainsi et les murs étaient blancs. Seuls les lumières et les costumes étaient vifs, cassant l'aspect ancien et simple des lieux.

Le Sanctuaire troquait les ensembles de serveurs basiques, pour des plus uniques et propre à lui. L'architecture compris. Jusqu'au pseudonyme des danseurs...

L'architecture, le mobilier, la décoration, les noms, la restauration, l'uniforme du personnel... La Grèce antique s'invitait au cabaret. Saori, appelait Athéna, en était la responsable.

Cette passion lui venait de son défunt père, Mitsumasa. Depuis enfant, il lui avait transmis ses connaissances de la mythologie grecque. La violette avait trouvé cela fascinant aux premiers instants. Ses quelques voyages à Athènes, les histoires que lui racontait son père sur les dieux, les constellations, leurs mythes... C'est de cet amour de la Grèce antique, et pour son père, qu'était né Le Sanctuaire.

SHOOTING STARS | 𝑆𝑡𝑜𝑟𝑦 𝑆𝑎𝑖𝑛𝑡 𝑆𝑒𝑖𝑦𝑎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant