D'aussi loin que je m'en souvienne, la vie n'a jamais été facile pour maman et moi. J'ai grandi dans les quartiers sud de Chicago, près des zones industrielles de New-Cory. Ici, personne n'est riche, nous faisons tous partie de la classe sociale la plus pauvre de la ville.
Quand j'étais enfant, mon père pouvait disparaître pendant des jours, sans nous donner aucun signe de vie, et réapparaître comme si de rien n'était, pour reprendre sa place au sein de notre famille. Ça m'insupportait, parce qu'en plus d'être éprouvée par son manque d'intérêt envers moi, je voyais ma mère souffrir de cette situation. Malgré tout, elle ne protestait jamais, acceptant tous les caprices de cet homme. Lorsque je la questionnais pour en saisir les raisons, elle me disait juste : tu les comprendras le jour où tu tomberas amoureuse.
Mon père, toxico et accro aux jeux, dilapidait toute sa paie dans les paris et la drogue. Les fois où il ne travaillait pas, il partait le matin et revenait complètement défoncé le soir. Que faisait-il durant ces maudites journées ? Allez savoir...
Maman faisait tout son possible pour subvenir à nos besoins, enchaînant parfois jusqu'à trois boulots. Elle voulait que je ne manque de rien, que j'aie une vie comme tous les autres enfants de mon âge. Elle me disait que tout allait bien, mais je n'étais pas dupe. Pourtant, je lui faisais croire que je ne me rendais compte de rien. Elle était si heureuse de me voir sourire et je ne souhaitais pas lui gâcher ce bonheur-là.
Lors de mes dix ans, mes parents se sont séparés et ma mère en a été anéantie. D'après lui, il avait trouvé mieux qu'elle, une femme, une vraie. Cependant, ça ne l'a pas empêché de revenir de temps en temps et de lui foutre dans le crâne un putain d'espoir avec de belles paroles à la con. Ma haine pour lui n'a fait que grandir. C'est à ce moment-là que je me suis dit que si c'était ça l'amour, je n'en voulais pas dans ma vie, jamais.
Le jour où mon père est parti pour de bon a été pour moi une délivrance. La vie devenait plus agréable, loin des disputes, des cris et des horreurs qu'il pouvait nous dire. La plus grande joie de ma mère a été de me voir admise à la fac. Jamais elle n'a été aussi fière de moi.
Malheureusement, ce bonheur a été de courte durée. Peu de temps après, elle est tombée malade. Ce putain de cancer s'est développé et les traitements ont démarré. Notre existence a basculé dans l'enfer le plus total. Les factures ont commencé à s'accumuler et j'ai dû abandonner les cours pour subvenir à nos besoins. Je me suis mise à travailler dans un restaurant : Le Bambino. Armando, le propriétaire, a voulu savoir pourquoi j'avais arrêté mes études alors que visiblement j'avais du potentiel. Quand je lui en ai expliqué les raisons, il a immédiatement été touché par mon histoire et m'a soutenue. C'est quelqu'un de bien.
À cause de l'inflation, les fins de mois sont devenues de plus en plus dures. J'ai dû chercher un deuxième boulot. Il me fallait un emploi de nuit pour compléter celui que j'avais déjà. Après avoir prospecté des bars, sans succès, j'ai atterri dans l'unique endroit qui acceptait de m'embaucher : Le Baron, un club de strip-tease. Ce n'est pas reluisant, mais je n'ai rien trouvé de mieux qui puisse correspondre avec mes horaires du restaurant. Je n'ai jamais eu aussi honte de moi. Cependant, c'est le seul moyen qu'il me reste pour pouvoir payer les soins de ma mère...
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Holly (Tome 1) [Sous contrat d'édition chez Glamencia Éditions]
Ficção GeralCet Italien est l'homme le plus séduisant que j'aie jamais rencontré, mais il est également le chef de la mafia locale. Ici, à Chicago, tout le monde le craint et le respecte, car il est capable du pire comme du meilleur. Depuis que son regard a cro...