Holly (Tome 1) [Sous contrat d'édition chez Glamencia Éditions]

Chapitre :1

HOLLY

Je me dépêche de me préparer, il ne faut pas que je sois en retard. J'ai fait des heures supplémentaires au club hier soir, j'ai peu dormi et je suis épuisée. Après une douche rapide pour tenter de me réveiller, je revêts mon uniforme de serveuse, prenant soin de relever ma longue chevelure blonde en un chignon impeccable, et jette dans mon sac la tenue que je porterai cette nuit.

Je me rends dans la chambre de ma mère qui dort encore à poings fermés. Après lui avoir préparé ses médicaments, je l'embrasse sur le front, puis pars travailler. Comme hier, je vais passer ma journée au restaurant, puis enchaîner directement au club.

Aujourd'hui, je suis chargée de m'occuper de la grande salle ainsi que des box privés. Alors que je suis en train de tout mettre en place, Armando s'approche de moi.

— Ah, Holly, tu es là. Comment vas-tu ce matin ? Tu as l'air fatiguée, constate-t-il tout en déposant un baiser sur ma tempe.

— J'ai dû faire des heures supplémentaires au Baron, hier soir. Le prix des soins pour maman a encore augmenté. Comme tout le reste, à dire vrai.

— Pourquoi tu n'es pas venue me voir au lieu de faire plus d'heures là-bas ? Nous aurions pu trouver une solution ensemble.

Je me mets à rire afin d'essayer de dissimuler mon malaise. Armando cherche à m'aider en disant cela, mais au fond, nous savons tous les deux qu'il ne peut résoudre mes problèmes.

— Tu ne peux pas me donner plus d'heures, je travaille déjà jusqu'à la fermeture. Mais c'est gentil de ta part de t'inquiéter pour nous.

— Je m'inquiéterai toujours pour toi, tu le sais, et la prochaine fois, viens me voir, s'il te plaît. Je n'aime pas te savoir dans ce lieu infâme.

— Arrête de te faire du souci pour moi, ce n'est pas bon pour ton cœur. Je m'en sors plutôt bien, je t'assure, mens-je.

Il soupire puis finit par me sourire chaleureusement. Je suis sûre qu'il se doute que j'enjolive la situation, mais il n'insiste pas.

— On reçoit un client important ce soir et il apprécie l'intimité. Tu pourras préparer l'arrière-salle, s'il te plaît ?

— Bien sûr, je vais m'en occuper tout de suite. Il dînera seul ?

— Non, il sera accompagné. C'est une personne très influente là d'où je viens, tout doit être absolument impeccable.

— Tout sera parfait, comme toujours. Compte sur moi !

Je me dirige vers le box privé qui se trouve au fond du restaurant. C'est une petite pièce secrète qui date du temps de la prohibition. Certains clients l'adorent, ils peuvent y prendre leur repas au calme et à l'abri des regards. J'y dresse la table, en faisant attention à ce que tout soit irréprochable.

Je me demande qui est cet invité. Armando avait l'air tendu. Je ne l'ai jamais vu aussi nerveux... c'est comme s'il avait peur.

Quand tout est prêt, je retourne dans la salle principale. Mon patron est assis au bar. Des papiers sont étalés devant lui. Ses épaules sont voûtées et les traits de son visage, déformés par le stress. Je m'installe à sa gauche, il me sourit.

— Tu vas bien ? lui demandé-je un peu soucieuse. Tu as l'air d'appréhender le client de ce soir.

— Ce n'est pas ça, mais dans le milieu d'où je viens...

— La mafia ? le coupé-je, amusée.

Armando me regarde en haussant un sourcil devant mon interruption, et à voir l'air qu'il affiche, il ne la trouve pas aussi amusante que moi.