02-Échec continu

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Je vous assure que ma détermination n'avait aucune limite, ou du moins, elle semblait n'avoir aucune limite. J'étais incomprise, bouleversée et seule..
La charmante sensation qu'il ne me restait que mon égo, mes imperfections et ma frustration !

Il ne m'avait pas fallu longtemps pour comprendre le point culminant de ma situation.. Ma mère aurait sûrement préféré que je devienne biologiste ou quelque chose du genre. Étant donné qu'elle-même a râté ses études, par ma faute, elle me fait payer le prix fort.
En même temps, c'était son erreur, pas la mienne. Elle n'avait qu'à attendre son diplôme avant d'entreprendre la création d'un foyer.

Et mon géniteur, quant à lui, ne m'arrange pas mieux qu'un avocat sans preuve défendant un condamné.

Il était vingt-deux heures..
Après que je sois montée gentiment dans ma chambre, à court de mots, un regard désolé de ne convaincre en rien mes chers tuteurs. La discussion battait à peine son plein.. Ma mère n'avait pas terminé de me maudire et mon père débarassait la table, sûrement résigné.

Elle décidait et il opinait..
Il acceptait et elle coopérait. De vrais diables, ces adultes !

L'impression d'étouffer. D'avoir les intestins, le coeur, les reins et le reste insérés à l'intérieur de ma gorge. Si je prenais imprudemment le risque de les ingurgiter; ils me feraient les ravaler sans hésiter. Et je me retrouverais, à nouveau dans la pénible situation actuelle..

Il était vingt-deux heures.. et tout semblait s'être calmer. Les assiettes ne s'entretuaient plus dans l'évier. Le frigo avait cessé son tapage. L'ampoule gardait son éternel silence et les chaises entouraient délicatement la table. Monsieur et madame Paris faisaient l'amour à leur beau métier d'entrepreneurs tandis que le chat dormait dans mon placard. Miaouuu !

Mon sac posé sur mon dos, mes cheveux noirs café, frisés étaient attachés en arrière dans un incomparable chignon. Un jeans bleu glissait à ma ceinture, un crop top noir laissait paraître mon nombril et un énorme sweat me protégeait du froid immense de la nuit.. Je chaussais de simple tennis gris-noirs.

Et sur la pointe des pieds; je quittais le cocon familial..
La fierté sur le coeur, la peur dans l'estomac et le bonheur dans les yeux.
Pourtant, je n'avais pensé à aucune destination possible.

Je n'envisageais nulle part. Et je n'avais aucunement l'intention de passer la nuit dans les sombres quartiers de L.A.
Quitte à revenir au point de départ, et étudier la médecine franchement.

Ce n'était pas rassurant du tout de mirer les ruelles noires à travers l'obscurité si effrayante de la nuit. Demi tour ! J'ouvre le frigo.. Ça fait un bruit particulier.. Mais qui m'entendrait ?! Mes parents peut-être ?! Lolll..

J'emportais tous les yaourts...Du moins le plus de cannettes possibles. Le paquet de biscuits que personne ne mangerait. Le beurre d'arachide. Quelques cannettes de soda. Deux ou trois tranches de pains. Un cake et deux pommes vertes. Trois bouteilles d'eau et du chocolat blanc.

Je laisse la porte entrouverte et m'enfuis.. Qui sait, peut-être qu'ils regretteront m'avoir refuser la participation au tournage du film ! Peut-être..
Le froid parcourait tout mon corps, si bien que j'ai du refermer mon sweat.
C'est bien la deuxième fois que je fugue.
La première fois, c'était pour passer la nuit chez un Max complètement bourré.. J'avais douze ans et je crois que j'essayais de prouver à mon petit-ami que j'étais désormais une femme!
Oui..il est probable..

...À quinze ans !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant