Future [Jung Hoseok X OC] Terminée 💜

Chapitre 17 - Ligne droite (POV Hoseok)

Les derniers jours avaient été vraiment bizarres. Tu le ressentais comme ça, vous n'aviez pas eu d'autres discussions sur sa fin de vie. Vous n'aviez pas évoqué le sujet une seule fois, ni elle, ni les garçons, vous ne faisiez que rigoler et rigoler encore. Et tout ça te paraissait tellement faux, tu aurais voulu pouvoir faire semblant, mais tu n'y arrivais pas. Tu ne pouvais pas profiter de l'instant présent, car ton futur te faisait vraiment peur.

Entre les parties de jeu, les karaokés improvisés dans le salon, et bien sûr vos obligations respectives, vous n'aviez pas vu le temps passé, si bien qu'il était déjà samedi. Tu t'étais levé ce matin-là en te rendant compte qu'il ne te restait qu'un peu de moins de 72H pour profiter d'Alyssa.

72H, cela pouvait paraître long pour le commun des mortels, on pouvait faire tellement de choses en 72H, mais tellement pas assez pour les derniers moments d'une vie. Personne n'aurait pu se mettre à ta place. Tu te retrouverai seul, contre le monde entier. Tu n'avais plus peur de te produire devant des milliers de personnes, mais tu avais une peur irrationnelle de te retrouver seul dans cette chambre.

Peur. C'était même plus que ça. Ta mémoire jouerait ses pires mélodies, tu n'oublierais pas, cette douleur persisterait pendant des semaines. Tu la chercherais dans tous les regards, comme une drogue, tu serais en manque, quelle ironie, toi qui à peine quelques semaines osait dire à tout le monde que tu avais réussis à tourner la page.

Tu te faisais une promesse, seul dans cette chambre. Tu te promettais de ne plus jamais faire semblant, tu dirais à présent tout haut ce que tu ressentais tout bas dans ton cœur. Pendant une seconde, tu avais eu l'impression de remonter la tête hors de l'eau, c'était sans compter sur tes souvenirs qui revenaient par vague, immense et violente pour te faire replonger au fond. Tu avais pris ta tête entre tes mains et avait soufflé. Tu t'écroulerais plus tard, ce n'était le moment pour personne. Surtout pas pour elle. Si tout le monde acceptait que l'on parte sur un mensonge alors tu continuerai à sourire et à supporter ça jusqu'au dernier jour. Plus que 72h. Ta descente n'en serait que plus douloureuse.

"Salut Hobi, tu es déjà levé ?" avait dit Alyssa allongée à côté de toi, qui peinait à se relever. Elle était de plus en plus faible. Son état s'était détérioré à une vitesse impensable. Tu avais l'impression que depuis qu'elle connaissait la date de son départ tout était parti en decrescendo. Elle avait baissé les bras et sa maladie s'en était rendu compte, plus rien ne pourrait la sauver, même pas si tu donnais ta vie en échange de la sienne, elle était condamnée. Tu avais eu du mal à t'en rendre compte, à l'imprimer, bizarrement tous les matins, tu te levais avec l'espoir qu'un miracle pouvait encore se produire.

Tu n'avais plus aucuns espoirs, c'était encore une fois assez ironique, tu te voulais l'espoir de tout le monde, de tous tes fans, le destin s'était joué de toi, il fallait qu'il te vide de toute ton essence. Tout ce qui te représentait, n'avait plus aucun sens, tu avais envie de remettre tout en question. Tu t'étais pensé intouchable. Quel prétentieux tu faisais, une claque, deux claques, trois claques, tu n'étais toujours pas à Terre, il fallait que ça tombe sur la personne la plus importante pour toi.

"Je ne dors pas très bien..." tu lui avais répondu sans même la regarder, la voir dans cet état te donnait envie de vomir, alors que tu n'avais rien avalé depuis plus de 24h. Tu l'avais entendu s'excuser pour une chose dont elle n'était pas responsable, et ça te faisait vriller, tu avais serré les poings et n'avait rien répondu, tu laissais redescendre la bile qui était montée en entendant la faiblesse dans sa voix.

5, 10, 20 minutes, tu ne savais pas combien de temps tu étais resté assis sans bouger au bord de ton lit, lui tournant le dos. Des inconnus auraient pensé que vous vous étiez peut-être engueulés, c'était tout le contraire. Tu réagissais bizarrement depuis quelques jours. Comme un connard, clairement. Alyssa subissait tes humeurs sans jamais se départir de son sourire et ça te rendait encore plus fou. Tu avais envie de la secouer, tu avais envie que quelqu'un vienne te casser la gueule, tu avais envie de te faire renverser par une voiture, tu avais envie d'avoir mal, c'était peut-être la seule façon que tu ressentes encore quelque chose.