Une nuit où la lune brillait de mille éclats. La luminosité qu’elle apportait était spectaculaire. Elle luisait haut dans le ciel et les étoiles scintillaient étrangement. Ce n’étaient que de petits détails et personne ne semblait s’en soucier, excepté un homme de grande carrure. Il portait une longue cape noire et des habits sombres. Il avait un regard sinistre et froid. Son visage était démuni de sourire. Tout laissait croire, dans son apparence, que seule la méchanceté se dégageait de cet individu. Tout le monde le traitait de monstre. Il aimait passer pour un malfaisant. En réalité, il détenait le titre de grand mage noir, un être dépourvu de sentiment, l’un des plus grands mages noirs que la terre ait jamais porté. Il s’appelait Titan, mais ce n’était qu’un surnom. Il ne fallait jamais prononcer son vrai nom, car il détestait l’entendre résonner à ses oreilles. De toute façon, rares étaient ceux qui le connaissaient vraiment et qui demeuraient encore vivants pour le dire. Quiconque avait proféré ce mot interdit résidait désormais au fond d’une tombe avec des vers qui le rongeaient.
Il semblait attendre quelqu’un ou quelque chose, peut-être un événement auquel il voulait assister. Il guettait la voûte céleste, comme si un spectacle allait s’y manifester.
Puis, son visage afficha un sourire narquois. Apparemment, ce qu’il escomptait se produisit. En effet, le ciel sembla s’assombrir et bientôt, de gros nuages se formèrent. D’un côté, des gros nuages noirs et de l’autre côté, des blancs, peu nombreux et minuscules. Ils se mirent à se rapprocher hâtivement, s’ils continuaient à ce rythme-là, ils allaient se heurter de plein fouet. Pourtant, au moment où ils risquaient de se percuter, un éclair déchira le firmament tout entier. Les clairs se mirent à grandir et à s’étaler, jusqu’à engloutir les sombres. Puis, dans un long sifflement, tout redevint calme et paisible.
Titan se retourna subitement, manquant de se déplacer la colonne vertébrale dans la précipitation. Il ne paraissait plus réjoui du tout. Il marchait maintenant dans le silence. Seuls le bruit de sa cape qui volait au vent et celui de ses pas troublaient la tranquillité.
Il tourna au coin de la rue Mouftard et avança vers un immense portail en fer. Cette porte de métal n’avait pas fière allure. Il s’arrêta net devant les grilles qui paraissaient ordinaires, un peu effrayantes à cause de leur peinture noire miroitante. Cependant, un détail manquait et non des moindres, puisqu’il ne disposait d’aucune poignée. Titan avait pourtant l’air bien décidé à vouloir l’ouvrir pour entrer dans l’effroyable jardin qui se tenait derrière les barreaux. Comment allait-il y parvenir ? Peut-être tenterait-il de l’escalader ? Impossible, il s’avérait trop haut et les pointes aiguisées à son extrémité trop acérées. De plus, les barres horizontales qui l’ornaient se révélaient extrêmement glissantes. Pas de point d’appui pour se hisser par-dessus. À première vue, il n’existait aucun moyen pour s’y infiltrer. Le grand mage noir fixait cet obstacle, sur son visage ne transparaissait aucune inquiétude. Il ne semblait pas se poser de questions. Il paraissait sûr de s’introduire à l’intérieur. Il savait exactement où il se rendait. Il passa sa main gauche en demi-cercle sur la grille sans la toucher. Et il prononça distinctement :
— Ouvre-toi, Titan, couronné chef des mages noirs, te l’ordonne.
Après quelques instants, pendant lesquels le portail ne sembla pas vouloir bouger, il s’entrebâilla enfin devant l’homme, très lentement, en grinçant atrocement. Toutefois, Titan ne s’en souciait pas, cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Il resta un moment à fixer l’espace qui s’offrait à lui. Il se décida finalement à passer le seuil et à s’engouffrer dans ce qui paraissait être : « Le jardin des ombres ». Il s’appelait ainsi, car c’était l’endroit le plus sombre et le plus inquiétant de la ville. Ce lieu effrayant ne disposait d’aucune herbe, d’aucun arbre garni. Telle, la belle verdure des vastes jardins les jours de beau temps, où le soleil tape sur les champs verdoyants. Au printemps, quand les oiseaux chantent le bonheur qu’ils respirent en comtemplant la palette de couleurs magnifiques de cette gracieuse nature. Ce parc n’avait rien de toutes ces somptueuses descriptions. Absolument rien de comparable, à l’intérieur se tenait un espace très différent. Des roses rouges fanées s’étalaient partout avec leurs épines très pointues et aiguisées, prêtes à s’enfoncer profondément dans la chair. Il n’y avait pas de pelouse fraîche, mais uniquement de mauvaises herbes coupantes et desséchées. Les arbres effrayaient les passants, surtout la nuit. Pas la moindre feuille verte sur leurs ramures ni aucune feuillaison. Jamais ils n’en avaient possédé, même pas une seule. Le bois se présentait nu, sans habillage, et cela, quelle que fût la saison. Parfois, certains habitants jugeaient qu’avec la brise, ils semblaient vivants. Mais ce soir-là, ils remuaient comme jamais, néanmoins pas au rythme du vent, ils s’agitaient dans tous les sens. Leurs branches craquaient étrangement. Cela ressemblait à une effroyable symphonie. Ce vacarme était difficile à supporter, pourtant, Titan n’y faisait pas attention. Il s’avança vers une petite porte en marbre noir à peine visible, dissimulée derrière de longs feuillages bruns tombant jusqu’au sol, peu de gens soupçonnaient son existence. Il écarta le rideau naturel du revers de sa main gauche et prononça une phrase incompréhensible pour quiconque, car seuls les mages noirs comprenaient ce langage. Heureusement, les autres individus ne pouvaient reproduire ces mots assemblés en une longueur inimaginable et complètement illogique. Sinon, ils auraient pu être imprudents et décider de s’aventurer dans cet abominable lieu. La voix de Titan, était encore plus effrayante que lors de ces propos précédents, énoncés en français. Son timbre stoppa net les arbres qui s’immobilisèrent. Le silence était tel que si une mouche volait, les voisins les plus proches auraient pu l’entendre de loin. Mais cela ne dura pas longtemps. La porte s’ouvrit dans un fracas assourdissant. Titan pénétra par l’un des nombreux accès qui menaient dans ce que beaucoup surnommaient l’enfer.
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Alban, l'enfant prodige. Tome 1: Naissance du pouvoir suprême.
ParanormalneAlban aurait pu naître comme n'importe quel enfant, seulement la providence a voulu qu'il vienne au monde sous une bonne étoile. Enfin, tout dépend du point de vue de chacun. Tout n'est pas tout blanc ou tout noir... Ce petit bout de chou a eu la ch...