Les Darkens #3 Mon boss est un rockeur mais pas que...

Le concert

Cassidy
Trois ans en arrière.

— Aller, dépêche-toi, Cassie. Je veux être devant. 
Brooke m'arrache littéralement le bras, elle m'a contrainte sous la menace de l'accompagner à ce concert. Les Darkens, je ne suis pas forcément fan, mais leur musique est pas mal, en revanche j'avoue que je traîne des pieds, je ne suis pas motivée à m'égosiller en me faisant écrabouiller sur les barrières au premier rang, par des groupies en chaleur qui vont aussi me vriller les tympans. C'est pourtant ce que ma coloc de chambre universitaire rêve de vivre ce soir visiblement. Alors ouais, elle me traîne littéralement derrière elle, et elle a plus de force que je ne le pensais. Parce qu'on arrive près des fameuses barrières dans les premières. 

— Oh mon Dieu, tu vas voir, ils sont géniaux, et trop beaux, je suis trop fan, hurle-t-elle déjà comme une hystérique ; 

Sans blague !!

Ça fait deux mois que je vis avec elle dans la même chambre, deux mois que je me réveille Darkens, je déjeune Darkens, j'étudie Darkens et le soir je tente de dormir mais là encore, elle met en fond sonore devinez quoi ? 

Les Darkens ... Comment vous avez deviné ? 

Je n'en peux plus, limite je monterai bien sur scène couper les cordes du guitariste, le fil d'alimentation du clavier et peut-être faire un trou ou deux dans les caisses de la batterie. 

Moi psychopathe ? 

Mais non, si peu. 

Limite les chanteuses peuvent faire un à capella, je préférerais largement. 

— T'as pas l'air contente d'être là ?

L'agacement dans sa voix ne passe inaperçu, surtout quand elle croise ses bras sur sa poitrine et me dévisage méchamment. 

Je sais qu'elle a l'impression de me faire la plus belle faveur du monde, de m'avoir emmenée avec elle, elle a gagné deux places sur un concours radio et le plaisir de les rencontrer en coulisse après le concert. 
Est-ce que je préférerais être dans mon lit avec mon ordi et un bon film Netflix ? 

Oui, à cent pour cent, pourtant je lui fais mon plus beau sourire enthousiaste et me mets à sautiller comme une idiote. 

— Oh si, je n'arrive juste pas y croire, m'extasié-je. 

Je ne suis pas crédible, en tout cas à mes yeux, mais visiblement je suis bonne actrice, parce que Brooke m'attrape les mains et sautent avec moi. Géniale on a l'air de deux débiles sous ecstas.

Sans surprise, toutes les filles autour de nous se mettent à hurler au moment où le groupe arrive sur scène et prend place. 

Les prénoms sont criés, pleurés, gémis, mon dieu mais combien de nanas mouillent leur petite culotte juste parce qu'ils marchent jusqu'à leur instrument ? Je jette un œil à ma coloc, et me retiens d'exploser de rire en la voyant pleurer en hurlant le prénom de Josh. C'est d'un ridicule. 

Le spectacle est plus intéressant pour moi dans la fosse, que sur scène, ces filles sont cinglées. J'en remarque une lancer un morceau de tissus vers le claviériste, qui grimace en remarquant que c'est une petite culotte. Impossible de retenir mon fou rire, j'espère qu'elle est propre au moins, pas facile tous les jours d'être une star visiblement. Il tente de s'en débarrasser du bout des doigts d'un air dégoûté. 

La musique commence, la chanteuse principale donne de la voix et j'avoue que je suis bouche bée, c'est totalement différent de les voir en vrai, que de les entendre non-stop dans l'enceinte de Brooke. Des frissons parcourent chaque parcelle de mon épiderme. Les chanteuses emportent toute la salle avec leurs textes, le batteur règle le rythme à la perfection, enchaînant les mouvements comme une seconde nature, comme si l'instrument était une partie de lui, tout comme le guitariste, le favori de mon amie. Celui pour lequel elle ne cesse de hurler. Personnellement, le claviériste est pour ma part le plus intéressant, non seulement c'est lui que je trouve le plus attirant, mais sa façon de jouer me transporte. 
Étant moi-même pianiste, mon attention se focalise instinctivement sur cet instrument et son musicien.