Partie 1 : Découverte

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Environ deux heures après mon réveil, le médecin laissa entrer mes parents :

- Ma chérie, tu vas bien ? C'est certain ? On a eu tellement peur, si tu savais.

- Ta mère était au bord de l'agonie, il était temps que tu te réveilles !

- Tu as de la chance, tu vas vite t'en remettre, tu verras.

- D'après le médecin, tu avais une chance sur deux de perdre la mémoire, ou même de rester paralysée, une vraie miraculée ma fille !

- Carlos, je t'en prie.

Ma mère fusilla du regard mon père comme elle en avait l'habitude après qu'il est dit quelque chose de déplacé, ce qui arrivait bien assez souvent d'après elle.

- On t'as récupéré en entier, c'est le principal. Mais crois-moi, ce fichu motard va le payer cher !

- Ce n'est pas entièrement de sa faute papa, je n'aurais pas du traverser sans regarder avant.

J'ai aussitôt regretté mes paroles. Apparemment l'angoisse ressentie par mes parents ces derniers jours a fait place à la colère et ils n'ont pas tardé à se disputer, sur les causes de l'accident et sur mon état de santé entre autre. Heureusement pour moi, le médecin est revenu et leur a ordonné de partir, j'avais besoin de repos. D'après lui, je pourrais sortir dans un bon mois, ma hanche et mon bras se rétabliraient assez vite, avec la rééducation prévue à l'hôpital. Pour ma tête, ne souffrant pas de troubles particuliers, il n'y avait rien à faire. Maintenant que j'étais seule, je pouvais analyser la situation. En présence de mes parents, mon don ne fonctionnait pas. Même chose les jours suivants avec mon frère et ma sœur. J'ai donc émis l'hypothèse que les liens du sang les protégeaient de mon pouvoir. Mais c'était avant la visite de ma meilleure amie Alicia, elle aussi épargnée du contrôle que j'avais sur tout le personnel médical et les patients connus ici. La protection n'était donc pas d'ordre familial mais affectif. Je me demandais bien pour quelle raison mon don ne fonctionnait pas sur tout le monde, mes proches compris.

Une semaine après l'accident, en début de soirée, alors que je venais de terminer la moitié d'un plateau repas peu appétissant, on frappa à ma porte, deux petits coups seulement. Un jeune homme en chemise de nuit d'hôpital bleu déboula dans ma chambre et referma la porte derrière lui. Il me fit signe de rester calme et commença à parler. D'abord surprise, je décidais de rester dans mon lit et de l'écouter :

- C'est vous Laura Madriga ?

J'acquiesçais, il semblait soulagé.

- Mon nom est Oliver Alzaro, je suis l'homme qui vous a renversé.

Ma première réaction fut d'appuyer sur la sonnette d'alarme placée juste au dessus de mon lit, mais son regard vif et troublant m'en dissuada aussitôt.

- Non je vous en prie, personne ne doit savoir que je suis là. Il faut que je vous parle, c'est urgent. Je ne vous veux aucun mal, promis.

- C'est trop tard. Si j'étais vous, je partirai avant que mon père ne soit au courant de cette visite et qu'il ne vous tue de ses propres mains.

- Je sais que ce que j'ai fait est inadmissible et je vous présente toutes mes excuses, je suis prêt à purger ma peine.

- C'est pour ça que vous êtes là ? Pour me dire je suis désolé d'avoir failli vous tuez mais je vais aller en prison comme un gentil garçon alors basta.

- Non, bien sûr que non. Ecoutez, il faut que je vous parle d'autre chose.

- Très bien, je vous écoute. Vous avez une minute, pas plus. Après j'appuie sur cette fichue sonnette et on vous réexpédie dans votre chambre.

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