Je me met donc en route pour le travail qui ne se trouve qu'à une dizaine de minute de mon appartement, pour mon plus grand plaisir. Les trottoirs sont toujours peu fréquentés à cette période de l'année et à cette heure de la journée. Après tout, c'est vrai qu'il fait frais mais je préfère toujours ça aux grosses chaleurs de l'été. Alors que je laissais mon esprit vaquer à ses occupations, la sonnerie de mon téléphone me sortit de mes pensées et, machinalement je le récupère du fond de mon sac pour voir de quoi il s'agit. Je souris en voyant qu'il s'agit de Raph dans notre groupe.
Raphaëlle : Youpiiii ça marche pour moi aussi j'ai trop hâte de vous revoir et d'écouter tous vos potins !
Super, c'est donc sûr que je vais revoir mes amis bientôt et ça ne fait que me motiver pour ma journée de travail. Nouvelle sonnerie de mon téléphone, cette fois en conversation privée avec Raph.
- Tu as raison je me fais peut être du souci pour rien mais ça me tracassait un peu. Tu sais à quel point je tiens à ma mère, sœurette.
Évidemment que je le sais. Avec leur passé à toutes les deux, elles se sont créées un lien extrêmement puissant, en plus d'un instinct de protection inébranlable. Je lui réponds :
- Je te tiens au courant mais ne te tracasse pas trop, si il y a quelque chose elle te le dirait tout de suite. Bisous 😘
Je range mon téléphone dans mon sac et me reconcentre sur ma route. Au loin, j'aperçois un petit attroupement. En approchant, je parviens à distinguer des gyrophares bleu et rouges. Plusieurs ambulances sont là ainsi qu'une voiture de police. Il semblerait qu'un accident ai eu lieu. De grandes rambardes bloquent toute la chaussée, empêchant la circulation des véhicules ainsi que des piétons. Un gendarme se tient au milieu, demandant au gens « de bien vouloir circuler car il n'y a rien à voir ». J'arrête d'avancer et réfléchis un instant au meilleur nouvel itinéraire à prendre pour me rendre au boulot.
Je reprends mon téléphone et allume le GPS car je ne connais finalement aucune autre route qui me permette d'arriver a l'heure. Après quelques secondes, je prends connaissance de la route à prendre et la mémorise rapidement avant de ranger mon téléphone dans ma poche, au cas où. Je fais donc marche arrière et bifurque dans une rue adjacente à la rue principale. Je marche assez vite et évite les gens que je croise sur le trottoir. Alors que je tourne encore une fois, je rentre en collision avec quelqu'un. Eh merde.
- Je suis désolée, je ne vous ai pas vu, vous allez bien ? Dit je en n'ayant pas regardé la personne.
- Ouais ouais c'est bon, pas de souci.
La voix masculine de cet homme me surpris, elle est si monotone et posée que je me demande si tout va vraiment bien. Je le regarda un instant, il porte un sweat-shirt gris avec la capuche relevée sur sa tête, les deux mains dans les poches. Il ne s'est pas retourné que le voilà déjà à reprendre sa route, en sortant son téléphone et commence à entamer une discussion, comme si rien ne s'était passé. Tant mieux en un sens, je n'ai plus le temps de me faire du souci, je vais être en retard ! En avançant dans la rue, je tourna encore une fois et me stoppa net. Je me retrouve devant une ruelle assez lugubre où peine à entrer la lumière du jour. Avec peu d'entrain, je m'y avança, je suis presque arrivée, rien ne peut se produire maintenant.
Je continue de traverser la ruelle quand un sifflement lugubre surgit derrière moi. Je me retourne légèrement et parvient, avec difficulté à cause de la pénombre de l'endroit, à distinguer la silhouette d'un homme adossé à un escalier en fer. Croisant son regard, je me détourna et avança face à moi vers le bout de la ruelle, en essayant de l'ignorer. Mais encore une fois, je m'arrête. Devant moi, deux autres hommes sortirent de l'ombre et se placèrent de façon à me bloquer la route. Un sentiment monta en moi, et commence à me paralyser doucement.
- Bah alors ma jolie, on va où comme ça ?
Cette phrase et le ton employé me confirme que ce que je ressens, c'est bien de la peur. Je suis coincé.
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Prêter serment
Lãng mạnTout... Tout dans cette ville me rappelle que tu n'y est plus. Lorsque je croise le regard de ceux qui étaient les tiens, je n'y trouve que de la pitié mélangée à un peu de tristesse. Ça me paraît irréel. Si seulement ce jour là, je n'avais pas chan...