Songe d'une nuit d'été

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- Tu t'souviens, j'suis pas là c'weekend.

Chaussures tout juste enfilées, Eijiro redressa la tête vers son petit ami qui le surplombait sur la marche du hall. Celui-ci se tenait appuyé contre le mur en fausses briques, les bras croisés sur le torse, et le dardait de son regard rubis. Venant de sortir d'une douche apparemment bouillante, sa peau nue, encore humide, fumait légèrement et quelques gouttes perlaient au bout de ses mèches cendrées. L'une d'entre elles attira son regard quand elle dégringola de son perchoir pour tomber sur la clavicule saillante de son porteur avant de rouler le long d'un pectoral bombé. Elle continua sa course alléchante en épousant un téton dressé puis entreprit le chemin vallonné des abdominaux parfaitement bien dessinés pour finir par être absorbée par la pauvre petite serviette qui enroulait, tant bien que mal, les hanches du blond.

Eijiro déglutit difficilement. Son mec était l'incarnation même de la tentation. Un démon de la luxure auquel il aimait succomber.

Un ricanement le sortit de ses pensées fantasques. Visiblement, il n'avait pas été discret dans sa contemplation. Relevant le regard vers le blond, il y découvrit son fameux sourire en coin qui l'énervait tant, mais qui le faisait également s'échauffer de l'intérieur.

- J'suis pas sûr qu't'aies l'temps pour ça, même si, perso, j'dis pas non, déclara son copain tout en s'humidifiant les lèvres d'un coup de langue.

Eijiro sentit ses entrailles se tordre et la sensation de chaleur, si familière, se répandre au creux de ses reins. Oh qu'il aimerait se laisser aller à une étreinte charnelle avec lui, là, tout de suite. Se faire plaquer durement contre le mur par les bras puissants de Katsuki et apprécier son corps bouillant se mouler dans son dos, la serviette déjà à ses pieds. Il sentirait alors son érection tendue se coincer entre ses fesses avant d'être défroqué d'un geste habile, son pantalon rejoignant la serviette au sol.

Se donnant une claque mentale, il se redressa complètement, faisant face à son mec qui le regardait toujours, cette fois avec un sourcil levé.

- J'sais pas c'que tu t'fais comme film, mais ça à l'air vraiment pas mal, s'amusa Katsuki en zieutant son entre-jambe.

- Putain..., souffla Eijiro en essayant de se calmer. C'est toi aussi là ! A sortir comme ça !

Une moue faussement outrée se peignit sur le visage du blond alors qu'il se décollait du mur pour se poster devant lui.

- J'vois pas de quoi tu parles. Si on peut plus dire au r'voir à son mec aussi.

- Bien sûr...tu l'as fait exprès, comme d'habitude oui.

Découvert, un sourire carnassier déforma la bouche de Katsuki.

- P't'être bien. Allez, viens là.

Eijiro sentit la main du blond s'accrocher à sa nuque et le tirer à lui, ses lèvres se plaquant durement sur les siennes pour un baiser fiévreux. Debout sur la marche, Katsuki le dépassait de quelques centimètres, il était obligé de tendre le cou, quémandant toujours plus à son mec. Ses mains allèrent s'agripper aux hanches du blond alors que celle libre de son copain attrapa le col de son T-Shirt, le gardant près de lui.

- T'inquiètes, quand je reviendrai dimanche soir, tu pourras plus marcher, déclara Katsuki tout contre sa bouche, son regard rubis si intense planté dans le sien.

Il s'empourpra, mais ne se laissa pas démonter.

- Ou inversement, souffla-t-il à bout de souffle.

L'air mi-déterminé mi-amusé d'Eijiro fit réagir le blond. Ses pupilles se dilatèrent et il s'humecta de nouveau les lèvres. Apparemment, cette perspective lui plaisait tout autant.

Songe d'une nuit d'été [KiriBaku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant