II

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                Lorsque je me suis réveillée, j'avais replié mes jambes sur le siège passager, et Marlon me tenait contre lui, entre ses bras, la tête basculée contre la vitre, son paquet de cigarettes posé en équilibre sur son genou. J'ai doucement levé le regard vers lui. Ses mains tenaient les miennes contre ma hanche. Le soleil était levé depuis quelques heures certainement. Je sentais la respiration régulière et calme de Marlon soulever doucement ma tête posée sur sa poitrine. Que faisions-nous vraiment au milieu des bois ? Je me souvenais de tout ce qu'il s'était passé hier soir, mais tout me paraissait tout de même bizarre, étrange. Etranger. Rien ne me semblait logique. Je me suis lentement redressée, complètement endolorie de cette mauvaise nuit passée dans le froid et mal mise dans la voiture. Assise sur le siège passager, j'ai remonté mes genoux contre ma poitrine et je les ai entourés de mes bras, un frisson me parcourant le dos. J'ai regardé Marlon ouvrir ses yeux bleus azurin avec quelques clignements dus à la lumière du jour. Je l'ai laissé reprendre ses repères. Il est sorti de la voiture, l'air vague, et a marché quelques mètres derrière le véhicule. Je l'observais dans le rétroviseur. Sa démarche lente sur la route, ce geste las pour passer sa main dans ses cheveux noirs, puis sur son visage, prenant une profonde inspiration en se tournant pour revenir. Il a ouvert la portière et s'est appuyé contre la carcasse de sa voiture, penché vers l'avant pour me voir et me demander :

                - Tu me dirais bien pourquoi est-ce que nous sommes venus jusqu'ici ?

                J'ai haussé les épaules. Que voulait-il que je réponde ? Je n'avais aucune idée de ce que nous faisions ici, pourquoi est-ce qu'il avait choisi cet endroit pour notre fuite. C'était lui le conducteur hier soir, pas moi. J'étais innocente dans cette histoire. Enfin, je pense. Il a appuyé son front contre ses bras croisé sur le dessus de la voiture et a fermé les yeux.

                - Pourquoi ne rentrons-nous pas ? Ai-je osé demander.

                Marlon a ouvert les yeux, mais n'a rien dit. Il m'a juste regardée.

Les MagnoliasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant