Le Jeu (En réécriture)

Prologue

🎵 Petite musique d'ambiance 🎵

Prologue - Alan Peters (POV)

Janvier 2016.
Un château au milieu de la forêt, en pleine nuit sous la neige.
03h12.

Tic-tac.

Le son régulier, implacable, résonne comme un avertissement. Ne panique pas. Mais les mots semblent vides face à l'urgence de la situation. Chaque action ici a des conséquences irréversibles, je le sais trop bien.

Ma main, ébranlée par l'émotion, hésite au-dessus du levier froid et métallique. Je sens le métal glacial mordre ma peau. C'est maintenant ou jamais. Mes pensées se bousculent, cherchant le courage nécessaire.

Le château m'oppresse. Des murs de pierre, sombres et érodés par le temps. Les tapisseries flottent dans l'air glacial. J'inspire profondément, l'odeur de poussière et de moisissure envahit mes poumons.

Le tic-tac de l'horloge intensifie la tension dans la grande salle voûtée. Je sens le froid du sol de pierre à travers mes pieds nus, une sensation brutale qui me rappelle la tempête furieuse à l'extérieur. Les vitraux anciens sont battus par les vents, les flocons de neige créant des ombres éphémères qui dansent sur les murs. Dehors, c'est la colère de la nature ; ici, c'est un ouragan d'émotions.

— Samantha... Hill ?

Je chuchote, lisant l'écriteau vieilli accroché à la grande baie vitrée devant moi. Juste en dessous, un symbole gravé : un œil stylisé. L'emblème du Décideur qui nous surveille.

Tic-tac.

Derrière le verre, une silhouette se dessine dans la pénombre. Le faible éclat d'un lustre, ses bougies luttant contre l'obscurité, jette des ombres mouvantes sur le sol de pierre usé.

C'est elle, Samantha.

Au centre de la pièce, elle se tient seule, éclairée par un timide rayon de lumière.

Les chaînes, reliées à des anneaux rouillés incrustés dans le mur, l'entravent, et une sensation de compression s'empare de ma poitrine. L'atmosphère sinistre de la pièce est presque tangible, comme si elle s'immisçait dans mon être.

Sa robe légère, soulevée par les flocons s'insinuant par les fissures du mur, contraste avec les marques pourpres qui zèbrent sa peau. Elle frotte ses jambes, tentant de se réchauffer.

Elle est en train de geler. En voyant son état, un frisson me traverse, et je porte instinctivement une main à ma poitrine, dans une tentative d'apaiser mon cœur qui bat trop fort. Ses lèvres, teintées par le gel, sont muselées. Réduite au silence, elle affronte son destin avec une résignation déchirante.

Tic-tac.

Je sens le poids de plusieurs regards sur moi. Les caméras. Elles sont invisibles, mais je les sens braqués sur moi, sur mes moindres faits et gestes. Je sais qu'il me regarde.

— Le Décideur me surveille, murmuré-je.

Je m'approche lentement, chaque pas résonnant comme un écho dans ma tête, chaque seconde agissant comme un avertissement dans mon esprit troublé.