Après plusieurs semaines à jouer au chat et à la souris avec Tim , nous avons trouvé un moyen de communiquer. Nous communiquions via des téléphones pré payés. Il se donnait un malin plaisir à me parler durant nos divers investigations , notamment sur ses meurtres. J'analysais son dernier cadavre abandonné quand mon téléphone retentit. C'était lui. Comme une lycéenne je répondit sur le champs. Il venait d'accepter ma demande de rencontre , à conditions que cela se fasse en lieu publique , en plein jour , la ou il l'aurait choisi le matin même. J'acceptais sans rechigner , après tout il ne doit pas être bien dangereux vu son manque d'originalité.
Nous nous sommes retrouvé à un café pas très loin du pont qui trônait fièrement au centre de la ville , comme si le temps s'était arrêté pour le laisser ainsi , inchangé , intouché , immortel face au passage du temps , imperméable et robuste contre les intempéries ,résistant aux tempêtes , à l'évolution de la technologie , la pollution , les gens qui la traversent , les malheureux qui en sautent. Orné de lierres et de fleurs , eux aussi restait là malgré le changement de saison , comme si la vie n'avait d'influence que sur l'apparence et non sur la vie elle-même. Les pierres elles ,s'étaient recouvertes de mousses au fil des années, mais ne changeaient rien à leur solidité. L'ensemble de la construction était voutée et portée par de massives colonnes ancrées au fond de l'eau et sur la rive. Le café lui était moderne. Comme si il n'appartenait pas au même monde que le pont , comme si on avait fait un voyage dans le temps, un bond dans le futur . Dans le café se trouvait divers tables entourées de chaises tantôt en bois tantôt en acier. On y trouvait aussi de nombreux fauteuils , canapés et divans pour se relaxer. En haut de la surface de vente, à l'étage, se trouvait un vieil ordinateur recouvert de poussière accessible sur demande mais ne fonctionnant qu'une fois de temps en temps , tant ce dernier à usé l'appareil. Personne n'osait y aller tant les araignées et les insectes en avaient fait leur royaume tout entier. C'est bien entendu dans cette pièce que Tim a souhaité que l'on se rencontre, à l'abri des regards indiscrets, mais pas complètement isolés. Lorsque j'ai gravit les marches humides et grinçantes du vieil escalier , je suis tombé nez à nez avec lui. Il avait nettement changé depuis tout ce temps. Le jeune homme frêle et fragile était devenu un peu plus fort, gardant un corps fin et assez frêle d'apparence mais laissant deviner une musculature assez travaillée et bien entretenue en profondeur. Il avait troqué ses lunettes pour des lentilles , se cachant derrière de grandes mèches brunes recouvrant ses yeux. Il était assis nonchalamment sur le siège de l'ordinateur , son téléphone réglé sur la fonction dictaphone pour être sûr de ne rien oublier de cette conversation qui allait se dérouler. Ses pieds étaient disposés sur le bureau et il me regardait , sans un mot. Et sans un mot il se leva et se rapprocha de moi. Sans un mot il s'exprimait , sans un mot je le comprenais. Nous ne nous connaissions pas , et pourtant , sans un mot , la connexion s'opéra. Je posa mon couteau , il en fit de même. Tim lança la conversation:
«Alors? Impressionné de voir la relève, vieillard ? Oh ne t'en fais pas je te respecte bien entendu ! Tu es un vrai modèle pour moi, j'adore ce que tu fais ! Je me permets de te tutoyer , je peux ? Merci. Il ne me laissa pas le temps de répondre et enchaîna . Bon alors ! On fait un marché, tu ne me dénonce pas, je ne te dénonce pas, et en échange, on coopère, ensemble, toi et moi ! Dit-il d'un ton enjoué.
-On coopère ?
-Mais oui ! On tue et torture ensemble, on se couvre, et si tes amis les poulets viennent et que t'es occupé bah c'est moi qui m'en charge situ vois ce que je veux dire !
-Non mais t'es un grand malade toi. J'en ai vu des barges mais toi t'atteins les sommets ! Je ne vais pas tuer avec toi. D'ailleurs tu ferais mieux de laisser la place aux experts , petit. Pour ce qui est de mes collègues , eux ne font pas partie de l'échiquier. Tu les laisse là où ils sont et si ils te prennent sur le fait , tant pis pour toi , fallait faire gaffe , c'est le jeu. Maintenant soit t'arrête soit je t'arrête , alors si t'as rien à ajouter... »
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Le couteau sous la gorge [EN PAUSE]
Mystery / ThrillerQuand Nick , un meurtrier collabore avec la police pour arrêter le copycat qui le menace , ça peut mener a des situations assez cocasses , c'est l'histoire racontée dans ce roman policier et humoristique.