𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐀𝐓 𝐅𝐈𝐑𝐒𝐓 𝐒𝐈𝐆𝐇𝐓 - 𝐌𝐀𝐕𝐄𝐑𝐈𝐂𝐊

11 . trahison

Un mois plus tard

ADELINE QUITTA LA pièce d'un pas rapide.

— Attends ! s'exclama son copain.

Elle interrompit sa marche brusquement, se retournant vers lui. Elle le détestait, elle le haïssait. Mais elle l'aimait.

— Non, Maverick ! Je l'ai vu de mes propres yeux ! Tu l'as embrassée ! Et moi, t'as pensé à moi ? La fille super amoureuse de son copain qui le voit embrasser une fille qu'elle déteste ?

— T'as pas le contexte !

— Pas besoin de contexte ! Je me sers de mes yeux et ça marche très bien !

Il tenta de s'approcher d'elle pour la calmer mais elle recula.

— Elle s'est jetée sur moi ! Écoute, je ne sais pas exactement ce que t'as vu mais sache que c'est faux, je l'ai de suite repoussée !

La brune fondit en larmes avant de partir vers la sortie.

— T'es qu'un menteur ! s'écria-t-elle d'une voix tremblante.

— Adeline !

Elle ouvra d'un coup sec la porte avant de prendre la voiture jusqu'à son appartement. Elle essuya ses larmes avant de démarrer la voiture.

De son côté, Pete avait sa main droite dans sa poche et l'autre lui servait à essuyer ses larmes. Il avait raconté la vérité à sa copine. Il n'aurait jamais été capable de lui mentir, encore moins pour un truc pareil. Il l'aimait tellement et rien que l'idée d'avancer sans elle a ses côtés lui donnait la nausée. Il se dirigea vers une salle vide où il vida ses larmes. Il détestait Charlie et il se détestait de ne pas avoir remarqué plus tôt ce qu'elle mijotait. Il aurait dû voir le coup arriver. Mais il a ignoré les signes. Parce que sa vie était parfaite et qu'il ne voulait pas affronter la réalité. Adeline n'était pas la seule fille qui était amoureuse de lui. Mais lui, il ne voyait qu'elle. C'était elle ou personne.

Adeline ouvra délicatement la porte de la location avant de rentrer et de la fermer derrière elle. Puis elle s'affala sur le canapé avant de littéralement s'effondrer en larmes. Son cœur était brisé et le chagrin ne faisait que s'accroître en elle. C'était son premier chagrin d'amour et elle pouvait en conclure que ce n'était pas fun. Mais ça ne pouvait pas être la fin de son couple. Trop d'amour les reliait. Et pourtant, ça ne l'avait pas empêché d'embrasser une autre. Et elle était furieuse.

Elle fixa le cadre d'elle et Pete qu'elle avait posé quelques semaines auparavant, au début de leur relation amoureuse. Ils étaient tous les deux devant un avion de chasse, les yeux dans les yeux. Ils avaient tous les deux un sourire aux lèvres et leurs mains étaient liées. Cette photo traduisait tout l'amour qu'il y avait entre eux. C'était une réelle preuve.

Janice entra dans la pièce avant de s'asseoir à côté de sa meilleure amie. Elle posa sa main sur son dos avant de le caresser légèrement.

All I want - Olivia Rodrigo

Elle l'avait vu de ses propres yeux et cette image hantait son cerveau. A la base, elle allait tranquillement aux toilettes puis elle les avait vu dans le couloir. Alors elle avait fait demi-tour et c'est à ce moment là que Pete l'avait appelée.

— T'inquiète. Pete n'est pas le seul homme sur cette planète.

— Mais c'est le seul que j'aime.

— Tu trouveras mieux.

— Toi t'es avec Iceman, tout se passe bien et vous vous aimez. Il n'est pas infidèle.

— Peut-être qu'il n'aime pas Charlie et que c'était une ruse pour te rendre jalouse parce que tu trainais avec Iceman. Il a mal avalé le fait que vous traîniez ensemble avant que vous soyez ensemble et pendant aussi.

— De toute façon, c'est fini entre nous alors je vois même pas pourquoi je fais une crise de jalousie. Il fait ce qu'il veut après tout. Il s'est même bagarré pour moi quoi. Et il ne trouve rien de mieux que d'aller fricoter avec l'autre instructrice en carton.

— Tu réagis comme ça parce que tu l'aimes. Et c'est normal.

— T'as raison. C'est chiant l'amour. Il n'avait rien à gagner à embrasser Charlie. Le semestre est terminé, on aura plus aucune note.

— Tu penses qu'il aurait fait ça ?

— Il est imprévisible comme gars. Mais je le déteste ! Il me mettait en valeur. Il me faisait sentir importante. J'avais l'impression d'être aimée à ma juste valeur, pour ce que j'étais... Un garçon commençait enfin à s'intéresser à moi.

  — C'est faux, Eli s'intéresse à toi.

  — C'est mon frère !

  — Écoute, je suis sûre qu'il va ramper jusqu'à tes pieds tellement il va regretter. Parce qu'il t'aime comme Roméo aime Juliette et que tu l'aime comme Sandy aime Danny.

  — Très bonne référence au film que je vais regarder pour me changer les idées.

  La jeune femme utilisa un mouchoir avant de le jeter sur la table basse.

  — Tout ce que je veux c'est un amour qui dure. Est-ce que ce que je veux, c'est trop demander ? Est-ce que quelque chose ne va pas avec moi ? Tout ce que je veux, c'est une bon gars, mes attentes sont-elles trop élevées ?

  Elle essuya une larme.

  — Tout ce que j'ai, c'est moi-même à la fin de la journée. Mais cela ne devrait-il pas me suffire ?

  — Non, ça ne te suffiras jamais. T'as besoin d'un gars qui te supportes et qui est là pour toi. Un gars qui te considère comme la star que tu es.

— C'est gentil.

Un petit sourire prit place sur son visage.

— Vas le voir et mettez les choses au clair.

[...]

  Sans grande conviction, Adeline gara sa voiture sur le parking de Top Gun. Elle sortit nonchalamment avant de marcher d'un pas lent jusqu'à la porte d'entrée. Elle traversa le long couloir, dans lequel elle les avait vus un peu plus tôt. Elle reprit son souffle pour éviter de pleurer. Elle le vit au loin avec des pilotes de Top Gun. Elle les rejoignit avant de donner deux petites tapes sur l'épaule de Pete.

  — On peut parler trente secondes ?

  Elle n'arrivait pas à le regarder dans les yeux. Elle serrait fort les anses de son sac à main noirs. Ils avancèrent tous les deux jusqu'à un endroit où personne ne serait susceptible de les écouter, encore moins Charlotte Blackwood.

  — Pourquoi elle t'as embrassé alors qu'elle savait très bien que t'étais en couple ?

  — Adeline, c'est toi. Ça a toujours été toi depuis la première fois que je t'ai vu. Et tu le sais mieux que personne. Je te le jure, elle m'a prit à part après le cours, je ne savais pas ces intentions. Sinon, tu peux me croire, je n'aurais jamais accepté. J'aurais sûrement prétendu que j'avais déjà un truc de prévu ou une excuse dans le genre.

  — T'es aussi fautif qu'elle alors ne rejette pas la faute sur elle. Si t'es même pas capable de me dire la vérité, c'est mieux qu'on s'arrête là.

Publié le 14/01/23