12.

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    Lorsque j'ouvre les yeux, les souvenirs de la soirée de la veille viennent me frapper au visage comme une bonne claque. Je prends d'ailleurs mon visage entre mes mains, en me maudissant en espagnol.

Si je m'attendais à ce que ça se déroule de cette façon, loin de là. Au final il ne m'a pas expliqué ce qu'il devait initialement expliqué, et c'est plutôt moi qui n'ait fait que de raconter ce que j'ai vécue. Je n'y crois toujours pas, que je lui ai révélé ma tentative de suicide. Pourquoi l'avoir fait ? Je m'étais promis de ne le révéler à personne, et me voilà en train de le crier à Naël et l'accuser d'en être la cause.

Je cache mon visage sous la couette, pour tenter de combattre les pensées négatives qui me gagne. Je ne voyais juste aucun autres moyens, d'en finir avec cette spirale infernale. Je ne trouvais plaisir à ne rien faire, et même mes parents ou les autres membres de mon entourage n'arrivaient pas à me faire penser à autres choses que le mal constant dans lequel je vis depuis le kidnapping. J'en avais marre, de constamment être aux aguets de la moindre personne qui m'approche de trop près, d'être en totale anxiété à chaque sorties en voiture et de redouter le moment où je m'endormirais. Je ne dormais plus, et je ne mangeais plus. Je n'avais plus goût à rien. Alors j'avais trouvé la facilité, je savais qu'au moins endormie pour de bon, j'aurai trouvé la paix et le sommeil que je cherche tant depuis février.

J'allai les avaler, tous ces antidépresseurs, puis mon frère est entré dans la pièce. Je n'oublierai jamais, son regard lorsqu'il a découvert tous les médicaments présents dans le creux de ma main. Il m'avait crié dessus, mais je sais que c'est la peur qui avait guidé son geste. Il m'avait violemment prit la main et renversé tous les médicaments dans les toilettes. J'avais fondue en larmes comme jamais je l'avais fais, car je l'avais détesté de m'avoir empêché d'enfin aller bien. C'était ma seule chance et il m'en avait privé. Lui aussi avait pleuré en me serrant fortement contre lui. À l'heure actuelle, mes parents ne sont pas au courant de cela, je n'imagine même pas leurs réactions si un jour il venait à être au courant de cette histoire.


Andrea qui bouge à mes côtés me sort de mes pensées, je tourne ma tête, ce dernier qui papillonne doucement des yeux avant de les ouvrir complètement et de les poser sur ma personne. Un sourire étire ses lèvres je reproduis la même chose alors qu'il s'étire tandis que je me tourne dos à lui pour regarder l'heure. Mais bien sûre, c'est sans compter sur la présence de deux messages de Naël me demandant à ce qu'on se voit de nouveau et cette fois pour parler réellement.

Je préfère ignorer, je n'ai pas la tête à me mettre à réfléchir. Kelly m'a conseillé de dire à Andrea que Naël est en ville, mais comment le lui dire ? Oui Andrea, j'ai dis à Naël de venir me rejoindre et nous étions à deux doigts de coucher ensemble sur le lavabo des toilettes de la même boîte, où tu te trouvais et m'attendait comme le gentil garçon que tu es. Non, je ne me vois pas lui dire tous ça. Mais je ne peux pas continuer à lui mentir.


—   Naël se trouve à Rome. Et il veut qu'on se voit.


Comme ça c'est dit. Je n'ose pas me retourner et voir sa réaction. Il reste un petit moment silencieux avant de me demander de lui faire face. Je le fais donc craintive, ce dernier qui a les sourcils froncés et j'imagine que ce n'est pas la nouvelle la plus belle qu'il a dû recevoir en se réveillant.




—   Comment il sait que tu es là ?

—   Je lui ai dit, mais je ne pensais pas qu'il allait venir. Il repart ce soir, je veux juste savoir ce qu'il a à me dire.

—   Tu veux que je t'accompagne ?

J'allai pour refuser mais une idée presque malsaine qui germe dans mon esprit, me pousse finalement à accepter. Dans quelle merde vais-je me mettre une nouvelle fois.


𝐀𝐃𝐀𝐍𝐀 ; 𝘸𝘢𝘴𝘩𝘪𝘯𝘨𝘵𝘰𝘯 𝘥𝘤 𝘦𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant