Le Fouet de la Rose (Sous contrat d'édition chez O'Plaisir Éditions)

Chapitre 1

Je sors mon téléphone portable après une longue journée au fastfood dans lequel je travaille pour payer mes études. Je mets mes écouteurs afin de me détendre en écoutant de la musique, ce qui me change énormément du brouhaha habituel d'un restaurant rapide en plein Paris, et m'empêche d'entendre les gens du métro, surtout. Durant mon trajet, je me permets de regarder mes notifications, et découvre un message d'Ambre, un homme rencontré sur une application de rencontre.

N'oublie pas de boire de l'eau aujourd'hui.

Je souffle du nez et sourit, depuis qu'il sait que je ne prends pas le temps de bien m'hydrater, il m'envoie un message journalier pour me le rappeler. Manque de chance, j'ai vu son message bien trop tard, et avec la longue journée que j'ai eue aujourd'hui, boire de l'eau n'était malheureusement pas dans mes priorités. Je décide de lui répondre.

Oups ? Bonsoir.

Sa réponse est quasi instantanée.

Bonsoir Mila. J'en conclu donc que tu n'as pas vraiment bu de l'eau ?

J'ai bu du thé glacé. Dans le thé y'a de l'eau, non ?

Si c'est du thé glacé industriel, il y a aucune chance que ce soit vraiment hydratant.

Sans blague.

Quelle insolence !

C'est mon deuxième prénom parait-il. Si ça te dérangeait tellement, tu m'aurais très vite bloquée, je suppose.

Tu supposes bien, Mila.

Un talent caché.

Ça s'apprend ?

Hm, pas sûre que tu puisses y arriver. C'est un talent que seuls les grands développent.

Les grands, hm ?

Tu sais, genre les génies de mon genre.

Ah, oui, évidemment ! Je m'agenouille devant ta grandeur, attends !

Oh oui, appelles-moi "maitresse".

Oui, "maitresse" !

Sans les guillemets, je te prie.

Je ne voudrais pas que ton égo devienne trop grand.

Je suis déçue !

Tu t'en remettras, c'est promis.

Il va falloir m'aider dans ce cas.

Je mets mon portable dans la poche de ma veste lorsqu'il est temps pour moi de descendre à mon arrêt et ne le sors pas tant que je ne suis pas rentrée chez moi, histoire de pouvoir marcher le reste de mon trajet sans difficulté, sans risquer d'entrer dans quelqu'un ou de me faire faucher par une voiture lorsque je traverse la route. Je ne bois pas d'eau mais je ne prends pas plus de risque que ça.

Rentrée, je pose mon portable sur la table basse qui trône en face du clic-clac de mon petit salon, que je partage avec ma meilleure amie, qui est également ma colloc. J'enlève ma veste et file prendre une douche, comme à chaque fois que je rentre du travail, parce que mes vêtements et mes cheveux sentent la friture à pleins nez. Je hais ce boulot, et je compte bien en trouver un autre dès que l'occasion se présentera à moi. En attendant, je cherche, sans relâche

Lavée, et dans un jogging et un t-shirt trop large qui me servent de pyjama, je trouve la motivation de me réchauffer un plat que j'avais cuisiné la veille. Je mange en étant sur mon téléphone et la seule chose que j'y fais est de répondre à Ambre, encore une fois.