Chapitre 12

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« Batman : une nouvelle définition pour la violence ? »

- Pourquoi tu courais ? me demanda Robin soudainement.

Je regardai autour de moi comme s'il pouvait parler à quelqu'un d'autre. Il était direct et très rentre-dedans. Cela contrastait beaucoup avec le Robin que j'avais connu. Le Robin de Dick.

- Pardon ?

- Il y a quoi dans ton sac ? demanda-t-il à nouveau, toujours aussi froidement.

Il décroisa ses bras et avança d'un pas. Je me sentis tout à coup menacé et me reculai, serrant toujours l'anse de mon sac fermement.

- Des affaires personnelles... Des vêtements, principalement. C'est quoi cette question ?

Si je pensais que sous le costume de Batman, il pouvait parfois se trouver un criminel qui essayait de lui donner une mauvaise image, je n'avais jamais pensé à me faire un jour escroquer par un homme déguisé en Robin. De plus, c'était à s'y méprendre, ce Robin avait la même carrure et les mêmes cheveux en bataille que Jason.

- Ouvre ton sac.

- Ecoutez, je ne sais pas ce que vous me voulez, paniquai-je, mais je n'ai pas d'argent sur moi.

Je souhaitais me reculer à nouveau mais le brun pris les devant et se jeta sur mon sac pour me l'arracher de mains. Sur le moment, je sursautai et fermai les yeux, pensant qu'il allait s'en prendre à moi. En les ouvrant à nouveau, j'assistai à une fouille complète de mon sac. Robin l'ouvrit et le retourna, faisant tomber absolument toutes mes affaires par terre, sur le sol crasseux et humide de la rue.

- Eh ! Mais qu'est-ce qu'il vous prend ?!

Je restai bouche-bée mais n'osa pas faire quoi que ce soit. J'avais peur d'essayer de l'arrêter et le laissai faire en grimaçant. Quand je pensai que c'était fini, il sortit un couteau dont la lame se tendit lorsqu'il appuya sur le manche. Je me reculai davantage. Il éventra mon sac pour en observer la doublure. Il sembla contrarié en apercevant qu'il n'y avait rien. Evidemment, puisque je n'avais rien d'autre que mes vêtements éparpillés au sol.

- Ton sac a l'air clean. Alors pourquoi tu courais ?

Il jeta la dépouille à mes pieds. Je ne savais pas quoi répondre. Était-ce Jason, ou quelqu'un qui se faisait passer pour lui ? Devais-je lui avouer la vérité ou inventer une histoire ?

- On est à Gotham, me défendis-je finalement. J'ai entendu du bruit, j'ai eu peur. Voilà.

Je croisai les bras, non pas pour me montrer nonchalante mais pour retenir mes muscles de trembler.

- Pourquoi tu as autant de fringues dans ton sac ? Personne ne se balade à Gotham avec autant d'affaires si ce n'est pas pour se cacher.

Il avança encore – il avait dû parcourir bien trois mètres depuis le début de la conversation – et m'observa un peu plus. Je déglutis et fuis son regard.

- Tu es la fille qu'on voit à la télé ? Rayanne, c'est ça ?

Je poussai presque un soupir de soulagement et plantai mes iris brunes dans les siennes.

- C'est ma sœur.

- Tu lui ressembles beaucoup pourtant.

Il était si sûr de lui que le contredire allait peut-être le contrarier.

- Je sais. Mais elle a les yeux bleus, elle.

J'essayai de le dire de façon à me défendre et non à étaler ma jalousie. Il n'eut pourtant pas l'air convaincu.

Pris au piège T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant