chapitre quatre

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Ses jambes se mouvaient par automatisme. Ses larmes coulaient de la même manière. Elle n'était plus maîtresse d'elle-même. Elle n'était plus maîtresse de ses émotions. Ses cachets ne l'aidaient pas comme ils étaient censé le faire.

Elle ne parvenait à voir aucune lumière au bout du tunnel. Tout était noir. Sombre. Obscur. 

La jeune femme traversait les rues de New York d'un pas rapide, ses chaussures s'enfonçant dans l'épaisse neige. Ses yeux scrutant les horizons. Tahia était sur ses gardes. Ses anti dépresseurs lui donnaient l'impression d'être suivie. D'être traquée.

Elle avait peur. Oui. Cette femme frigorifiante malgré son énorme manteau était terrorisée.

Les touristes la gênaient durant sa course folle. Elle percutait de nombreuses épaules, montrait son doigt d'honneur lorsqu'un homme l'interpellait ou lorsqu'une femme lui ordonnait de regarder où elle allait.

Pour qui se prenaient-il ? Tahia était triste. Elle voulait faire ce que bon lui semblait. Les larmes sur son visage l'empêchait d'être aimable et son cœur meurtri lui interdisait d'être heureuse. Elle ne le voulait même pas de toutes manières.

Elle passait brutalement sa main dans ses cheveux qui n'avaient pas été démêlés depuis trois semaines, frotta le bout de son nez qui n'avait pas repris sa couleur normale depuis trois semaines.

Trois semaines.
Ses cheveux blonds lui manquait. Sa barbe naissante aussi. Ainsi que ses larges épaules et son tatouage sur son bras gauche. Tout lui manquait. Tout ce qui le concernait lui.

Et lorsqu'elle se retrouva devant ce carrefour où de nombreuses voitures circulaient à vives allures, ses jambes se stoppèrent instantanément. Ses yeux se bloquèrent pendant de longues minutes fixant cette rue. Ce bout de trottoir.

Trois semaines.
Un instant de quelques secondes et tout ce qu'elle avait construit pendant des années avait disparu sous ses yeux. Empalé par un camion.

𝐑𝐄𝐃 𝐎𝐍 𝐀 𝐏𝐔𝐋𝐋𝐎𝐕𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant