Láthspell bearer of illnews

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Les ombres de la cité d'Edoras venaient à peine d'être chassées des rues, quand Tharia passa le seuil de la salle d'entraînement de Meduseld.

Il s'agissait plutôt d'une étable à l'abandon que le prince et ses cousins avaient réhabilité. Elle était adossée à la colline, aux pieds des marches du palais, et peu de soldats s'y aventuraient encore.

A ce jour, seule la dame protectrice du Rohan la fréquentait. Elle l'y avait d'ailleurs mené Tharia, désespérée de voir les armes y dormir.

Cette dernière était assise contre la porte d'une des stalles, à regarder son hôte faire danser sa lame, analysant chacun de ses mouvements.

Aucun geste n'était superflu.

Glissant un œil vers la semi-naine, Eowyn accéléra le pas, respirant de plus en plus fort elle lui lança sur un ton enjoué : "Ne comptez-vous donc pas vous joindre à moi Tharia ?"

Amusée, la princesse se redressa et se saisit d'une des lourdes épées posées dans un râtelier non loin de là. Elle fit quelques moulinets avec l'arme, se familiarisant avec cette dernière.

La dame du Rohan la toisait du regard, souriant légèrement, confiante de ses capacités, elle s'empressa de parer l'attaque de son adversaire.

Tharia s'était lancée dans une fente, frappant acier contre acier.

La sensation du cuir sous ses doigts et du poids équilibré de la lame dans sa main, le fer du pommeau lui mordant la chair, toutes ces petites choses la renvoyaient des années en arrière.

Son oncle Fíli n'avait pas encore été couronné roi, et il avait mis un point d'honneur à enseigner le maniement de l'épée à sa nièce. C'est lui qui lui avait fait promettre de toujours garder une dague dans sa botte. Encore aujourd'hui, cette dague était toujours attachée à sa cheville.

_Puisque vous le proposez si aimablement, ma dame. lui répondit-elle.

La dame Eowyn profita d'un mouvement de recul de Tharia pour lui assener un coup d'estoc que cette dernière contra vivement, poussant assez fort contre la lame de l'autre pour briser sa garde.

_Vous êtes fort habile Tharia. Pardonnez moi, mais je n'attendais pas cela d'un nain.

_Croyez-moi, je ne m'attendais pas à ce qu'une dame telle que vous sache se servir d'une arme.

Eowyn éclata de rire avant d'esquiver un coup de taille visant son flanc.

Après encore quelques échanges de coups, Tharia baissa son épée, reprenant son souffle. Elle en profita alors pour inspecter la lame dans ses mains. Émoussée et griffée, elle n'avait plus connu la guerre depuis des années. La poussière avait souillé le cuir et l'humidité le fil.

_Elles ne servent plus qu'à l'entraînement. expliqua la femme aux boucles blondes. Quatre années sont passées sans que chasses n'aient lieu. Mon roi dépérit sur son trône et l'armée ne s'arme plus que pour s'attaquer aux siens. Seuls mon frère et notre cousin en avaient encore usage; or, eux aussi les ont laissées.

Elle vint s'asseoir sur un tas de foin dans le coin de la grange, joignant ses mains autour de la garde.

_Parfois, je me sens comme ces épées. murmura-t-elle. Silencieuses et ternes, attendant que l'hiver s'efface et que les feux embrasent à nouveau la terre, qu'ils me sortent de ma torpeur.

_La source de mes soucis, dame Eowyn, vous ravivera peut-être un peu. Votre printemps sera bientôt là, j'en suis certaine. Que cela soit bénéfique ou non reste encore à voir.

Into the Horselords' landOù les histoires vivent. Découvrez maintenant