Au matin du troisième jour, le roi demanda à voir son fils. Au soir du quatrième, il était enterré.
Le vent s'était levé dans les plaines du Rohan, emportant avec lui tout le froid que les montagnes brumeuses pouvaient porter. L'hiver que Tharia pensait jusqu'alors clément, avait revêtu un manteau de glace.
Le ciel avait beau s'être paré d'un orange chatoyant pouvant rivaliser avec l'or d'une herbe brûlée par le givre, rien ne pouvait réchauffer le cœur d'un père qui enterre son fils.
Le silence pour seul spectateur de la démise du prince Theodred.
Ni le souverain, ni les hérauts ne s'exprimèrent. Mais la dame du Rohan qui se tenait à quelques pas de la sépulture ouvrit la bouche. Et de ses lèvres s'éleva un chant qui, si par sa beauté n'avait pas saisi les cœurs, le désespoir qui en émanait en aurait fait trembler plus d'un.
Alors Theodred prend repos dans les ombres,
Loyal combattant,
Le son des harpes ne saurait le réveiller de son tourment
Une mort funeste a emporté ce noble guerrier
Que les ménestrels affligés chantent ses louanges
À Meduseld où il n'est plus
Ce noble cousin qui m'était si cher,
Une mort funeste a emporté.
Restant digne face à la peine, le roi Théoden observa le monticule de terre qui, le temps reprenant son cours, se verrait bientôt recouvert.
Le noble cavalier rejoignit ainsi les halles de ses aïeux, à leurs côtés il entrera dans la légende : Théodred fils de Théoden, fils de Thengel, deuxième maréchal de la Marche. Mort au combat en tentant de sauver le bras occidental des orcs de la Main Blanche.
Bientôt, les Simbelmynë viendraient fleurir sa tombe.
Que cet homme ne soit pas parti en vain; voilà pourquoi Tharia était venue jusqu'ici.
A l'aube du sixième jour, le roi Théoden convoqua les émissaires d'Erebor.
Le groupe de voyageurs était assis à une table à quelques pas du trône, tandis que la dame Eowyn s'affairait au chevet d'enfants arrivés le matin même à cheval.
L'Ouestfolde était tombée. Les orcs d'Isengard les avaient surpris deux nuits de cela, mettant à feu et à sang les villages, les champs et leurs habitants.
Si le Rohan ne prenait pas bientôt une décision, c'est son royaume en entier qui se verrait piétiner par ces sauvages portant la main blanche de Saruman.
Et à en juger par les traits tirés du roi, il en avait bien conscience. Hamá et Gamling se tenaient gravement à ses côtés, alors qu'il invitait Tharia à réitérer son discours. Sans détour cette fois-ci.
La scène à des âges des événements du premier jour.
_Vous n'êtes plus sans savoir, Théoden Roi, que le Mordor est à nos portes. Le Gondor vous protège encore des forces lancées par la Porte Noire. Les cavaliers de l'au-delà sont venus à Dale et au pied de la montagne armés de leurs menaces: "Si nous ne leur venons pas en aide, nous tomberons également".
Le Rhovanion est envahi par leurs engeances maléfiques, et vos terres sont désormais traversées de long en large par les créatures d'Isengard. Les hommes, je le crains, sont voués à être écrasés par la puissance exercée entre les deux tours. C'est pour cette raison que je me tiens ce jour devant vous. Seule une alliance entre les hommes, les elfes et les nains saurait maintenir la paix un peu plus longtemps en Arda. C'est du moins ce que pense mon bon roi Fíli.
VOUS LISEZ
Into the Horselords' land
Fanfic"Des prés et de l'herbe à perte de vue, pas une montagne découpant le ciel; le bleu de ce dernier et le camaïeu de vert de la terre paraissaient se mêler. Du moins c'est ce qui semblait se passer aux yeux non-initiés de Tharia." Et si le prince Kili...