❝ Deux petits garçons liés par un sentiment fragile et pourtant si puissant, découvrent ensemble le monde. Ce sont des enfants pas comme les autres, et c'est là ce qui nourrit l'amour qui les guide l'un vers l'autre. Mais ils étaient trop jeune...
Le fracas du verre sur la table, posé avec violent résonnait dans tout l'appartement. C'était un bel endroit qu'il avait choisi pour refaire sa vie à Séoul, un coup de cœur. Il se voyait rentrer chaque soir du travail et boire un thé en regardant ses séries préférées. Et puis, il verrait ses amis le week-end, comme avant. Avant qu'il ne quitte la Corée du Sud, avant qu'il n'abandonne le pays dans lequel il avait passé toute sa vie, abandonnant sa famille, ses amis et surtout, lui. Il avait laissé son premier amour derrière lui pour vivre un rêve égoïste, il avait promis d'attendre mais il n'avait pas écouté. Il avait rompu sa plus belle promesse, une histoire d'amour, l'amour de sa vie, pour traverser le monde à la recherche de sa passion.
Cependant, alors qu'il buvait un verre d'eau il avait cru voir une silhouette à sa fenêtre qui regardait en sa direction. Son appartement n'était pas encore rangé, des affaires trainaient toujours car ses derniers cartons étaient arrivés ce matin. Toutefois, il n'avait pas réfléchi et avait sauté par-dessus son bordel, enfilé son long manteau marron clair pour partir comme un voleur. Il avait pris soin de fermer sa porte à clé et d'ajuster son manteau, puis il avait dévalé les marches quatre à quatre. Il n'avait pas le temps d'attendre l'ascenseur, il avait peur qu'il ne soit trop tard. Peut-être se trompait-il, à vrai dire il n'avait pas songé à cette possibilité, mais son cœur battait trop fort pour avoir les idées claires.
Le froid extérieur le percuta comme une gifle, il frissonna en regardant en direction du trottoir où il avait aperçu la silhouette. Toutefois, la rue était vide, si ce n'est un chat noir qui se faufilait entre ses jambes. D'ordinaire, il aurait pris le temps de le caresser, il aimait beaucoup ces petites bêtes, ses propres chats lui manquaient terriblement. Il se promit d'aller chez ses parents demain, mais il y songera plus tard. Pour l'heure il devait le retrouver, il ne savait pas vraiment pourquoi, mais c'était une question de la plus haute importance. C'était maintenant ou jamais, et surtout pas jamais.
Il prit un croisement au hasard, sans s'arrêter de courir, seulement il ne savait pas où il allait et il s'en rendit compte quelques secondes plus tard. Il se retourna, regarda à gauche, à droite, mais de toute évidence, il avait disparu. Il ne le reverra jamais, c'était certain.
Une boule d'angoisse monta dans son estomac, il avait envie de pleurer mais les larmes ne venant pas, il étouffait. Il prit une vive inspiration et se mit à hurler son nom.
« HAN JISUNG ! »
Sa voix résonnait dans les rues, et le vent de janvier le frappa. Il tremblait, prêt à rendre l'âme, il avait besoin de lui, son sourire n'avait pas quitté son esprit une seule seconde et ce, depuis presque quatre ans. Oui, il avait passé quatre ans à traverser les continents pour poursuivre son rêve en laissant derrière lui ceux qu'il chérissait.
« Minho ? »
C'était comme une décharge électrique qui traversa le corps entier du jeune homme aux cheveux bruns. Il aurait reconnu sa voix d'entre mille. Elle venait de derrière mais comme figé, il n'avait su se retourner.
« C'est vraiment toi, Minho ? »
Doucement, comme un animal effarouché, il tourna la tête et le reste de son corps suivit le mouvement.
« Alors, c'est vrai ?
- Sungie ...
- T'es vraiment de retour ?
- Je ... Oui ... Je suis là ...
- Pourquoi ?
- J'ai fini, j'ai fini mon voyage.
- Tu vas ... Repartir ?
- Non, Sungie, je reviens définitivement.
- Ne m'appelle pas comme ça. »
Le blondinet eût un mouvement de recul.
« Excuse-moi ... Je voulais ...
- Tu nous as abandonné.
- Je sais ... Jisung ... Je sais mais aujourd'hui je suis là, et je ne partirai plus jamais, je te le promets.
- J'en veux pas de tes promesses que tu tiens pas ...
- Non, Jisung, attends ... »
Et le jeune homme aux cheveux d'or fit volte-face pour partir en courant.
Minho se demandait pourquoi il était venu à lui si c'était pour s'enfuir de la sorte, mais il n'y songea pas longtemps et se mit à courir à sa poursuite. Il n'avait pas le temps, il ne devait pas le perdre, pas cette fois.
« Han Jisung ! Arrête ! »
Malheureusement pour le brun, son cadet courrait bien plus vite que lui. En revanche, il savait qu'il n'allait pas tenir longtemps, Minho avait plus de cardio grâce à la danse. Comme prévu, au bout de quelques minutes de course folle, Jisung ralentit et son aînée put le rattraper. Une fois à sa hauteur, il empoigna sa capuche.
« Jisung ! Ecoute-moi !
- Laisse-moi, connard !
- Non j'te lâcherai pas, pas avant que tu m'aies écouté ! »
Le blondinet réussit à se dégager, alors instinctivement, Minho le prit dans ses bras, si fort que son cadet ne pouvait plus bouger. Il le sert avec force et douceur. Comme avant, avant que tout n'explose entre eux, à cause de Minho et de son égoïsme. Il regrettait, il avait eu le temps de comprendre ses erreurs, de faire le point sur ce qu'il s'était passé il y a quatre ans.
Il était jeune et idiot. Non pas qu'il ne le soit plus, idiot, mais il avait ouvert les yeux.
« Putain, t'es un gros menteur ! On avait dit un an, une putain d'année et toi tu te casses ? T'avais promis, Min, t'avais promis !
- Je suis désolée, Sungie ...
- Non, je te demande pas d'être désolé, je te demande de rester !
- C'est trop tard, mon ange.
- Mon ange ? Tu sais quoi Lee Minho ? T'es un bouffon, un putain d'égoïste ! »
Oh oui, qu'il était égoïste.
« Je t'en supplie, viens chez moi, je te raconte tout.
- A peine arrivé et tu veux me sauter ?
- Hein ? Quoi ? Non ?
- Vas y, je t'écoute une fois et après tu disparais définitivement de ma vie.
- Définitivement ?
- Si tu m'as pas convaincu.
- Et si j'arrive à te convaincre ?
- On verra, mais putain j'ai froid ! Allez, bouge-toi le cul ! »
La vérité était toute simple, Han Jisung n'était pas venu jusqu'à lui par hasard, il avait demandé à leurs amis son adresse. Car il avait besoin de le revoir, malgré sa colère quelque chose le poussait à revenir vers lui, il avait besoin de savoir.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
