Partie 10 - La marque.

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« Aurél ? Je vais te poser une question qui, peut-être, va te mettre mal à l'aise, dit-il au plus jeune le soir alors qu'ils mangeaient tous les deux, encore, devant la télévision. Tu n'es pas obligé de répondre si ça te gêne, ok ? Mais moi... je me pose des questions... Et j'ai besoin de réponses. »

Il vit le plus jeune se tourner vers lui lentement sur le canapé et déposer sa fourchette dans son assiette à peine touchée. Aurélien lui jeta un regard surpris avant qu'il ne le voie hocher la tête doucement :

« Qu'est-ce qu'il y a, Guillaume ? Qu'est-ce que tu veux... savoir ?

— Ce matin... Pendant que tu dormais encore... Je suis entré dans le salon et j'ai vu... J'ai vu une marque rouge sur ta peau. À ce niveau, dit-il en passant sa main devant sa propre taille. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »

Le plus jeune écarquilla les yeux à sa question et il vit qu'il avait l'air réellement surpris de l'entendre parler de ça.

« Une... marque...?

— Oui. Sur ta taille. Tu vois de quoi je veux parler, n'est-ce pas ? Ça doit te faire mal.

— N-Non... Ça... Ça va... bredouilla Aurélien en lui lançant un petit regard inquiet et il prit ses mains dans les siennes à cette réponse de sa part.

— Aurél. C'est tes parents qui t'ont fait ça ? Tu peux me le dire, tu sais, si c'est eux. Ça ferait sens, dit-il et il vit Aurélien écarquiller les yeux à ça, semblant réellement surpris.

— Mes... Mes parents...? Pou-Pourquoi ce serait eux ?

— Parce que tu m'as dit qu'ils t'avaient viré de chez eux, non ? Qu'ils t'avaient mis à la porte ? Alors est-ce que... avant de le faire, ils ont levé la main sur toi ? Est-ce qu'ils t'ont frappé...? Battu...? »

Aurélien ouvrit la bouche pour répondre avant qu'il ne lui semble se raviser et, alors, il le vit fermer les yeux et baisser la tête.

« Aurél ? Est-ce que c'est ça ? Ils t'ont fait du mal, n'est-ce pas ? demanda-t-il, le cœur battant la chamade dans sa cage thoracique, et il le vit secouer la tête doucement avec étonnement.

— Non... Cette marque... Ça ne vient pas d'eux. Pas du tout même... Et je t'ai... encore une fois... je t'ai menti...

— Comment ça ? Pourquoi menti ? dit-il en fronçant les sourcils.

— Si tu m'as trouvé dans la rue avant hier... assoupi sur tes marches d'escaliers... ce n'est pas parce que mes parents m'ont jeté de chez eux... Je ne sais pas en réalité ce que je faisais là, Guillaume.

— Qu'est-ce que tu racontes ? questionna-t-il le plus jeune et comme celui-ci ne lui répondit pas, il plaça sa main sous son menton pour l'amener à relever le visage. Aurél ?

— J'ai... comme un trou noir à la place de mes souvenirs... bredouilla alors le plus jeune. J'ai aucune idée de ce que je fais ici, Guillaume. La dernière chose dont je me souviens... c'est de l'eau... et ensuite... plus rien.

— De l'eau ? répéta-t-il, confus et de plus en plus perdu.

— Oui... De l'eau, partout. Et ensuite, je me suis retrouvé ici, sur tes marches. Je ne comprends pas... »

Il repensa aux bateaux corsaires qu'avait évoqués le plus jeune la veille en l'entendant parler d'eau mais n'arriva pas à faire le lien entre ces deux choses. Il y avait vraiment quelque chose qui lui manquait pour comprendre l'histoire d'Aurélien. Mais quoi ? Qu'est-ce qu'il ne lui disait pas encore ?

« Alors... pourquoi tu m'as parlé de tes parents dans ce cas ? demanda-t-il en fronçant les sourcils et Aurélien haussa les sourcils d'un air surpris.

— Je... Je sais pas... C'est toi qui a émis l'idée alors j'ai juste... acquiescé...

— Hein ? Et pourquoi tu m'as raconté ça alors ? s'exclama-t-il, choqué. Que t'avais été mis à la porte ? Si rien de tout ça n'est vrai ?

— Je sais pas, Guillaume, se mit alors à sangloter Aurélien et il s'en voulut immédiatement d'avoir levé la voix ainsi. Je sais pas du tout... Je me souvenais de rien sur le coup. Même pas... de mon passé... alors j'ai paniqué et j'ai cherché la première excuse valable à mon errance... Je suis tellement désolé...

— Non, non, non... Mais rien de tout ça n'est grave, Aurél, s'exclama-t-il en venant prendre le visage du plus jeune dans ses mains. Je m'en fous de la véritable raison qui fait que tu avais besoin de mon aide. L'important, c'est que j'ai été en mesure de comprendre que tu en avais besoin et que je te l'ai proposée. Maintenant, tu dis que tu ne te souvenais de rien. Même pas de ton passé. Ça c'est plus inquiétant. Tu t'en souviens maintenant ?

— Oui... sanglota le plus jeune en hochant vivement la tête en pleurant. Ça m'est vite revenu. Dès le lendemain matin... Dans la nuit, quand j'ai eu cette allergie... »

Il poussa un soupir soulagé en l'entendant lui assurer cela et l'attira à lui pour le prendre dans ses bras. Aurélien était complètement paniqué. Parce qu'il avait peur qu'il le mette à la porte pour lui avoir menti ? Pour avoir inventé une fausse raison à sa détresse du moment ? Mais il ne pouvait pas plus s'en foutre de ça. S'il savait... Dans ses bras, Aurélien sanglota douloureusement – pris de remords sans aucun doute – et il secoua la tête en venant glisser sa main derrière sa nuque pour caresser de ses doigts cette dernière. Aurélien avait tellement besoin qu'on le rassure, c'était fou. Mais lui, ça ne le dérangeait pas de le faire. Bien au contraire. Il voulait lui prouver qu'il n'avait rien à craindre de lui, et c'est ce qu'il allait faire.

Fiction OrelxGringe - Un petit diable sur mon épaule. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant