Partie 8 - Perdu.

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« Guillaume, attends-moi... »

Il se retourna pour regarder Aurélien d'un air surpris quand il le sentit frôler ses doigts des siens alors qu'ils se baladaient dans le parc en bas de chez lui. Enfin. Pendant qu'il promenait Aurélien plutôt. Il lui avait proposé de sortir dehors en voyant le beau temps qu'il faisait à l'extérieur en regardant par sa fenêtre et celui-ci avait hoché la tête après une légère hésitation. Il lui avait passé quelques affaires à lui pour qu'il puisse s'habiller – ses habits à lui étant toujours au sale – et à l'instant même où Aurélien avait passé le pas de la porte d'entrée de son immeuble, il avait vu une lueur de panique intense apparaître dans ses prunelles sombres. Le plus jeune avait alors semblé vouloir s'enfuir littéralement, effrayé par quelque chose, mais il n'avait pas compris quoi. Cependant, quand il lui avait demandé si tout allait bien, Aurélien avait fait mine de rien et ce dernier l'avait vite rejoint, un petit sourire forcé sur le visage. Alors il l'avait amené ici, dans ce parc, espérant qu'il se détendrait en voyant à quel point c'était un endroit agréable, et surtout avec le soleil. Visiblement, c'était raté.

« Aurél... dit-il d'un air surpris en baissant les yeux en direction de leurs doigts quasiment entremêlés avant de relever aussitôt le visage afin de le regarder. Ça ne va pas ? »

Celui-ci ouvrit la bouche comme pour lui répondre, les larmes aux yeux, mais les mots semblèrent lui manquer car il resta muet et, alors, il le vit écarquiller les yeux en apercevant quelque chose derrière lui. Il n'eut pas le temps de se retourner pour voir ce qu'il regardait comme ça qu'une trottinette électrique passa à toute vitesse près de lui, le frôlant de justesse, et Aurélien fit un mouvement brusque sur le côté pour éviter cette dernière malgré le fait qu'il n'y avait absolument aucun risque qu'elle ne le touche. Il le vit trébucher alors, le plus jeune se rapprochant de lui d'un air effrayé, et il le rattrapa aussitôt avant qu'il ne se fasse mal :

« Aurél ! »

Ce dernier lui tomba dans les bras et, instinctivement, il entoura sa silhouette de ces derniers comme pour le protéger d'un danger imminent. Un danger qui n'avait aucune raison d'être. Il le sentit agripper son tee-shirt de ses doigts pour le maintenir à lui et, contre son palpitant, il sentit à quel point le sien battait vite. Aurélien semblait complètement paniqué. Mais... pourquoi ? Il ne comprenait pas. Il resta un moment à se le demander, avant de forcer Aurélien à se reculer de lui en posant ses mains sur ses épaules :

« Eh... Tout va bien ? Tu as eu peur ? »

Aurélien lui lança un regard encore tout effrayé avant qu'il ne le voie hocher la tête doucement :

« De la trottinette ? C'est la trottinette qui t'a fait peur ? C'est la première fois que tu en voies ?

— La... quoi...? bredouilla Aurélien et il fronça les sourcils en confusion, comme à chaque fois.

— Aurél, tu te moques de moi là ? Je veux bien que tu n'aies jamais vu de trottinettes en pleine ville comme ça si tu viens de la campagne ou quoi... Mais quand même...! Tu connais cet objet, non ? »

Le plus jeune lui lança un regard larmoyant avant de secouer la tête. Il avait vraiment l'air effrayé. Effrayé de sa réaction.

« N-Non... Je ne me moque pas de toi, Guillaume... Je te le promets...

— Eh... Je sais que tu te moques pas, répondit-il aussitôt en remontant une main sur sa nuque lorsqu'il vit dans quel état ce qu'il venait de dire semblait avoir mis Aurélien. Je suis désolé d'avoir dit ça. Alors... tu connais vraiment pas...? »

Aurélien hésita un instant avant de secouer la tête de nouveau et il poussa un profond soupir à cette réponse. Il ne comprenait pas. Mais il s'était juré de percer à jour son secret, alors il allait devoir s'armer de patience pour cela.

« Ok. On rentre alors ? » proposa-t-il à Aurélien et celui-ci hocha la tête doucement.

On rentre. Et on verra ça là-bas. Je finirai bien par comprendre ce qui cloche avec toi, Aurél.

***

« Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il a dit ? »

Il se figea alors qu'il s'apprêtait à croquer dans sa pomme quand Aurélien lui posa cette question près d'une heure plus tard. Ils étaient en train de manger devant une série qu'il avait lancée sur la télévision en rentrant après qu'il lui ait expliqué ce que c'était qu'une trottinette et il se tourna vers le plus jeune pour le regarder d'un air surpris :

« T'as pas eu le temps de lire les sous-titres ?

— Les sous... quoi ? balbutia Aurélien avant de froncer les sourcils d'un air réellement confus.

— Les sous-titres, Aurél. C'est du japonais, c'est normal que tu n'aies pas compris ce qu'il a dit. C'est pour ça que c'était traduit en dessous, je peux remettre en arrière si tu veux. »

Il le vit réfléchir un instant, comme s'il hésitait à lui poser une question, avant qu'Aurélien ne hoche la tête, semblant se dire qu'il valait mieux qu'il se taise. Déjà, tout à l'heure, il avait parlé de la télévision comme de la boîte avec des images dedans, ce qui l'avait laissé bouche-bée. Comme Aurélien ne dit rien de plus, il remit la série sur play et, au lieu de se focaliser sur l'histoire, il se concentra plutôt sur lui, l'observant du coin de l'œil. Aurélien semblait complètement perdu. Mais pourtant, celui-ci n'osait pas l'interrompre de nouveau. Qu'est-ce qu'il avait encore ?

Fiction OrelxGringe - Un petit diable sur mon épaule. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant