À toi, à moi, à nous.
Tu ne sais plus qui tu es, tu ne sais plus qui je suis. Mais, je suis toi et tu es moi.
Je vois que tu as peur, je sais que tu as peur, je ressens que tu as peur.
N'est-ce pas là un sentiment excitant ?
Laisse moi te raconter qui tu es, ce que tu es. Tu recherches des réponses, je suis les réponses. Et à ton tour, tu raconteras cette histoire qui est tienne.
☆☆☆
Je croyais voir de la lumière, entendre des voix qui m'entouraient. Mais là où j'étais, seul un mur incassable me retenait de ma prison. Chaud mais à la fois froid, rugueux et doux, dur et élastique. Je ne savais rien, inutile de me débattre, je ne pouvais qu'attendre. Attendre quoi ? Je ne savais pas, je ne savais même pas ce que penser signifiait. Alors j'attendais.
Ahhh... Cette voix. Je m'en rappellerais pour toujours. Elle était si vive, si joyeuse. Elle sortait du mur, alors quand je l'entendait prononcer des mots incompréhensibles pour moi, j'essayais de l'atteindre. Ce doux son angélique devenait de plus en plus fort au fur et à mesure que je semblais m'approcher. C'était le paradis.
Un liquide s'écoulait, des voix s'élevaient. Je ne pouvais voir le monde qui m'entourait mais je sentais une nouvelle matière. Ce n'était plus cette surface complexe qui me contenait auparavant, c'était plus moelleux, plus chaleureux. Je ne savais pas ce que c'était mais je me sentais bien. Bien ? Ou plutôt en confiance. Mais je compris bien vite que ce que je sentais était cette voix, ou plutôt, appartenait à cette voix. Cette voix féminine semblait beaucoup plus ravie que la première fois que je l'ai entendue. Avec du recul, je me rends compte que j'aurais dû ouvrir les yeux plus tôt pour voir son visage à ce moment. J'aurais dû l'admirer, elle qui me regardait sûrement avec le visage empli de joie et de pureté. Un visage que je ne reverrai plus jamais.
Quand j'ouvrit les yeux, le spectacle qui s'étendait devant moi était étranger. Une sorte d'œuf était entreposé sur plusieurs oreillers, la coquille semblait s'être rompue assez violemment puisqu'il y avait quelques restes. Même si l'œuf ne présentait aucun signe de brisure ? Je ne comprenais pas ce que c'était, mais étrangement je voulais y retourner. Je voulais l'observer de plus près. Je me sentais... en phase avec cet étrange artefact. Sa coquille aux motifs bleu azur débordant sur le gris me rappellent mes cheveux actuels. Peut-être était-ce là d'où je viens ? Bien vite, un étranger vint subtiliser ma contemplation. Il semblait vouloir me dire quelque chose mais je ne comprenais pas, de ce que je me souviens, il a juste fini par m'enlever de la douce voix, en fait. Lui aussi avait une belle voix. Je crois. Je ne suis pas forte pour juger ce genre de choses mais j'avais déjà entendu son son, alors je l'appréciais. Cependant, plus je le fixais, plus je sentais un étrange liquide couler le long de mes pommettes. Je ne savais pas quel était cet étrange sentiment qui naissait en moi mais un sourd et long son passa le seuil de mes lèvres. Je crois que cela s'appelle « pleurer ».
Ses yeux écarlates semblaient scruter la profondeur de mon être, il ne disait rien, ne bougeait pas, il semblait s'être figé dans le temps. Je crois qu'à l'époque cette action m'a tellement abasourdie que j'avais fini figée, comme lui. Je ne me rappelle pas vraiment de son physique maintenant que j'y pense, simplement ses yeux écarlates qu'il m'avait légué. Peut-être était-il roux ? Ou brun ? Je ne m'en rappelle pas vraiment. Peut-être aurais-je dû les contempler un peu plus avant cette nuit. « Les », car je ne me souviens pas de la femme non plus. D'eux, je me souviens simplement qu'ils étaient là quand j'ai ouvert les yeux. Je pense qu'on appelle cela des « parents ». Ce mot est assez vague même pour moi aujourd'hui, c'est une sorte de construction sociale que les humains ont créé non ?
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La Plume du Passé
FantasyTu as peur d'ouvrir n'est-ce pas ? Je comprends. Mais n'oublie pas. Ce que je dis t'appartiens. ⚠️Attention -Mention de meurtres, sang, etc. -Les personnages présentés viennent de l'univers Twisted Wonderland écrit par Yana Toboso, ils ne m'appartie...