Reeva (part 1)

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Cinq longs mois se sont écoulés depuis l'enterrement de Lynn. Des évènements singuliers se sont produit durant ce laps de temps. Le divorce de mes parents. Quelques temps après sa mort, mon père s'est noyé dans l'alcool. Ma mère en a été affecté. Ce qui est devenue la source de leurs disputes. Pas un soir, où leurs cris remplissaient la maison et les sons des assiettes brisées signe du level de la violence. Ils ont pensé que leur remède se trouvait dans la séparation. Et ont mis en vente la maison. C'était mieux ainsi. Jessie quant à elle ne m'a plus adressé la parole à partir de ce fameux soir où elle m'a soufflé ces mots dans mon oreille. J'ai essayé de savoir. Les milliers de messages et d'appels sans réponses, les centaines de tentatives entreprises pour avoir qu'une seule discussion avec elle et les dizaines de fois où je me suis présentée au seuil de sa porte dans l'espoir de voir son visage qui s'effaçait de ma vie. À force le temps m'a convaincu que tous les efforts que j'entreprendrai à l'avenir ne serviront à rien. Elle me repoussera à chaque fois. Tout ne sera plus comme avant.

Le vent soulève mes cheveux. Je suis dehors mes valises en main prête à partir de mon ancien chez moi. Je démarre la voiture et me voila en route. Vers la quête de mon futur ou plutôt celle de mon université. Un petit établissement au fin fond de l'Oregon, dans la petite ville de Westone. Mon admission est presque un miracle. Vu mes notes médiocres. Les trois longues heures de route passent vite grâce à la musique. Et c'est avec la méliodeuse voix de Charlie Puth de We don't talk anymore que j'aperçois un panneau où un mot est écrit dessus. Un mot qui annonce un grand changement. Westone. Trente minutes plus tard, des maisons,restaurants, boutiques se dessinent dans le paysage. Une petite ville tout à fait adorable. Mon GPS m'indique l'emplacement de mon universite. Je n'y est jamais mis les pieds. Je n'ai vu que des photos sur leur site internet. Arrivée là-bas, je gare ma vieille Honda au parking et me dirige vers l'accueil. Une dame y'est. Elle a surement la quarantaine. Ses rides peignent son visage fermé. Ses yeux dégagent une certaine tendresse. Je reste là à la scruter. Elle parle avec un étudiant. Enfin ce qui me semble. Cet homme est un peu agé pour en être un. J'attends qu'ils finissent leur discussion. Quelques sourires et regards plus tard, le sois disant "étudiant" s'éloigne et lui dit au revoir de la main. J'en profite et m'avance dans sa direction. Elle voit que je m'approche et perd le sourire destiné à cet homme. L'expression de son visage se change. Je m'arrête pile devant elle. Mes yeux s'écarquillent légerement suite à cette soudaine transformation. Était-ce la même femme d'il y a quelques secondes? Je l'observe.

_Bonjour mademoiselle, vous êtes nouvelle à ce que je vois. Vous voulez les clés de votre chambre n'est ce pas?

La façon dont elle a prononcé ces phrases me donne des frissons. Parlait-elle comme ça avec l'homme de tout à l'heure? Non. Elle riait complètement avec lui.

_Euhh.....Oui, je suis nouvelle. Est ce que je pourrais aussi avoir un plan du campus s'il vous plait?

10 secondes...20 secondes.......30 secondes et 1 minute face à son silence. Mes sourcils se froncent et mes poings se serrent. Elle ne me répond pas. Elle est assise et est scotchée à une photo de chat sur son portable.

_Oh! Qu'il est chou avec ses adorables petites oreilles.

_Excusez moi mais je crois que vous avez oublié mes clées et ma carte.

Son attention se détourne de son écran et me regarde avec un air blasé. Je suis déjà sûre que elle, je vais pas l'aimer

Ah oui vos clées. Tenez mademoiselle et voila la carte. Maintenant vous pouvez partir. Allez bye.

Elle me les tend. Je les prend avec colère. Mes jambes m'éloignent de cette affreuse femme. Je jette un coup d'oeil aux clées, le chiffre 9 y'est inscrit. Celle de ma chambre, la chambre que je vais partager avec une inconnue. Je déplis la carte n'étant pas familier des lieux. Le dortoir se trouve dans le batiment d'à côté. Il n'est pas mixte pour mon plus grand soulagement. À l'interieur du batiment,je monte les escaliers. Les chambres des filles se trouvent un étage au-dessus de celui des garçons. En tout, il y'a 4 étages. Les portes numoretés commencent à défiler sous mes yeux jusqu'à que le numéro de ma chambre apparait. J'insère la clé dans la serrure et la fait tourner. Avant même que ma main atterit sur la poignet, la porte s'ouvre en un éclair. Mes deux orbes marrons rencontrent leurs semblables de couleur rouge-orangé. Une fille à la fine silhouette, d'une peau de couleur miel caramel et habillée d'une robe aux motifs fleuries et aux couleurs exotiques qui descend jusqu'à ses chevilles, est plantée devant ma personne. Elle est issue d'une minorité ethnique. Une indienne ou pakistanaise probablement.Une série de regard se joue entre elle et moi.

_Tu dois être ma colocataire.

Sa phrase sonnait plus comme une affirmation qu'une question. Sa voix était toute fluette. Plus la voix d'une fillette qu'une jeune fille aux portes du monde d'adultes. Je ne savais pas quoi lui répondre. Un silence troublant s'installa. La pseudo indienne ou pakistanaise aux allures hippies n'était pas gênée de cela. On croirait presque qu'elle ne s'en souçiait pas. Elle me fixait, me passait au peigne fin. Ses deux iris qui avaient le même éclat qu'une flamme rallummée parcouraient toute ma morphologie. Elles laissaient derriere chaque partie explorée une sorte de brûlures fictives. Un fin sourire peint son visage. Elle a finit son exploration. Je veux lui demander pourquoi elle me lorgnait pendant tous ce temps. Mais je ne fus pas assez rapide. Elle me devançe. Quatre mots sortent de sa bouche, quatre mots qui me procurent des frissons dans tout le corps, quatre mots qui me donnent un mauvais presentiment pour plus tard.
























Je m'appelle Reeva.





















J'ai envie de m'enfuir.

DeuilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant